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Que deviens-tu, Hal Robson-Kanu ?
C'était ce joueur moyen devenu une semi-star en France pendant l'Euro 2016. Cinq années après avoir terrassé la Belgique d'un but cruyffien resté dans les mémoires, le Gallois Hal Robson-Kanu a retrouvé l'anonymat, ou presque. Et après avoir connu des montagnes russes en sélection ces cinq dernières années, il ne sera pas de la grand-messe qui débute cette semaine.
Chacun ses rituels avant un Euro : certains investiront dans un nouvel écran plat et une tireuse à bière à domicile pour des soirées XXL, d’autres prépareront méticuleusement leur calendrier des rencontres pour ne rater aucune miette, les plus frimeurs craqueront sur le nouveau maillot de leur sélection pour crâner durant un mois, et les malins checkeront les bonnes adresses pour profiter du spectacle en terrasse pendant quatre semaines. Hal Robson-Kanu, lui, commence à avoir ses habitudes : en mai ou juin avant le coup d’envoi d’un championnat d’Europe, l’attaquant gallois prend son orgueil et sa chemise à rabats et va pointer chez JobCentre Plus, le Pôle Emploi britannique. Lors de l’intersaison 2016, c’était à la fin d’une aventure d’une décennie avec Reading, et ça ne l’avait pas empêché de ravaler sa fierté pour aller casser quelques gueules finlandaises et belges dans l’Hexagone. Cette fois-ci, c’est pour clôturer un bail de quatre années chez West Bromwich Albion. Et l’attaquant n’aura pas l’occasion de se consoler en portant les couleurs des Dragons.
??????? Hal Robson-Kanu ?Wales reached the EURO 2016 semi-finals after beating Belgium 3-1!#OTD | @Cymru | @RobsonKanu pic.twitter.com/Xj7xmCyyee
— UEFA EURO 2020 (@EURO2020) July 1, 2020
HRK se déprécie
Car depuis son Cruyff turn réalisé entre Thomas Meunier et Marouane Fellaini au stade Pierre-Mauroy le 1er juillet 2016 (qui l’a rendu célèbre et l’a même propulsé dans le top 10 du prix Puskás), c’est une pente descendante et un retour sur Terre qu’a connus HRK (rien à voir avec l’unité monétaire en vigueur en Croatie depuis le 30 mai 1994). À la recherche d’un nouveau challenge après un dernier exercice honorable en Championship avec Reading (33 apparitions, 5 pions et 7 offrandes toutes compétitions confondues) au moment où on l’avait quitté, l’artificier a mis tout un été à se trouver un point de chute, du côté des Hawthorns. Il y restera de 2016 à 2021, pour trois modestes saisons en Premier League (7 pions sur ces 3 exercices, notamment contre Arsenal, Manchester City et Liverpool) et 2Z dans son antichambre (une montée et deux descentes), en connaissant notamment ces derniers mois un gros bobo au bras d’octobre à janvier.
La retraite, le business et la faute
Du côté de la sélection qu’il représente – depuis ses 21 printemps – grâce à la nationalité de sa grand-mère maternelle, les choses ont pris des allures de montagnes russes. Indéboulonnable jusqu’en octobre 2017, Robson-Kanu a disparu lorsque Chris Coleman a cédé sa place à Ryan Giggs sur la banquette des Dreigiau, puis a carrément pris sa retraite internationale en août 2018 à 29 ans pour « des engagements vis-à-vis de sa famille ». Avant d’annoncer son retour avec le pays de Galles un an et demi plus tard, lui qui réalisait alors le meilleur cru de sa carrière (dix réalisations en D2 en 39 parties disputées et la remontée au bout) et se voyait certainement pouvoir disputer un deuxième Euro consécutif à la fin de la saison. Raté. Depuis, celui qui s’est lancé dans la blockchain (avec sa start-up Sports Ledger) et les shots « santé » au curcuma ( « the Turmeric Co » ) est réapparu seulement deux fois à l’international : 29 minutes face à la Bulgarie en Ligue des nations en septembre 2020, puis 45 contre le Mexique lors d’un amical en mars dernier.
Un dernier rassemblement il y a moins de trois mois au cours duquel le Baggie s’était fait remarquer pour de mauvaises raisons : en compagnie de Tyler Roberts (22 ans, Leeds) et Rabbi Matondo (20, Stoke City), le trentenaire avait bravé le couvre-feu à l’hôtel de l’équipe près de Cardiff avant une rencontre cruciale face à la Tchéquie en éliminatoires du Mondial, perturbant la préparation du match et récoltant, comme ses deux compagnons de virée, une exclusion du groupe. Alors que Matondo faisait partie de la préliste avant de passer à la trappe et que Roberts est dans les 26 pour l’Euro, leur aîné a totalement été snobé par Robert Page, au terme d’un exercice marqué par ses stats faméliques (2 caramels en 19 matchs de championnat) et la 19e place de West Brom en PL. Thomas Meunier peut dormir tranquille.
Analyse, paris à prendre & meilleurs bonus : Retrouvez notre Pronostic Pays de Galles – Suisse sur le premier match du jour !Par Jérémie Baron