- Italie
- Serie A
- Milan AC
- Balotelli
Que faire pour que Mario Balotelli change ?
On l’aime, on l’adore. Mais Mario Balotelli a un putain de vice. Il ne sait pas la fermer. Du coup, dimanche soir, il a encore été exclu (après le coup de sifflet final) pour avoir gueulé sur l’arbitre. Trois matchs de suspension pour lui. Et un agacement général du côté du Milan AC.
Appeler Pascal le grand frère, mais pas le nouveau nul, l’ancien
La vraie méthode, on la connaît. Elle est unique, elle est efficace. C’est ce bon vieux Pascal le grand frère. L’homme qui a remis sur le droit chemin de nombreux jeunes en perdition, et qui sait toujours trouver les mots justes, même pour les cas qui semblent les plus désespérés (et, pour les connaisseurs, Pascal en a rencontré un bon paquet, de cas désespérés). Adriano Galliani prend donc la décision d’inscrire Mario chez Pascal le grand frère. Sauf que, problème, ce n’est plus le même Pascal. Depuis quelque temps, c’est un autre Pascal qui a pris la place de l’ancien. Et, autant se le dire, le nouveau est tout naze. Pas de charisme, peu de poigne : ce nouveau Pascal n’aurait tout simplement aucune chance face à Balotelli. Du coup, les dirigeants milanais décident d’aller chercher l’ancien Pascal. Ils se rendent jusqu’au studio de la Star Academy pour le débaucher. Galliani trouve à son tour les mots justes, et revient en hélicoptère à Milanello avec son coach mental. Les présentations avec Mario sont houleuses. Mario n’accepte pas l’autorité de son nouveau pote, malgré les tentatives de rapprochement de Pascal. Ce dernier essaie tout : lui confisquer ses ballons, lui cacher les clefs de ses bagnoles et, même, menacer de lui retirer la garde de son cochon de lait. Petit à petit, Mario devient plus docile. Il finit même par pleurer, en affirmant que tout ça est dû à son enfance, ses parents, etc. Comme dans toutes les émissions de Pascal le grand frère, en fait. Balo se calme sur la pelouse, devient plus compréhensif envers les arbitres. Bref, un nouvel homme est né. À tel point que TF1 pense à remplacer le nouveau Pascal par Mario pour la saison prochaine. Mario le grand frère, ça tabasse.
Inventer le demi carton jaune, disons le carton jaune pâle
On est d’accord, il est bien plus dangereux, sur un terrain de football, de faire un gros tacle sur une cheville que de mal parler à un arbitre. Pourtant, les deux sont considérés comme de l’antijeu, et donc punis par un carton jaune. Pour éviter que Balotelli ne reçoive un carton jaune par match (on exagère, il n’en a reçu « que » 11 depuis son arrivée à Milan), la Lega Calcio décide de se pencher sur son cas. Mais que faire ? Ne plus mettre de carton jaune à Balo lorsqu’il gueule sur les arbitres ? Non, cette immunité est déjà possédée par Totti, elle ne peut donc pas l’être par deux joueurs de Serie A. Une idée lumineuse fait alors surface : l’invention du carton jaune pâle. Le concept est simple : tout comme deux cartons jaunes donnent lieu à un carton rouge, deux cartons jaunes pâles donnent lieu à un carton jaune. Le carton jaune pâle est distribué par l’arbitre qui reçoit une insulte, ou même une réaction un peu « dure » d’un joueur. Ainsi, pendant un match, SuperMario pourra lancer un « vaffanculo » , un « testa di cazzo » et un « piatelainderculo » (on vous laisse aller regarder les traductions sur Google Trad) sans se faire exclure. Il recevra trois cartons jaunes pâles, et pourra donc rester sur la pelouse. Par contre, au quatrième, c’est l’expulsion. Mais a priori, cela lui laisse une jolie marge de manœuvre pour exprimer son mécontentement, sans pour autant finir à la douche. La Lega Calcio réfléchit même à l’idée de faire ces cartons de forme ronde, pour que Mario ait l’impression que l’on brandisse sur lui un soleil. Malins, malins.
Mettre sa maman sur le bord de la pelouse
L’image avait ému toute la planète football, l’année dernière. Après son doublé en demi-finale de l’Euro 2012, face à l’Allemagne, Mario Balotelli était tombé dans les bras de sa maman adoptive, qui était venue assister au match, aux premières loges. Scène émouvante, et un Balo qui promet, en l’honneur de sa môman, de planter un quadruplé en finale. Bon, pour ça, on repassera. Mais l’amour pour la mamma est inconditionnel. D’ailleurs, lorsqu’un journal télévisé avait assuré que Mario était lié à une affaire de drogue à Naples, le joueur avait immédiatement tweeté que « ceux qui ont dit ça et qui ont fait pleurer ma mère paieront chaque larme » . On ne touche pas à mammaBalotelli. Du coup, Massimiliano Allegri a l’idée de ramener madame sur le banc, et de la faire asseoir entre lui et Mauro Tassotti. Mario purge donc sa suspension de trois matchs et, pour son retour, face à l’Udinese, il trouve sa mère sur le banc. Étrangement, il se comporte comme si de rien n’était, et se retrouve même à gueuler sur l’arbitre après un croque en jambes de Danilo. L’arbitre le rappelle à l’ordre mais, dès l’intervention suivante, l’attaquant recommence. Carton jaune. C’en est trop pour maman, qui se lève comme une furie du banc, et entre sur la pelouse en avançant vers son fils. Pan, une baffe dans ta gueule, et tout San Siro qui se laisse aller à un immense « Olé » . Mario tire la tronche pendant les quelques minutes qui suivent (il tente d’ailleurs une frappe de 50 mètres, au-dessus), mais, par la suite, il apparaît plus serein. Il marque même un but, qui donne la victoire à Milan. À la fin de la rencontre, il est toutefois privé de douche, sa mère le ramène directement à la maison, à Brescia. Privé de sortie pendant deux jours. Prends ça, Pascal le grand frère.
L’inscrire dans un groupe d’insulteurs anonymes
On connaît les alcooliques anonymes. Ces groupes où l’on va pour parler de ses problèmes d’alcool, pour partager avec les autres, pour expliquer ses peurs, ses doutes, etc. Face aux problèmes récurrents de Mario Balotelli face à l’autorité, le Milan AC décide donc de créer le groupe des insulteurs anonymes. Un groupe dans lequel on se rend pour tenter de dompter la nervosité, par le biais de la psychologie inversée : on s’assoit en rond, sur des chaises, et on s’insulte le plus possible. Ainsi, lorsque l’on sort de là, on se sent vidé, et plus aucune insulte ne peut sortir dans les jours qui suivent. Balotelli s’y inscrit, et est rapidement rejoint par Jérémy Ménez, qui, lui aussi, a le verbe facile. La première séance porte sur les insultes visant le père et la mère. La seconde, sur toutes celles qui ont un rapport avec le fait d’aller se faire enculer. Bizarrement, cette séance est la préférée des deux joueurs, qui s’en donnent à cœur joie. Au bout de 10 séances, celui qui préside les réunions, un certain Rino Gattuso, comptabilise 2476 insultes pour Balotelli, et 2175 pour Ménez. Premier match après sa suspension, face aux Frioulans : Balotelli subit une grossière faute de Danilo (bah ouais), et l’arbitre ne siffle pas. Mario se relève, court comme une furie vers l’homme en jaune fluo, et lui hurle qu’il est un « gentil filou » . Silence de la part de l’arbitre. Un « gentil filou » , sérieusement ?? Mario lui tend même la main, et les deux hommes se serrent la pince. Putain, ils nous ont tué le vrai Mario.
Lui siffler un pénalty par match pour le contenter
Ah bah non, c’est déjà le cas depuis un an, et cela n’a pas eu l’effet escompté. À tel point qu’un hashtag a été créé en son honneur sur Twitter : #Balotellidevisolocadere. En français : Balotelli il suffit juste que tu tombes.
D’autres idées, en vrac :
Faire jouer les matchs sans arbitre, et que ce soit les potes de Balo qui arbitrent / Lui donner beaucoup d’amour, tout le temps / Lui remettre la garde de sa fille Pia / Le mettre dans une pièce tout seul avec Roberto Mancini pendant 30 minutes avant chaque match / Une bonne psychanalyse / Le faire sauter pendant une heure sur des carapaces rouges et le faire entrer dans des tuyaux verts, comme le vrai SuperMario, ça défoule…
Par Eric Maggiori