- On fait le bilan, calmement
Que sont devenus les espoirs des années 2010 ? (2/2)
À l'orée des années 2010, une nouvelle génération de cracks veut donner raison aux prédictions des experts du ballon rond. Mais dix ans plus tard, après de nombreuses désillusions et certaines confirmations, il est temps de faire un sérieux point sur la carrière de ces ex-futurs champions.
L - Ljajić
Adem Ljajić
Où il était en 2010
Le talent venu de l’est. À l’été 2010, Adem, son physique longiligne et son surnom de « petit Kaká » quittent le Partizan Belgrade pour la Fiorentina, qui mise une dizaine de millions sur son talent. Un rebond bienvenu après l’échec de son transfert à Manchester United, qui lui avait déjà mis le grappin dessus en 2008 avant de se retirer du transfert, pas vraiment convaincu par le potentiel du gamin.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
Clairement pas finir au Beşiktaş dans un anonymat quasi absolu, en tout cas.
Ce qu’il a finalement fait
Fort malheureusement, il semblerait bien que le brave Adem ait été assez largement surcoté, et que Manchester ait eu un sacré pif en abandonnant son transfert. Plus que ses performances sur le terrain, on se souvient de lui pour ses petits soucis de comportement. Son highligt de la décennie ? Il s’est pris une tarte par son coach à la Fiorentina, Delio Rossi, pour avoir contesté son remplacement lors de la première période d’un match contre Novara. Au début de la décennie, le sélectionneur serbe Siniša Mihajlović le reprend de volée en lui conseillant de « se couper les cheveux, manger moins de Nutella et ne pas vivre sa vie attaché à un ordinateur » , peu avant de l’exclure de la sélection pour avoir refusé de chanter l’hymne national. Adem Benzema. AAF
L - Lukaku
Romelu Lukaku
Où il était en 2010
Avec une couronne sur la tête, déjà. Simple : à 17 ans, Romelu Lukaku fête son printemps 2010 avec le titre de meilleur buteur de Jupiler Pro League et un championnat de Belgique dans les chaussettes. Quelques mois plus tôt, le monstre a été élu espoir belge de l’année 2009 et voit alors toute l’Europe tourner autour de lui. On parle de l’OM, de Tottenham, de Chelsea, de Lyon, mais surtout d’une « Lukaku-mania » .
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
Jouer à Chelsea et devenir l’héritier de Didier Drogba.
Ce qu’il a finalement fait
Il est parti à Chelsea, mais a finalement explosé à West Bromwich Albion et à Everton. Puis, Scifo rêvait de le voir partir à la Juve, mais c’est finalement à Manchester United et à l’Inter que Romelu a déplacé des cartons. Et alors ? Lukaku est bien devenu une référence de son espèce : les tueurs de surface. MB
M - Macheda
Federico Macheda
Où il était en 2010
Déjà en pleine redescente. Petit rappel : Macheda, c’est l’histoire du type qui a brillé au printemps 2009 en filant trois points précieux à Manchester United lors d’un match contre Aston Villa (3-2), avant de répéter la performance au cours d’un déplacement à Sunderland la semaine suivante. Deux buts qui permettent à MU d’être champion et à Federico Macheda d’être prolongé jusqu’en juin 2014.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
Ferguson en était persuadé : « Federico va devenir un grand joueur. Il n’a même pas vingt ans. » Et si ?
Ce qu’il a finalement fait
Finalement, Federico Macheda est devenu une copie de Xavier Gravelaine et n’a jamais répondu aux attentes. Bilan : des prêts ratés, un flop à Cardiff, un autre à Novara… Et un réveil, depuis quelques mois, au Panathinaikos. Au fond, Federico n’a que 28 ans. MR
M - Matip
Joël Matip
Où il était en 2010
Né en Allemagne d’un daron camerounais, Joël émerge du côté de Schalke 04. Au début de la décennie, il est tantôt défenseur central, tantôt arrière droit, tantôt milieu défensif. Il apprend, dépanne et s’installe petit à petit dans l’effectif du club de Gelsenkirchen et accepte, dans le même temps, de représenter le Cameroun sur la scène internationale. Il disputera même quelques minutes à la Coupe du monde sud-africaine, rien que ça.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
Comme tous les joueurs en Allemagne : réussir dans son club, être transféré au Borussia Dortmund et finir au Bayern, en concurrence avec les cinq autres meilleurs joueurs du pays à son poste. La culture de l’échelon gravi.
Ce qu’il a finalement fait
Il a été un homme de stabilité. En 2016, il quitte l’Allemagne pour Liverpool, où il a systématiquement été un titulaire indiscutable lorsqu’il n’a pas été blessé. Pilier discret de la formation de Jürgen Klopp, il est l’un des grands artisans du titre européen de la saison dernière, et le sera du futur titre de champion de Liverpool si son genou le laisse tranquille, et que les Reds se débarrassent de leur poisse. Au pire, il y a toujours ce diable de Dejan Lovren. AAF
M - Mérida
Fran Mérida
Où il était en 2010
Même poste, même agent, même style de jeu, même destin et quasiment même prénom : les premières années de la vie professionnelle de Fran Mérida ressemblent à s’y méprendre à celle de Cesc Fàbregas. Formé à la Masia, il la quitte prématurément en 2007 pour rejoindre Arsenal, qui pense reproduire un coup à la Cesc. Malheureusement, la marche est trop haute pour le brave Francisco, qui n’apparaît qu’épisodiquement dans l’équipe première des Gunners. À l’été 2010, le club londonien s’en débarrasse, et il part découvrir la Liga sous le maillot de l’Atlético.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
Renaître au pays et perpétuer la tradition espagnole des milieux de terrain de génie.
Ce qu’il a finalement fait
Rien. Absolument et désespérément rien. Après son passage à l’Atlético, qui fut un échec, il a enchaîné les expériences décevantes : Hércules, en deuxième division, puis Paranaense, au Brésil, un retour en D2 espagnole à Huesca et enfin Osasuna, où il s’est stabilisé en 2016 et avec qui il a connu une relégation, puis une promotion en Liga. Qui sait, peut-être qu’en 2020, il partira rejoindre Fàbregas à Monaco, pour boucler la boucle. AAF
M - Muñoz
Ezequiel Muñoz
Où il était en 2010
Surtout connu pour sa production exceptionnelle de meneurs de jeu, Boca pond à la fin des années 2000 un petit défenseur central digne d’intérêt. Si bien qu’à l’été 2010, Ezequiel Muñoz s’envole pour l’Italie et Palerme, qui débourse environ 5 millions d’euros pour lui faire traverser l’océan, et ce malgré une rupture des ligaments croisés qui lui avait fait louper une bonne partie de l’année 2009.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
S’offrir une belle petite carrière en Italie et s’installer durablement dans la défense de l’Albiceleste. Ce qui, vu le niveau des défenseurs argentins ces dernières années, aurait dû être largement jouable.
Ce qu’il a finalement fait
Pas d’étincelles, malheureusement. Finalement, Ezequiel Muñoz est rapidement retombé dans l’anonymat. Convoqué une fois en sélection argentine en 2009, juste avant de se faire les croisés, il ne le sera malheureusement plus par la suite. Après cinq saisons à Palerme, il passe très brièvement à la Sampdoria, puis au Genoa, avant de s’écraser à Leganés et de retourner au pays, à Lanús, où il joue à défaut de briller. AAF
M - Musacchio
Mateo Musacchio
Où il était en 2010
En passe de prendre les commandes de la défense d’un sous-marin jaune qui n’aura bientôt d’yeux que pour lui.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
S’imposer comme un des rocs de Liga, avant de devenir le patron d’une grosse écurie européenne, et celui de l’Albiceleste. Manque de bol, Mateo s’est fait berner par le mirage milanais.
Ce qu’il a finalement fait
Il a signé à l’AC Milan pour 17 millions d’euros, participant à un des mercatos les plus foireux de la décennie : Kessié, Rodríguez, André Silva, Borini, Çalhanoğlu, Conti, Bonucci, Biglia, Kalinić. Incapable de tirer Romagnoli vers le haut, il a bien du mal à s’extirper du naufrage rossoneri. MR
M - M'Vila
Yann M’Vila
Où il était en 2010
Tout en haut des pages évoquant la précocité, lancé par Antonetti au Stade rennais et adoré de tous. M’Vila, c’est l’histoire du mec qui a su rencontrer les bonnes personnes et qui aurait pu « voler des bagnoles » s’il n’avait pas percé dans le foot. Surtout, Yann a un gros caractère : « Il ne faut pas se laisser intimider. Sur le terrain, il n’y a pas de pitié. Ici, je respecte énormément les anciens. Mais si un ancien me manquait de respect, je lui expliquerais que je ne suis pas là pour blaguer. Il ne faut pas me prendre pour une merde ou un tout petit. » Sacré message envoyé par un mec devenu international en août 2010.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
Devenir un héros chez les Bleus, un repère, un type qui pèse et autour de qui aucun débat ne peut naître tant son niveau est indiscuté. Puis, Yann M’Vila a été pris dans la tempête.
Ce qu’il a finalement fait
Avant l’Euro 2012, il a pleuré, blessé à la cheville lors d’un match de préparation face à la Serbie. Forfait lors du premier match du championnat d’Europe contre l’Angleterre, il revient contre l’Ukraine, puis refuse de saluer Laurent Blanc et Olivier Giroud au moment de son remplacement contre l’Espagne en quarts de finale. Résultat : la FFF pense à le sanctionner, ce qu’elle fera finalement plus tard à la suite d’une virée avec les Espoirs entre deux matchs de barrages pour l’Euro 2013. M’Vila manque ainsi le Mondial 2014 et le train international. En club, la pépite se perd également, à Kazan, puis à l’Inter et à Sunderland, avant de renaître à Saint-Étienne. Tu méritais mieux, Yann. MB
N - Ninis
Sotiris Ninis
Où il était en 2010
Dans les rangs du Panathinaïkos, devenu le deuxième plus jeune joueur de l’histoire du club à jouer sous les couleurs de l’institution, passé capitaine à 18 ans, mais déjà blessé.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
Distribuer des promesses, comme lors de son Euro U19 2007. Djibril Cissé et Sidney Gouvou aussi en étaient convaincus.
Ce qu’il a finalement fait
Il s’est écroulé sous le poids des attentes et joue aujourd’hui à l’Hapoël Ashkelon FC. Sacré boomerang.
P - Pacheco
Daniel Pacheco
Où il était en 2010
Sur les bords de la Mersey, à la merci de Rafa Benítez. Heureusement, l’Euro des moins de 19 ans est une bouffée d’air frais. Avec quatre pions, il devance Bakambu et Lacazette au classement des meilleurs buteurs de la compétition. Mais en finale, la Roja s’incline face à la génération Mavinga, Kakuta, Fofana.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
Succéder à Fernando Torres sur le front de l’attaque des Reds, avant de former un duo de choc avec Luis Suárez, et d’être racheté une fortune par le Barça.
Ce qu’il a finalement fait
Norwich, l’Atlético, le Rayo Vallecano, Huesca, Alcorcón, le Betis, Alavés, Getafe et Málaga, sont autant de destinations où s’égarer, et perdre son football. À 28 ans, après les avoir toutes faites, l’ancien prodige d’Anfield n’a toujours pas marqué plus de dix buts lors d’une seule et même saison. Pourtant, avec Málaga, Dani évolue en seconde division. Une drôle d’évolution.
P - Pjanić
Miralem Pjanić
Où il était en 2010
Au moment d’ouvrir une nouvelle décennie, Miralem est déjà un bon petit joueur de Ligue 1. À Metz, il avait tapé dans l’œil de l’Olympique lyonnais, le gros poisson de l’époque en Liguain, qui le signe en 2008 et qui voit en lui le fils spirituel de Juninho. En 2010, il récupère d’ailleurs son numéro 8.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
Marquer des coups francs comme si de rien n’était.
Ce qu’il a finalement fait
L’arrivée de Yoann Gourcuff signe le début de la fin de son aventure à Lyon. Mais depuis, les deux ont connu des trajectoires diamétralement opposées : pendant que l’un sombrait, miné par les blessures, l’autre découvrait en Italie un football taillé pour ses qualités. Après cinq années brillantes à la Roma, la Juventus le chipe pour une trentaine de millions d’euros et en fait le successeur d’Andrea Pirlo dans l’entrejeu, dans un rôle de meneur reculé option rampe de lancement au pied droit millimétré. Jusqu’ici, le costume lui va à merveille. Et il a marqué quelques jolis coups francs. AAF
R - Rafael
Rafael
Où il était en 2010
À Manchester United, où il va remporter son deuxième titre de champion d’Angleterre, mais avec seulement seize participations en Premier League.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
Prendre la relève de Gary Neville, mentor proclamé par Sir Alex en personne. Et prendre celle de Maicon et Daniel Alves en sélection nationale. Foutue boule de cristal.
Ce qu’il a finalement fait
« Oh Rafael ! Oh Rafael ! Passer d’Old Trafford à Mezzavia, tu en penses quoi de ta carrière ? »
R - Ramírez
Gastón Ramírez
Où il était en 2010
En tant que numéro 10 sud-américain, Gastón Ramírez était quasiment automatiquement un profil à suivre dans ses jeunes années. D’autant que le garçon affiche un niveau loin d’être ridicule à Peñarol, son club formateur en Uruguay, lors de sa deuxième saison en pro. Assez pour attiser l’intérêt de Bologne, qui décide de tenter le pari à l’été 2010.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
Un milieu uruguayen qui joue en Italie ? De toute évidence, il devait ressusciter Álvaro Recoba.
Ce qu’il a finalement fait
Clairement, l’esprit de Recoba n’a pas trop été sollicité dans la carrière de Gastón Ramírez. Il ne reste que deux ans en Italie, avant de tenter sa chance en Premier League où, s’il n’a pas été ridicule, il a surtout enchaîné les clubs de seconde zone. Southampton, Hull, Middlesbrough, pas de quoi casser trois pattes à un canard. Depuis 2017, il a retrouvé l’Italie, où il mène une carrière heureuse et discrète à la Sampdoria. AAF
R - Rivière
Emmanuel Rivière
Où il était en 2010
Dans le Forez, trop occupé à prendre la relève de Bafétimbi Gomis. Sainté vit une saison galère, mais Rivière sauve les Verts d’une descente à l’étage inférieur, et se voit nommer dans la catégorie du meilleur espoir de Ligue 1, aux côtés d’Aït-Fana, Hazard et M’Vila.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
S’épanouir en Ligue 1, collectionner les buts, et faire vibrer le Téfécé. Tout ça aux côtés de Ben Yedder, Sissoko, Machado, Capoue, ou Aurier. Ça avait de la gueule, mais tout a foiré.
Ce qu’il a finalement fait
Il s’est vautré à Toulouse, avant de filer en Principauté pour y vivre la remontée, et profiter de la blessure de Falcao pour briller. Mais après Newcastle, Osasuna, Metz et Cosenza, qu’il a rejoint en septembre dernier, il s’est un peu égaré. Les Rivières pourpres.
R - Rodríguez
James Rodríguez
Où il était en 2010
Moutinho, Otamendi, Guarín, Hulk, Meireles, Atsu, Falcao : à l’été 2010, James Rodríguez rejoint en provenance de Banfield en Argentine un FC Porto qui se façonne doucement mais sûrement l’un des effectifs les plus excitants de ce début de décennie. Son génie offensif et sa patte gauche dévastatrice en font rapidement l’un des plus gros cracks de sa génération.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
De tous les joueurs de cette liste, James est l’un des rares qui a montré des qualités pouvant le placer parmi le gratin mondial. La crème de la crème.
Ce qu’il a finalement fait
La première moitié de décennie est un conte de fée, l’autre moitié une cruelle désillusion. En 2013, après trois années exceptionnelles au Portugal, il devient l’une des stars du premier mercato XXL de l’AS Monaco avant, dans la foulée, de faire une Coupe du monde démentielle qui lui ouvre les portes du Real Madrid. Au Real malheureusement, baladé à tous les postes de l’attaque et noyé dans un océan de talents, il perd de son influence et de son génie. Prêté deux ans au Bayern, il peine à y raviver sa flamme et a fait un retour discret au Real cet été, où il gratte quelques pauvres minutes de jeu quand il le peut. D’une tristesse absolue. AAF
S - Sakho
Mamadou Sakho
Où il était en 2010
Au PSG, évidemment. À l’aube de la décennie, on voit encore en ce frais « vingtenaire » la graine d’un futur Maldini parisien. Un enfant d’un seul club promis à une grande carrière. Il faut dire que les choses avaient plutôt bien démarré, lorsque Mamad est devenu le plus jeune capitaine de l’histoire du PSG en 2007, à 17 piges. D’autant qu’en août 2010, il gratte pour la première fois à la porte des Bleus, avec une première cape en novembre.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
Devenir un leader. Du PSG, des Bleus. S’imposer comme l’un des meilleurs défenseurs français de sa génération. Lilian Thuram avec des motifs dans les cheveux et une crête miniature.
Ce qu’il a finalement fait
Déjà, il a quitté le PSG pour Liverpool, mais avant qu’ils ne (re)deviennent cools. Un crève-cœur pour les supporters parisiens après onze ans de vie commune. En Angleterre, Mamad et sa démarche cassée bien avant celle d’Umtiti font leur trou, mais enchaînent malheureusement un peu trop les blessures pour s’imposer. Toujours là pour colmater les brèches en Bleus, il coule des jours paisibles à Crystal Palace depuis 2016, loin des strass, mais toujours dans l’authenticité. Et surtout, il n’a jamais rasé sa foutue crête. Fidèle à lui-même, toujours. AAF
S - Salvio
Eduardo Salvio
Où il était en 2010
Comme beaucoup de Sud-Américains de cette liste, 2010 était l’année de la découverte de l’Europe pour le petit Eduardo Salvio. Formé à Lanus, il trouve un nouveau foyer à l’Atlético de Madrid, persuadé de voir en lui un talent digne d’intérêt et qui le fait venir en janvier. Ceci dit, six mois et une quinzaine de matchs plus tard, il part en prêt au Benfica.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
Un ailier droit d’environ un mètre soixante-dix, un peu technique et rapide ? N’en dites pas plus, on tient le nouveau Messi. Oui oui, encore un. Mais cette fois-ci, c’est le bon !
Ce qu’il a finalement fait
De façon très surprenante, ce n’était pas lui, le nouveau Messi. Mais sa carrière a été tout sauf malhonnête. Si l’Atlético l’a récupéré au terme de son prêt au Benfica, il retourne au Portugal un an plus tard et défendra les couleurs des Aigles jusqu’à l’été 2019. Avant de retourner au pays, aux Boca Juniors, et non sans avoir engrangé quelques sélections avec l’Albiceleste sur le chemin. AAF
S - Santon
Davide Santon
Où il était en 2010
Dans le couloir gauche de l’Inter, tout heureux de pousser sur le banc un spécialiste du poste : Maxwell. Normal, en février 2009, il marche sur Cristiano Ronaldo en C1. En juin, il remporte son premier Scudetto et se dépucèle avec la Squadra Azzurra. Et à la reprise, forcément, David apparaît comme un titulaire en puissance aux yeux du Special One. Un nouveau Scudetto et une C1 plus tard, rien ne peut l’arrêter.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
Lancer la mode des latéraux faux pied. De Sciglio et Darmian ne s’y sont pas trompés.
Ce qu’il a finalement fait
Absolument rien. Ou en tout cas, pas ce qu’on lui prédestinait. En 2011, il se barre à Newcastle dans un anonymat effrayant, avant de revenir à l’Inter quatre ans plus tard, sans que personne ne s’en souvienne réellement. Résultat, des bouts de match ici et là, et un transfert à la Roma l’été dernier. Depuis, David a retrouvé le couloir droit, là où tout aurait dû commencer.
S - Schürrle
André Schürrle
Où il était en 2010
À l’époque, André s’impose match après match dans la surprenante Mayence d’un certain Thomas Tuchel. La saison 2009-2010 est sa première en pro, et elle est plus que convaincante : aux côtés d’Aristide Bancé ou d’Andreas Ivanschitz, il est l’un des atouts majeurs de la belle neuvième place mayençaise en BuLi. Un espoir en puissance du football teuton.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
Comme tous les joueurs allemands : gravir un à un les échelons en Bundesliga jusqu’à devenir une légende dans son pays, sans doute au Bayern. Les Allemands ont de la rigueur, mais aucune originalité.
Ce qu’il a finalement fait
Il a remporté une foutue Coupe du monde, pour commencer. Ok, ce n’était pas un titulaire indiscutable de la Mannschaft, mais il s’est quand même offert deux des sept buts enfilés au Brésil et a offert la gonfle du sacre à Götze en finale. 2014-2015 correspond à son apogée, ou plutôt sa renaissance, après son transfert raté (comme tant d’autres) à Chelsea. Depuis 2016, il a malheureusement amorcé un lent déclin qui l’a mené vers Fulham, puis le Spartak Moscou, où il purge actuellement un prêt d’une saison en provenance du Borussia Dortmund. AAF
W - Wilshere
Jack Wilshere
Où il était en 2010
Dans les cœurs du Royaume et notamment dans celui d’Owen Coyle, qui a vu débarquer Wilshere en prêt, à Bolton, entre janvier et juin 2010. Et voilà ce qu’en dit à l’époque M. Coyle : « Si vous cherchez un nom à retenir pour le futur, c’est Jack Wilshere. Je ne suis pas très objectif parce que je travaille avec lui chaque jour, mais je le prendrais pour la Coupe du monde. » Rien que ça.
Ce qu’il était censé faire lors de la décennie
Devenir le nouveau Gascoigne et être le phare de l’Arsenal moderne.
Ce qu’il a finalement fait
Jack s’est pété la cheville, a chopé le numéro 10 chez les Gunners, a marqué contre Montpellier, a rêvé de devenir capitaine à Arsenal, a fumé des clopes, a cogné un chauffeur de taxi qui portait une casquette de Tottenham et a finalement bouffé ses regrets. Et les nôtres.
Par Maxime Brigand, Alexandre Aflalo et Maxime Renaudet