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Que faut-il vraiment attendre de ce PSG-ASSE ?
Après quatre mois et demi sans match officiel dans le pays, le Paris Saint-Germain et l’AS Saint-Étienne vont être les premiers clubs tricolores à rejouer une rencontre à enjeu, ce vendredi, au Stade de France. Un rendez-vous rendu particulier par les conditions sanitaires imposées, l’absence des groupes de supporters des deux clubs et l’incertitude sportive liée à une préparation tronquée par la pandémie.
Une vraie interrogation sportive, après presque cinq mois sans compétition
On aura quitté les Stéphanois sur un triste match nul face à Bordeaux (1-1) au stade Geoffroy-Guichard, le 8 mars dernier. Trois jours après, les Parisiens renversaient le Borussia Dortmund au Parc des Princes (2-0) pour rallier les quarts de finale de la Ligue des champions. Quatre mois et demi, une pandémie de coronavirus et quelques rencontres amicales plus tard, les deux formations vont enfin pouvoir rejouer un match officiel dans l’Hexagone, ce vendredi au Stade de France. La finale de la Coupe de France va se disputer dans un flou sportif assez ahurissant. Jouer directement une finale après presque 150 jours sans match à enjeu représentera forcément une situation inédite.
Où en sont les deux équipes ?
Dans l’obscurité la plus profonde, le seul moyen de se faire un semblant d’idée sur la forme des deux clubs consiste finalement à se fonder sur la poignée de matchs amicaux qu’ils ont disputés. Les Parisiens en ont joué trois, qui ont accouché d’autant de cartons (9-0 sur la pelouse du Havre, 7-0 contre Waasland-Beveren et 4-0 face au Celtic). Trois rencontres lors desquelles les joueurs de la capitale ont impressionné, particulièrement sur le plan physique. De leur côté, après trois festivals offensifs en sortie de confinement (deux succès 4-1 contre Rumilly et Nice, puis un autre 4-0 face à Charleroi), les poulains de Claude Puel ont concédé une double défaite face à Anderlecht (1-2 puis 0-1) sur deux face-à-face de 75 minutes chacun. Les deux finalistes vont donc débarquer à Saint-Denis sur des dynamiques différentes. Comme si le statut d’immense favori du PSG ne suffisait pas…
Deux effectifs remodelés
À situation inédite, mesures inédites. En fin de contrat au 30 juin dernier, certains joueurs n’ont pas pu (ou voulu ?) prolonger leur bail de quelques semaines et ne prendront donc pas part à ce dernier rendez-vous, après avoir pourtant contribué à la jolie épopée de leur club. Côté parisien, Edinson Cavani et Thomas Meunier font partie de ceux-là, tout comme Yohan Cabaye chez les Verts. Les Stéphanois seront également privés de William Saliba, reparti à Arsenal à la fin de son prêt, et de Franck Honorat, transféré à Brest au mois de juin. Pas évident, donc, de voir très clair au milieu de ces deux effectifs qui se retrouvent décimés par la perte de plusieurs titulaires.
Les Verts ont-ils une chance de rivaliser ?
Difficile de le penser. Face à l’ASSE, le triple champion de France en titre devrait logiquement continuer sa montée en puissance, débutée lors de son amical au Havre et qui devrait se poursuivre jusqu’à son importantissime rendez-vous avec l’Atalanta en quarts de finale de C1, le 12 août à Lisbonne. Une impression renforcée lorsqu’on se rappelle que les deux dernières confrontations entre les deux clubs ont abouti à deux larges succès des hommes de Thomas Tuchel (4-0 dans le Chaudron en Ligue 1, puis 6-1 au Parc des Princes en Coupe de la Ligue). Pire, l’ASSE n’a plus battu le PSG depuis… 21 rencontres. C’était le 3 novembre 2012. Une époque où Clément Chantôme et Mathieu Bodmer jouaient encore dans la capitale.
Le Stade de France sonnera bien creux
Alors que la rencontre s’annonce déjà compliquée pour les Stéphanois, ces derniers ne pourront en plus pas compter sur le soutien de leurs fidèles. Dans un Stade de France limité à 5000 personnes, 900 places avaient en effet été mises à disposition des fans stéphanois. Un nombre jugé bien trop faible par les cinq groupes de supporters du club, qui ont fait le choix de boycotter le déplacement. Une décision à la fois approuvée par les dirigeants de l’ASSE, qui ont décidé de ne pas mettre en vente les places à leur disposition, et saluée par Collectif Ultras Paris (CUP), qui pour les mêmes raisons que leurs homologues de la Loire, ne se rendront pas à Saint-Denis. À noter également que, dans cette ambiance étrange, le vainqueur de cette rencontre soulèvera le trophée sur la pelouse et non en tribunes. En espérant que cette célébration ne soit pas aussi triste que celle du Red Bull Salzbourg en Coupe d’Autriche…
Socially-distanced trophy lifts in empty stadiums are just weird pic.twitter.com/s6ERFdtFuC
— Goal (@goal) May 29, 2020
La Der des Ders pour capitaine Perrin ?
Alors que Thiago Silva va quitter le PSG dans les prochaines semaines et qu’il devrait recevoir un hommage à la hauteur de ce qu’il a apporté au club de la capitale, que dire de Loïc Perrin ? Natif de Saint-Étienne, dont il porte le maillot depuis 1997 et le brassard de capitaine depuis 2007, le défenseur pourrait jouer son dernier match avec les Verts. En fin de contrat, le Français qui fêtera ses 35 ans le 7 août a accepté de signer un avenant de quelques semaines pour pouvoir disputer cette finale. Derrière celle-ci, rien n’a encore filtré. « J’avais prévu d’arrêter, mais, avec le contexte, j’ai émis le souhait de continuer. Je veux que tout le monde soit d’accord », avait-il confié au Canal Football Club fin mai. Si ce dernier rendez-vous avec le PSG marquait la fin de carrière de Perrin, nul doute qu’une page d’histoire se tournerait dans le Forez. Après une Coupe de la Ligue brandie en 2013, le patron de la défense verte a l’occasion de boucler la boucle en soulevant la première Coupe de France du club depuis 43 ans. Même Loïc Perrin n’était pas né.
Par Félix Barbé