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Que s’est-il passé samedi soir à D’Ornano avec les supporters de Nantes ?

Par Florian Lefèvre
Que s’est-il passé samedi soir à D’Ornano avec les supporters de Nantes ?

Interdits de déplacement à Caen samedi soir, une cinquantaine de supporters nantais ont bravé l'arrêté préfectoral, avant d’être déplacés dans le parcage visiteurs, puis virés du stade à la mi-temps. Récit d'une soirée qui montre, encore une fois, que la France ne sait pas gérer ses supporters.

L’interdiction de déplacement est tombée mardi dernier. La préfecture du Calvados a publié, le 18 avril 2017, un arrêté interdisant « à toute personne se prévalant de la qualité de supporter du FC Nantes ou se comportant comme tel d’accéder au stade Michel d’Ornano à Caen, de circuler ou de stationner sur la voie publique dans le périmètre délimité… » En ligne de mire : les supporters de la tribune Loire qui se sont fait remarquer lors du dernier match à domicile contre Bordeaux, en dégainant des fumigènes pour protester contre la direction du FCN, avec qui ils sont en conflit ouvert. Un craquage massif lors duquel plusieurs torches ont été lancées sur la pelouse de La Beaujoire, près du gardien bordelais Cédric Carrasso.

Qu’à cela ne tienne, une cinquantaine de supporters nantais s’organise pour braver l’interdiction de déplacement à Caen, en achetant des places individuelles en tribune latérale. « On est venus en voiture, on s’est garés dans le centre-ville et on a rejoint le stade, témoigne Bruno*, membre de la Brigade Loire, qui précise que le groupe ultra n’était pas à l’initiative de cette action. On est rentrés en tribune deux par deux. Au coup d’envoi, on s’est tous levés pour se retrouver dans l’angle de la tribune latérale qui colle au parcage visiteurs. » En face, une banderole « BL99 présente » trône déjà depuis deux heures en bas du virage où se regroupent les ultras caennais. « On n’était pas au courant que des Nantais faisaient le déplacement, pose Arnaud, carté au sein du Malherbe Normandy Kop. Ce message, c’est pour montrer qu’on est solidaires avec les Nantais. « BL99 présente« , c’est parce que la Brigade Loire, c’est le poumon de La Beaujoire. »

Rentrés incognito

À la veille du premier tour de l’élection présidentielle, la préfecture avait sorti l’argument choc : « La mobilisation des forces de sécurité, même en nombre très important, n’est pas suffisante pour assurer la sécurité des personnes. » Pourtant, une compagnie entière de 200 CRS est déployée dès l’après-midi (pour un coup d’envoi à 20h). Inhabituel pour un match lambda de Ligue 1. « On n’a pas mal halluciné. J’ai rarement vu ça ou jamais vu ça, à part pour les matchs contre Marseille et Paris classés à risque, parce que leurs supporters viennent en nombre » , explique Arnaud. À croire que les supporters nantais étaient attendus ? « Des stadiers nantais tournaient en civil lors des fouilles, avec la consigne de nous intercepter » , témoigne Bruno.

Déplacés, puis virés

Les cinquante-cinq supporters nantais regroupés près du parcage visiteurs soutiennent leur équipe. Ils sont même repérés par les joueurs canaris, qui célèbrent avec eux l’ouverture du score de Yacine Bammou. Bientôt, les responsables de la sécurité leur somment de quitter cette tribune. « Les RG nous ont dit : « Soit on vous expulse de force, soit vous rejoignez le parcage visiteurs. » Notre objectif, c’était juste de regarder le match. Alors, on a été escortés, tout s’est bien passé » , poursuit Bruno. Jusqu’à la mi-temps. Et là, plus question d’ultimatum. Bouclier et matraque en main, les CRS envahissent le parcage visiteurs et ordonnent aux Nantais d’évacuer le stade. Les supporters sortent les mains en l’air. Raison invoquée : « La préfète est sur les dents, elle veut pas laisser passer ça. »

Les cinquante-cinq nantais sont emmenés sur le parking visiteurs, où ils passeront toute la seconde période, le temps des fouilles et des identifications individuelles (avant des interdictions administratives de stade ?). « On a dû poser chacun avec une plaque portant notre nom, date et lieu de naissance… Pire qu’une garde à vue » , lâche Bruno. Le tout sous les yeux d’un groupe d’une quarantaine d’ultras caennais qui ont quitté leur tribune pour apporter leur soutien aux Nantais. Résumons : des forces de police censées ne pas être en nombre suffisant pour assurer la sécurité des personnes, mais démesurément présentes dans un match lambda. Un arrêté préfectoral pour empêcher des supporters de prendre leur place dans le parcage visiteurs, des supporters qui viennent encourager leur équipe, raccompagnés ensuite dans le parcage visiteurs, puis virés du stade alors qu’ils ne posaient pas de problème. Tout est cohérent, en somme. Pas illogique qu’une soirée comme celle-là se termine avec un doublé de Yacine Bammou.

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Par Florian Lefèvre

* Le prénom a été modifié

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