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Que faire avec l’argent du transfert de James Rodríguez ?
Par Mathieu Faure, à Monaco
À Madrid, on avance s'être délesté de 80 millions d'euros pour s'acheter les services de James. Du côté de Monaco, on parle plutôt de 90 millions plus 8 en bonus. Quoi qu'il en soit, ça fait un sacré pactole. Maintenant, que faire avec cet argent ?
On fait n’importe quoi, comme TottenhamSouviens-toi, l’été dernier. Les Spurs vendent Gareth Bale plus de 90 millions d’euros au Real et gagnent au loto. Derrière, les dirigeants des Spurs réinvestissent l’intégralité de la somme sur plusieurs joueurs prometteurs mais aucun top player : Paulinho, Capoue, Chadli, Lamela, Soldado ou le Danois Eriksen. Au final, c’est un fiasco. À l’exception de l’ancien de l’Ajax, très prometteur et intelligent dans le jeu (7 buts), tous les autres ont connu une saison cauchemardesque à Tottenham. Entre les blessures de Capoue, l’inefficacité de Soldado (6 buts en Premier League), les méformes de Chadli et Paulinho et le mystère autour du système immunitaire de Lamela (9 matchs, 1 but), les Spurs ont brillamment montré tout ce qu’il ne fallait pas faire quand on devient riche du jour au lendemain. L’exemple à ne pas suivre. Sauf si on aime le cuir et le latex.
On place, comme Manchester UnitedCristiano Ronaldo part dans le club de ses rêves. En échange, le Real Madrid donne gentiment 94 millions d’euros à Manchester United. Une belle somme que les dirigeants mancuniens vont s’empresser de… ne pas dépenser. Cet été-là, en 2009, MUFC réalise un mercato presque ridicule : Antonio Valencia est acheté pour 25 millions, Michael Owen arrive libre et Fergie tente deux paris perdants : Gabriel Obertan et Mame Biram Diouf. Tout simplement parce que les Red Devils ont déjà un temps d’avance. Le départ de Cristiano Ronaldo permet surtout à Wayne Rooney de s’émanciper. Il devient le patron mancunien et enfile 26 buts en Premier League. Sir Alex Ferguson responsabilise son numéro 10 et lui donne la mène de l’équipe. Boum, MUFC termine champion d’Angleterre et Rooney devient le patron. Pendant ce temps-là, le pognon est placé sur un compte épargne. Au chaud. De la gestion de bon père de famille.
On recrute des cracks, comme la Juventus Turin2001, le Real Madrid – encore lui – remplit un chèque de 75 millions d’euros à l’ordre de la Juventus Turin pour Zinedine Zidane. En Italie, on laisse partir le génie à moitié chauve. D’une, c’est une somme rondelette. De deux, le plan B est déjà en marche. Avec l’argent, la Vieille Dame décide de ne recruter que du lourd : Pavel Nedvěd, Marcelo Salas, Lilian Thuram et Gianluigi Buffon. Soit quatre titulaires indiscutables pour une équipe qui va terminer la saison championne d’Italie et finaliste de la Coupe. Perdre un génie pour en recruter quatre autres pour la même somme. Cela demande un scouting astucieux et un don pour les négociations au-dessus de la moyenne. Mais quand on vend Emmanuel Rivière 9 millions d’euros à Newcastle, tout est permis.
On repart de zéro, comme les Chicago Bulls1998, les Bulls viennent de braquer trois titres NBA de suite et laissent partir Michael Jordan (retraite), Scottie Pippen (Houston) et Dennis Rodman (Lakers) et Phil Jackson. Tim Floyd arrive sur le banc et Toni Kukoc devient le patron de l’équipe. Moralité, les Bulls vont terminer avec un magnifique bilan de 13-37 (saison raccourcie en raison du lock-out) et terminent derniers de leur division. En NBA, quand on laisse filer à ce point une saison, c’est pour choper le gros lot lors de la draft suivante. Bingo puisque Chicago hérite du premier choix (Elton Brand) et débauche aussi Ron Artest en seizième position. Ça part de là.
On réinvestit dans l’immobilier, comme des Russes à MonacoÀ Monaco, les chantiers sont présents à chaque coin de rue. Quand ce n’est pas la tour Odéon de Jean Nouvel, c’est un palace qui sort de terre à vitesse grand V. Le Rocher est petit mais il permet aux promoteurs immobiliers de se gaver. Pendant un moment, le président de Monaco Dmitry Rybolovlev souhaitait faire d’importants travaux au Louis-II. Histoire d’aménager les loges, d’agrandir la capacité du stade, de lui donner une autre gueule, quoi. Face au refus du Palais princier, le Président doit trouver autre chose. Et pourquoi pas construire une nouvelle enceinte pour l’ASM ? Avec 90 millions, c’est un bon début pour n’importe quel projet immobilier.
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Par Mathieu Faure, à Monaco