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- OM-Porto (0-2)
Que peut espérer l’Olympique de Marseille après cette campagne européenne ?
Éliminé de la Ligue des champions après une nouvelle désillusion contre Porto (0-2), l'Olympique de Marseille ne sait plus trop quel sens donner à sa campagne européenne ni à cette saison. Faut-il tout laisser tomber pour repartir à zéro ou tenter d'inverser la dynamique pendant qu'il en est encore temps ?
À quoi bon ? À quoi bon quitter son pyjama douillet en pleine semaine pour se mettre en plein vent et ramasser tôle sur tôle ? À quoi bon faire de (légers) efforts dans le recrutement, la préparation et les mises en place tactiques pour que tout vole en éclats à la première secousse ? À quoi bon faire espérer toute une ville qui attendait ça patiemment quand on sait pertinemment qu’on n’a pas le niveau ? Et à quoi bon sauver l’honneur quand cela conduira à d’autres déconvenues. Sur le chemin de la maison, après une nouvelle défaite face à son club de cœur, André Villas-Boas n’a eu que quelques mots au micro de RMC Sport. Mais ils traduisaient tous une évidente amertume : son OM n’avait rien à faire là. Et ça tombe bien, l’OM n’a pas cherché à faire autre chose.
« On a de la malchance devant le but, puis on a subi après l’ouverture du score, résumait le coach portugais. Quand il y a une dynamique négative, c’est dur d’inverser les choses. On a continué à batailler avec un bon état d’esprit, mais c’est une compétition à oublier pour nous. » La compétition, elle, ne risque pas d’oublier ces Olympiens, étant les premiers à enchaîner une treizième défaite en Ligue des champions. Pourtant, ce triste record devrait être la dernière chose à tracasser les Marseillais. « Je m’en fous de ça, continuait AVB. C’est le passé, on ne peut rien y faire. » Et il a raison : il n’est ni responsable d’une série entamée sous le mandat de Deschamps et prolongée par Élie Baup et José Anigo, ni des années sans C1 qui ont conduit l’OM à emmagasiner autant d’inexpérience à ce niveau.
Stop ou encore ?
En revanche, Villas-Boas est à partir d’aujourd’hui 100% responsable de la manière dont son équipe va digérer cet échec et du nouveau cap à fixer. Mardi prochain, l’Olympiakos se déplacera sur cette terre brûlée du Vélodrome, pour un match qui représente l’unique chance pour l’OM de sortir sur une note positive : une victoire, enfin, et logiquement un premier but inscrit pour être reversé en Ligue Europa. Mercredi soir, impossible de lâcher les armes, au moins par respect pour l’institution et ses supporters. « On ne peut pas finir comme ça, balaye AVB. On a travaillé pour être ici, on doit aller chercher cette victoire. » Mais dans les faits, continuer ce cauchemar européen, même à l’étage en dessous, ne semble pas forcément une priorité.
« La position dans laquelle on est est déjà mauvaise, et ce ne serait pas un bonus (d’aller en C3). Sincèrement, cette expérience européenne était un rêve, et cela nous a fait beaucoup de mal », déprimait-il. Dans le viseur phocéen, il y a la possibilité de faire un coup en championnat. En cas de succès lors de ses deux matchs en retard contre Lens et Nice, l’OM pourrait revenir sur le leader parisien. Et à ce moment-là, gaspiller des forces sur des terrains tchèques ou russes serait un handicap dans l’optique de finir sur le podium de Ligue 1 et décrocher une nouvelle qualification en Ligue des champions… Le serpent qui se mord la queue.
Alors à quoi bon ? Arrêtons tout ici ! Et d’ailleurs, pourquoi avoir commencé ? Il y a des gens qui auraient payé cher leur billet si le huis clos n’était plus une norme pour voir ça. Il y a une réputation continentale à entretenir. Mais non, au lieu de ça, on tolère que le leader technique de l’équipe s’empâte. On donne raison à son meilleur joueur lorsqu’il évoque la « honte » au point de ne pas pouvoir se regarder dans la glace en rentrant chez lui. Et on se berce d’illusions en se disant que, dans un an, tout ira mieux. Mais si ça vous va comme ça, il n’y a qu’à (se) laisser couler.
Par Mathieu Rollinger