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Que serait devenu CR7 s’il n’avait pas joué l’amical contre Manchester ?
Meilleur buteur de l’histoire du Real Madrid, Cristiano Ronaldo revient pour la seconde fois au Estádio José Alvalade XXI. Un stade qu’il avait quitté quelques jours après son inauguration contre Manchester United. Entraîneur du Sporting en 2003, Fernando Santos a récemment déclaré : « Si j'avais su, je n’aurais pas fait jouer ce match à Cristiano. » Et s’il l’avait fait, quelle carrière aurait eu Cristiano Ronaldo ?
Une carrière à la Francesco Totti
Arrivé au Sporting Portugal à l’âge de onze ans, le petit Cristiano vit des premiers mois difficiles loin de son île de Madère. Pourtant, il ne le sait pas encore, mais il ne repartira jamais de Lisbonne et du Sporting. Laissé au repos par Fernando Santos pour la réception de Manchester United, l’attaquant portugais regarde des tribunes cette rencontre et tombe sous le charme du public du José-Alvalade. Il se fait donc une promesse à lui-même : ne jamais quitter ce club et ce public formidable. Malgré les avances de plusieurs grands clubs européens, celui qui se fait appeler CR28 reste fidèle au Sporting au sein duquel il forme une triplette de feu avec Liédson et Sá Pinto.
Il remportera les championnats du Portugal 2003 et 2004 avec ses deux compères. Un an plus tard, en 2005, il remporte la Coupe de l’UEFA contre le CSKA Moscou et s’offre un triplé en finale. Suivront deux autres championnats remportés, deux quarts de finale de Ligue des champions en 2007 et 2008 avec les deux fois le même bourreau… Manchester United. Cristiano Ronaldo jouera jusqu’à ses quarante ans au Sporting, où il aura battu tous les records individuels. Véritable légende chez les Leões, l’attaquant portugais ne remportera aucun trophée individuel, mais aura gagné le plus important : le respect de toute la planète football qui, unanimement, reconnaît son talent et sa fidélité au maillot.
Une carrière à la Florent Malouda
En 2002, Cristiano Ronaldo n’est pas passé loin de signer à l’Olympique lyonnais, mais Jean-Michel Aulas avait refusé l’échange avec Tony Vairelles. Après avoir réfléchi à sa connerie, JMA revient à la charge un an plus tard et propose un échange avec Peguy Luyindula. Énervé de ne pas avoir joué contre Manchester United, Cristiano Ronaldo et son agent Jorge Mendes poussent les dirigeants des Leões à accepter, et l’attaquant portugais file à l’OL. Il y jouera quatre ans. Quatre saisons, quatre championnats remportés, quatre joueurs adverses humiliés par match, et une doublette de feu à gauche avec son désormais ami Éric Abidal.
Par la suite, il signera à Chelsea en 2007, quelques semaines après le départ de José Mourinho, avec qui il s’est embrouillé lors d’un match de Ligue des champions en 2006. Là-bas, il s’installe comme un titulaire indiscutable et remporte la finale de Ligue des champions en 2008 contre Manchester United après avoir ouvert le score, et ce, malgré un penalty raté durant la séance de tirs au but. Ce qui fera dire à Sir Alex Ferguson : « Mon plus grand regret restera le fait que Cristiano n’ait pas joué ce match amical contre nous en 2003, car je ne serais pas reparti de Lisbonne sans lui. » Après une deuxième Ligue des champions remportée en 2012, Cristiano vit une fin de carrière plus compliquée qui le verra sillonner le monde : la Turquie, l’Égypte et l’Inde où il finit sur un titre face au Chennaiyin FC de Bernard Mendy.
Une carrière à la Ricardo Quaresma
Lors de la saison 2002-2003, deux jeunes joueurs font le bonheur des Leões, Cristiano Ronaldo et Ricardo Quaresma. Bien que moins talentueux que son aîné, Cristiano est recruté par le FC Barcelone, persuadé qu’il deviendra un joueur monstrueux à l’avenir. Malheureusement, le conte de fées tournera vite au cauchemar, et Cristiano reviendra au Portugal la tête basse. Il tentera à nouveau sa chance dans des grands clubs européens, mais ses expériences à l’Inter et à Chelsea seront, elles aussi, des échecs. À chaque fois toujours le même problème, un manque de travail net, malgré un talent évident.
Si Cristiano fera le bonheur des adeptes des vidéos YouTube par ses buts et dribbles spectaculaires, il ne fera pas la carrière que son talent lui promettait. Pire, au Portugal, il sera l’éternel second derrière son malgré tout ami Ricardo Quaresma, parti apprendre le travail à Manchester United, après avoir marqué de l’extérieur du pied contre les Red Devils en amical. Profitant de la vie, sans se prendre la tête, marquant des buts importants en sélection comme dans son club turc, Cristiano Ronaldo finit sa carrière avec une armoire à trophées bien vide par rapport à celle de son compatriote, mais aussi avec beaucoup moins de haters.
Une carrière à la Zlatan Ibrahimović
Malade, Cristiano Ronaldo n’a pas pu jouer ce match amical contre Manchester United. Pas grave, l’attaquant portugais profite du premier tour de Coupe de l’UEFA pour briller aux yeux de l’Europe. Face à Malmö, Cristiano inscrit un triplé parfait (pied gauche, pied droit, tête) au retour pour éliminer les Suédois. Riche depuis le départ de Zlatan Ibrahimović, parti s’enterrer à l’Ajax deux ans plus tôt, Malmö vole Cristiano au Sporting lors du mercato hivernal. De là, le natif de Madère commence son road trip, qui le verra passer par la Juventus, l’Inter, le Barça, le Milan ou encore le PSG.
Avec à chaque fois la même histoire : un championnat remporté, un trophée de meilleur buteur, quelques punchlines et aucune victoire en Ligue des champions. De ce voyage en Europe, Cristiano ressortira avec au moins deux certitudes, le fait d’être le meilleur joueur du monde, et le fait que José Mourinho soit le meilleur entraîneur du monde. C’est donc pour rejoindre son mentor qu’il décide de s’offrir une dernière pige à Manchester United, là où il aurait pu signer treize ans plus tôt s’il n’avait pas eu cette foutue gastro.
Une carrière à la Éder
En laissant sur le banc Cristiano Ronaldo lors du match amical perdu contre Manchester United, Fernando Santos se fait la promesse qu’il ne fera plus cette erreur. Blessé, l’attaquant portugais ne se remettra pas de ce geste et quittera les Leões pour retourner chez lui, à Madère. Au Nacional, Cristiano régalera par quelques dribbles, mais ne dépassera jamais les cinq buts par saison. Il tentera à nouveau sa chance sur le continent en signant à Braga, où il ne brillera pas non plus malgré une saison à treize buts en Liga Nos. Il retourne ensuite au Nacional où il fait la rencontre d’une coach mentale, Susana Torres.
Avec elle, Cristiano commence à prendre confiance en lui, malgré sa dentition imparfaite, ses boutons sur le visage, ses mèches blondes de mauvais goût et les moqueries des supporters après ses contrôles approximatifs. Intronisé sélectionneur du Portugal, Fernando Santos amène Cristiano Ronaldo à l’Euro 2016, au grand dam des supporters portugais. Alors qu’il le cantonne sur le banc durant toute la compétition, Fernando Santos se rappelle sa promesse lors de la finale face à la France. Cristiano entre donc sur la pelouse et offre le premier trophée de son histoire au Portugal après un but en prolongation. Et passe du rang de loser à celui de légende. Quelques années plus tard, il aura sa statue à Madère en hommage à ce but salvateur.
Par Steven Oliveira