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Que devenez-vous, Guillaume Hoarau et Kevin Gameiro ?
Guillaume Hoarau et Kevin Gameiro seront adversaires, ce mardi soir, en Ligue des champions. Il y a peu, les attaquants de Berne et de Valence œuvraient ensemble au PSG. Hoarau a tenu 18 mois mois au PSG version QSI quand Gameiro, lui, n’aura pas survécu à l’arrivée de Zlatan Ibrahimović.
Guillaume Hoarau, Kevin Gameiro, Nenê, Mevlüt Erding. En juin 2011, le PSG avait la gueule d’une très bonne équipe de Ligue 1. Une époque où le club de la capitale recrutait au Havre, à Lorient, Monaco ou Sochaux. Depuis, le club de la capitale débauche à coups de millions des titulaires du FC Barcelone, de l’AC Milan, de Chelsea ou des prétendants au Ballon d’or chez ses rivaux de Ligue 1. Mais comme dans toute évolution, tout ne se fait pas en un jour. Avant de pouvoir se permettre d’aligner Neymar-Mbappé-Cavani-Di María, le PSG est passé par une étape de transition.
Ce mardi soir en Ligue des champions, deux anciens de la maison parisienne vont se retrouver l’un en face de l’autre : Guillaume Hoarau, star des Young Boys de Berne, et Kevin Gameiro qui essaie de rebondir au FC Valence. Ces deux garçons se sont côtoyés durant 18 mois au PSG, mais n’ont jamais formé un duo d’attaquants à part entière. Débarqué en 2008 dans la capitale, Guillaume Hoarau a d’abord pris la relève de Pauleta avant de s’éclater à la pointe de l’attaque avec Mevlüt Erding entre 2009 et 2011, l’été où tout a basculé. Le 12 juin, alors encore sous le pavillon de Colony Capital, le PSG met 14 millions d’euros sur la table pour enrôler Kevin Gameiro qui sort d’une grosse saison à Lorient (22 buts). À l’échelle de la Ligue 1 en 2011, c’est un immense coup. Trois semaines plus tard, Colony Capital vend ses parts à QSI et tout change. Gameiro reste la dernière recrue de l’ère Colony.
Pastore change tout
Et les Qataris ne lésinent pas sur les moyens quand ils héritent du club : Pastore, Ménez, Matuidi, Sissoko, Lugano, Sirigu. Alors que Gameiro s’imaginait briller au sein d’un quatuor Nenê-Erding-Hoarau-Gameiro, il va déchanter. Javier Pastore devient vite la plaque tournante offensive d’Antoine Kombouaré. Il faut tout mettre en œuvre pour faire briller l’Argentin, acheté 42 millions, ce qui était un record à l’époque. Jérémy Ménez, lui, est indiscutable, tout comme Nenê. Alors il faudra faire des choix. Erding est vite écarté et quittera le club en janvier 2012. Hoarau joue les seconds couteaux très rapidement, d’autant que les blessures ne l’aident pas. Seul Kevin Gameiro survit à ce changement de décor et sort une première saison plutôt honnête (45 matchs, 14 buts) quand Hoarau est déjà distancé (26 matchs, 6 buts). Les deux hommes jouent rarement ensemble.
Moins de 30 minutes ensemble en Coupe d’Europe
En Coupe d’Europe, ils vont passer… moins de trente minutes ensemble sur le terrain. Vingt minutes contre Differdange et dix minutes face à Bilbao en Ligue Europa. C’est peu. En Ligue 1, Gameiro ne marquera jamais sur un service de Hoarau et vice versa. Leur destin s’assombrit même un peu plus en décembre 2011. « Quand Ancelotti a remplacé Kombouaré, j’ai vite compris qu’il ne comptait pas sur moi, rembobine Gameiro en 2016. Je suis passé de titulaire à remplaçant et je n’entrais même plus systématiquement en jeu. » Six mois plus tard, le PSG s’offre Zlatan Ibrahimović et Ezequiel Lavezzi. Autant dire que la vieille garde « Ligue 1 » est rétrogradée sur le banc : Hoarau, Nenê et Gameiro. Hoarau, plutôt jovial, lâche prise et profite de la vie, allant même jusqu’à proposer son numéro 9 à Ibra. En janvier 2013, il file en Chine. Gameiro, de son côté, est au bord de la rupture. « Ancelotti disait que j’allais avoir du temps de jeu avec le calendrier chargé, mais il n’a pas tenu sa promesse. Contre Valence (8e de finale retour en février 2013), Ibrahimović était suspendu, mais je n’ai pas démarré. Le lendemain, j’ai réclamé une explication dans son bureau. Il m’a écouté, car il était ouvert au dialogue, mais rien n’a changé. »
À l’intersaison qui suit, Gameiro prend le premier vol pour Séville. « Au PSG, Ibrahimović était devant moi, c’était assez difficile. Je ne regrette pas du tout d’être passé au PSG, même si la dernière saison était assez difficile, j’ai réussi à rebondir, c’est le principal. » De son côté, Hoarau garde toujours le PSG dans son cœur. « C’est la seule équipe que je continue à suivre. Aujourd’hui, le football qu’ils font est juste magnifique, ça joue vraiment au ballon. Quand on aime le foot, on aime les grands joueurs, et Paris a su attirer ces joueurs-là, donc c’est un pur bonheur » , disait-il au moment du tirage au sort des poules de C1 en août dernier avec, au fond de lui, un rêve : « Je vais croiser les doigts pour que le tirage au sort me ramène au Parc des Princes parce que cela serait vraiment un cadeau. » Au lieu de ça, il a hérité de Kevin Gameiro. Quelle vie…
Par Mathieu Faure