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Quand Ribéry, les autres pleurent

Dave Appadoo
Quand Ribéry, les autres pleurent

Oui, Benzema file des passes décisives ; oui, Cabaye est au four et au moulin ; oui, Nasri et Menez ont joué les détonateurs. Mais le vrai meilleur joueur français de ce début d’Euro, c’est Franck Ribéry et personne d’autre. Un retour en grâce dans le jeu comme dans l’esprit qui flirte avec le miracle.

La séquence est passée quasiment inaperçue et pourtant, elle dit beaucoup de ce qui se passe actuellement chez les Bleus. On joue la 72e minute du match Ukraine-France, lundi soir, quand l’équipe de France obtient un coup franc aux vingt mètres. Très vite, Samir Nasri se porte candidat à la réparation. Vous savez, Nasri, celui qui réajuste son casque sur les oreilles quand un aîné, Gallas en l’occurrence, lui demande de laisser la place traditionnellement réservée à Thierry Henry dans le bus (décidément, que d’histoires de car !) lors de l’Euro 2008. Celui qui tacle Laurent Blanc lui-même dans France Football, il y a un an, en indiquant préférer que le sélectionneur lui dise les choses entre « quatre z’yeux » plutôt que dans les médias. Celui-là même qui donne du « Ferme ta gueule ! » à quelques journalistes qui ont osé émettre des doutes sur le contenu de ses matches internationaux. Un jeune loup aux dents longues et acérées.

Pourtant, ce jour-là, rapidement le jeune loup se fait chiot, baisse les yeux et file à la niche en laissant le coup franc. La raison ? Un certain Franck Ribéry qui vient de lui expliquer que la tentative était pour lui, sans négociation possible. Et avec le sourire, s’il vous plaît. Sans même avoir besoin de lui sortir un regard noir, de proférer la moindre menace, ni même d’exhiber ses cicatrices, celles qu’il porte en étendard pour rappeler au tout-venant de ne pas lui chier sur les crampons. Ces cicatrices, signes extérieurs des stigmates plus intimes de celui passé par tous les tourments, de ses premières années de vie à ces dernières années sulfureuses de footballeur chahuté. C’est que le Bavarois est en train de réussir un drôle de tour de force : être à la fois le meilleur joueur actuel de l’équipe de France et un vrai leader. Peut-être même son leader.

Chef de bande après avoir été chef de meute

Il faut sans doute voir là le fruit d’une mécanique remise à l’endroit. On ne parle pas ici uniquement de celle de son jeu, un des plus percutants du football mondial quand il est au top, mais aussi, et surtout, du postulat selon lequel de bonnes perfs valent bien plus que n’importe quelle opération de com’. C’est un fait, après sa suspension de cinq matches avec les Bleus, Ribéry était revenu avec l’idée de communiquer avant de jouer. Ça avait abouti à cette séquence surréaliste de la lettre d’excuses, lue laborieusement en conférence de presse il y a un an et demi. Et cette tentative de rachat n’avait pas pris un quart de seconde, un nouvel échec mal vécu par le natif de Boulogne-sur-Mer, persuadé que le public français lui en voulait injustement, et encore récemment, lors du quart de finale de Ligue des champions face à Marseille au Stade Vélodrome, sous une nouvelle bordée d’injures. Au vrai, l’affaire semblait presque irrémédiablement condamnée à naviguer entre rancœur et incompréhension.

Mais voilà, au pied de la préparation de l’Euro avec l’équipe de France, Ribéry a enfin renoué avec ce qu’il est vraiment, ou du moins ce qu’il était à ses débuts, quand en 2006, il dispensait un étonnant cocktail de qualité, de dynamisme et de générosité dans l’effort. Oui, depuis le début de l’Euro, c’est un Francky omniprésent qui anime les Bleus : et vas-y que je percute, et vas-y que je cavale pour me replacer, et vas-y que je distribue pour les autres, et même que je vais compenser sur les côtés désertés par quelques collègues dézoneurs. C’est dans ce sens du collectif, dans ce sens de l’intérêt général, tout en facturant une qualité individuelle sans beaucoup d’équivalents lors de cet Euro, que Ribéry est en train de se muer en chef de bande, après avoir passé trop d’années à être un chef de meute, une autre victoire pour celui qui avait passé plus de temps, depuis 2006, à réclamer les clés de l’équipe de France en gamin capricieux. Depuis, Gourcuff, Zahia et quelques autres ont été digérés par le grand fauve qui s’est calmé et recentré sur l’essentiel, le succès collectif. Mais Nasri l’a compris, Ribéry n’a pas l’intention de laisser sa part aux autres.

« D’ici deux ans, le gardien de l’équipe première aura un casque »

Dave Appadoo

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