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Quatre bonnes raisons de croire en Lille
Grands gagnants de cette 30e journée de Ligue 1 avec Montpellier, les Lillois ont profité de la défaite du Paris Saint-Germain sur la pelouse de Nancy (2-1) pour revenir à quatre points du club de la capitale. Tout reste donc possible à huit journées de la fin, d’autant plus que les joueurs de Rudi Garcia ont une flopée d’arguments à faire valoir.
Ca y est. Planqués quelque part, derrière la bedaine de Louis Nicollin, la grande bouche de Jean-Michel Aulas, et les liasses de billets du cheikh Tamim, les Lillois viennent de sortir de leur caverne, à la faveur d’une victoire solide (2-1) face à Toulouse. Emmenés par un Eden Hazard, qui profite de ses dernières sorties hexagonales pour convaincre ceux qui seraient encore sceptiques, les joueurs de Rudi Garcia pointent leur nez raffiné à quatre petits points du Paris Saint-Germain, à huit journées de l’épilogue de la saison. Après un début d’année 2011 compliqué, où ils ont enchaîné des matchs nuls de la trempe de ceux à cause desquels ils ont illogiquement dit adieux à la Ligue des champions, les Nordistes jouent enfin comme ils savent le faire : comme des champions en titre. Grands oubliés des dernières semaines, les coéquipiers de Rio Mavuba ne s’en cachent pas : ils prendront ceux qu’il y aura à prendre. Concentrés sur la troisième place, les Dogues, forts de trois victoires consécutives, savent toutefois qu’ils ont des raisons d’espérer mieux.
Parce que le calendrier leur est favorable
C’est la troisième fois de la saison que les Lillois enchaînent trois succès de rang. Mais cette fois-ci, la bonne série pourrait continuer. En effet, les hommes de Garcia, qui ne jouent plus que sur un seul tableau, vont connaître un mois d’avril assez paisible. Au menu, deux déplacements à Brest et à Dijon, et la réception de l’AC Ajaccio. Des équipes qui, bien qu’en course pour le maintien, restent à la portée de Lillois en forme. Le grand rendez-vous du printemps aura lieu le 29 avril, au Stadium Nord, où Hazard & Co recevront Paris. C’est là l’autre faveur que le fameux « hasard du calendrier » a fait aux champions en titre. Car outre des matchs supposés faciles, six au total (Nice, Caen et Nancy venant après les trois cités ci-dessus), les Nordistes auront l’occasion, au détour de deux confrontations directes, de faire perdre des plumes à Montpellier, et donc au PSG. Sans trop se projeter, les Lillois ont donc l’occasion de réduire l’avance de leurs deux concurrents de trois points, un total qui, à défaut d’être suffisant dans le sprint final, demeure conséquent. Et permet à un club d’y croire encore.
Parce qu’Eden Hazard est beaucoup trop fort
14 buts et 11 passes, dont 6 et 7 en 2012. Au basket, on appelle ça un double-double. Au foot, c’est encore un peu plus costaud. Déjà tranquillement installé au panthéon de la saison 2011-2012 depuis la publication de la liste de l’Opta des cinq joueurs européens à avoir mis plus de dix buts et distillé plus de dix passes, Eden Hazard n’en finit plus d’impressionner. Une nouvelle fois décisif lors de la victoire du LOSC face à Toulouse ce dimanche (2-1), le Belge, auteur d’un but et d’une belle passe décisive pour Dimitri Payet, semble pouvoir faire ce qu’il veut sur les pelouses de Ligue 1. Leader technique d’une équipe qui retrouve journée après journée, le football léché qu’elle pratiquait la saison passée, Hazard est plus que jamais le meilleur joueur du championnat de France. Capable de changer le cours d’un match à lui seul, le nouvel adepte de la crête pourrait bien offrir un cadeau d’adieu au club et à ses potes, ainsi qu’un joli chèque à son président.
Parce que, rivalité oblige, Marseille ne veut filer le titre, ni à Paris, ni à Montpellier
Le ventre mou, c’est nul. Surtout quand on n’y est pas forcément habitué. Coup de bol pour les Marseillais, le calendrier leur a filé de quoi s’occuper. À la clé, un rôle en or, celui d’arbitre de la fin de saison. En effet, les joueurs de Didier Deschamps affronteront Paris et Montpellier en l’espace de trois jours. Et à défaut d’être bons, les Marseillais sont clairement capable d’emmerder les deux leaders de Ligue 1, comme ils l’avaient fait au match aller lors de la claque 3 à 0 infligée au PSG. Si, évidemment, les réminiscences de l’affaire du 29 mai 1999 ne sont jamais loin lorsque l’on parle de titre, les Lillois peuvent espérer que Marseille ne se couche pas face aux Héraultais et ainsi, récupérer deux ou trois points supplémentaires sur un leader de Ligue 1, sur lequel ils comptent potentiellement sept points de retard. Beaucoup et peu à la fois.
Parce qu’ils jouent bien, tout simplement
Trois buts par matchs et 0,33 encaissé sur les trois dernières rencontres. Depuis la défaite à Lyon (2-1), les joueurs de Rudi Garcia jouent bien. Et si les lumières des projecteurs sont évidemment braquées sur Eden Hazard, l’utilisation plus régulière de ce bon Túlio De Melo pourrait également être une explication. Pas toujours buteur mais infiniment plus utile dans le jeu que Nolan Roux, le Brésilien, tout en déviation, permet aux Hazard, Payet, Cole où Pedretti de trouver un point de fixation en territoire adverse et de s’appuyer pour mieux repartir. Intéressant dans le jeu de tête et en pivot face à Toulouse, l’ami Túlio s’intègre bien dans le collectif huilé des Lillois, où Debuchy et Mavuba sont également séduisants. Alors certes, l’important reste la victoire, mais la manière n’est jamais désagréable. Les Montpelliérains en savent quelque chose.
Par Swann Borsellino