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Que retenir du week-end de Monaco et de la Juve ?
Entre vendredi et samedi, l’AS Monaco et la Juve ont préparé leur premier rendez-vous européen prévu mercredi à Louis-II. Avec quelques enseignements autour d’une Vieille Dame bousculée à Bergame et des Monégasques à réaction face à Toulouse.
À cet instant, Leonardo Jardim s’est peut-être repassé les mots de l’entraîneur de handball espagnol Xesco Espar : « Pour atteindre l’excellence, il faut se former. Pour la transmettre, il faut se transformer. » Il était un peu moins de dix-huit heures samedi après-midi quand le coach portugais de l’AS Monaco a décidé de cacher son ensemble Vicomte A. S’il est arrivé où il en est aujourd’hui, c’est en survêt ou sous sa parka, pas autrement. Jardim s’est donc recouvert. Son équipe vient alors de revenir sur la pelouse de Louis-II après une première mi-temps compliquée où elle a semblé atteinte physiquement. Pour s’en rendre compte, il suffisait de s’arrêter quelques secondes sur le visage rincé de Kamil Glik ou les jambes tremblantes de Radamel Falcao. Puis, le crochet en pleine gueule : une minute après le retour des vestiaires, Nabil Dirar valdingue et Jemerson s’emmêle les compas. Ola Toivonen est là, ne tremble pas. Toulouse mène 1-0 et Pascal Dupraz tient les mécréants entre ses gros doigts. À ses côtés, Jardim ne bouge pas. Personne ne semble inquiet, comme si l’ASM avait besoin de ça pour définitivement lancer sa rencontre.
« On était menés au score, c’est vrai, mais on se connaît par cœur, et ce but nous a réveillés » , a détaillé Benjamin Mendy après la partie. Et la suite a été dingue : Glik qui égalise trois minutes après le but de Toivonen, Mbappé qui fait sauter le scénario après l’heure de jeu et Lemar qui vient compléter le tableau au bout d’une superbe action collective. Monaco vient d’imprimer sa huitième victoire consécutive en championnat et de remettre trois points à un PSG broyé dimanche soir à Nice. Trop simple, trop fort. Après trois dernières copies difficiles à boucler, les hommes de Jardim ont claqué ce week-end leur meilleur match depuis longtemps. Le record de points du club est tombé, la troupe en est à 95 buts en Ligue 1 et vient une nouvelle fois de faire parler ses tripes avec sa gueule de champion. Définitivement, il est impossible de détester cette équipe et c’est ce qui la rend terriblement attachante à l’heure de s’avancer vers une demi-finale de C1 face à la Juventus. Leonardo Jardim, lui, garde son calme et balance son objectif à la presse : « Je n’échangerais pas cette victoire contre Toulouse pour une victoire contre la Juve. » Le titre, avant tout, et le voilà en bonne voie grâce aux voisins.
« Ce match va nous faire réfléchir »
Comment gérer une rencontre de championnat avant d’attaquer un dernier carré européen ? Question complexe et réponse variable. L’AS Monaco a pour principal objectif de remporter le titre de champion de France, la Juve, elle, cible avant tout une première victoire en C1 depuis 1996. Lors de son passage à Turin, Claudio Ranieri avait parfaitement cadré la Vieille Dame : « Être à la Juventus signifie vouloir être les numéros un et ne jamais s’en contenter. » Gagner une couronne nationale, la Juve sait faire et est déjà presque certaine d’en empiler une sixième consécutive dans quelques semaines, notamment après la défaite de son dauphin, la Roma, lors du derby romain (1-3).
Alors vendredi, à Bergame, Massimiliano Allegri aurait pu faire tourner. Mauvaise pioche : la Juve a débarqué face à l’Atalanta avec ses gros bras. Bon voyage ? Allegri : « Ce match va nous faire réfléchir avant le déplacement à Monaco, car l’Atalanta joue comme eux. Mieux vaut un mauvais match aujourd’hui qu’à Monaco, nous devons nous appuyer sur notre jeu et rester calme. Surtout ne pas reproduire les mêmes erreurs. » Oui, la Juventus s’est fait secouer comme rarement. Finalement, un nul heureux (2-2), mais surtout des premiers buts encaissés depuis le 5 avril dernier et la révélation que cette Vieille Dame peut quand même trébucher. Ce résultat peut aussi être une mauvaise nouvelle pour l’AS Monaco. Tout simplement car la Juve a vu tout ce qu’elle ne devrait pas faire à Louis-II face à une Atalanta joueuse et déployée. De bons enseignements et une petite secousse mentale.
Par Maxime Brigand