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Quand papa Neymar cassait des reins…

Par Ugo Bocchi
Quand papa Neymar cassait des reins…

Avant un Junior, il y a toujours un Senior. Et les Neymar ne dérogent pas à la règle. Le père du néo-Parisien a aussi cassé des reins au Brésil. Voilà son histoire avant qu'il ne devienne agent et père de.

Il a l’air ravi, soulagé, satisfait. Une vague allure de banquier qui a réussi à rouler tout le monde. Costard cintré, rasage impeccable, la peau légèrement usée, la cravate qui tord le cou, le père se veut élégant, dur en affaire et de toutes les négociations. Son rejeton entre dans l’histoire et il sait qu’il a lui aussi apporté sa pierre à l’édifice. Il est fier de son fils. Pas difficile non plus de comprendre la fascination de l’enfant pour le père. Dans chacune de ses justifications, Junior parle de Senior. Comme si tous ses choix professionnels devaient subir la comparaison paternelle, qu’il se décidait en fonction de son avis, que ce soit contre ou selon lui : « Pour la deuxième fois de ma vie, je m’oppose à mon père. Papa, je respecte ton opinion, mais ma décision est prise. » Les deux Neymar ont toujours marché et décidé ensemble, car Junior est avant tout un admirateur de son père.

Le meilleur joueur du Serpent de Tietê

Sans aucune vidéo YouTube à sa disposition, le magazine argentin Don Julio a retracé la carrière de Neymar 1er et surligne la date du 31 mai 1995. Ce jour-là, Senior est déjà en bout de course, la trentaine passée. Sous les couleurs rouges et bien vintage de l’União Mogi, il joue l’un de ses plus grands matchs, un amical contre Santos. La télévision est présente, mais elle n’est pas là pour lui : en face, il y a le fils de Pelé. Alors, toute la partie, il cherche la lumière en se collant à Edinho. En vain. Il ne brille pas devant les caméras, ni pour les spectateurs. Simplement aux yeux d’un gamin, sur le bord du terrain, habillé d’un maillot bien trop grand pour lui. Ce jour-là, la légende raconte que Junior est devenu fan de foot et de son père, à seulement trois ans. Avant ça, Neymar senior a également été l’idole d’un club. L’actuel président de Mogi, Senerito Souza, et tous les observateurs de l’époque, l’affirment sans détour : « Il est le meilleur joueur de l’histoire du Serpent de Tietê (surnom de l’União Mogi) » .

Sa carrière professionnelle a longtemps connu des hauts et des bas. Des ses premiers pas en crampons dans divers clubs de Santos, à une tuberculose qui va l’obliger à bosser au magasin de son père à proximité de la vingtaine, il traverse les terrains sans jamais se faire remarquer. Jusqu’à ses 24 ans où avec le maillot de Jabaquara, un club de son quartier, il affronte Mogi en amical. À la fin du match, l’arbitre va voir les dirigeants du Serpent de Tietê et leur conseille de signer le sprinteur-tricoteur de l’aile droite adverse. Conseil qu’ils exécutent sur le champ. Neymar Senior est ravi : « Le contrat que j’ai signé était bien meilleur que ce à quoi je m’attendais. » 1989 et Mogi das Cruzes – ville de 400 000 habitants à 45 kilomètres de São Paulo où verra également le jour Neymar second – marquent le début de sa carrière.

Bouc taillé, remontada et 800 dollars par mois

Avec ses chaussettes hautes, son bouc taillé, ses genoux bien solides, ses cuisses gonflées et le fessier d’un coureur de cent mètres, il devient rapidement une attraction pour les supporters de ce petit club de seconde division de la ligue de l’état de São Paulo. Parmi ses exploits, une remontadacontre Jalesense, peu après sa signature, que certains ont conservé sur VHS. Menée 1-0, l’União parvient à égaliser, avant que Senior s’élève sur un centre tendu et n’offre la victoire aux siens. Selon les témoignages recueillis par le magazine Don Julio, il ne s’arrête plus de fêter son but, court de partout, se lance dans un saut périlleux, danse et continue même d’en parler aujourd’hui : « Vous avez vu ça ? J’étais célèbre à ce moment-là » , lâche-t-il lors d’une interview en 2014.

Toujours en 1989, Neymar réitère contre un vrai rival cette fois-ci, le Río Branco de Americana, et se met définitivement tous les observateurs de l’União dans la poche. À tel point qu’à la fin de la saison, les dirigeants de sa dernière victime en date cherchent à le recruter. Mais le 21 décembre, Senior refuse et cède ses droits économiques à des entrepreneurs locaux. En gros, il se lie avec l’União et touche un pactole pour ça : environ 15 000 dollars qui lui permettront de payer une maison à sa mère. Il devient également le joueur le mieux payé du club, environ 800 dollars par mois qui lui permettent notamment de louer un appartement familial, en périphérie de Mogi das Cruzes.

Genèse du papa poule

C’est là, dans le quartier de Rodeio, le 6 février 1992, qu’il ramène son fils pour la première fois, dans la voiture d’un préparateur physique, quelques heures après un entraînement et un jour après l’accouchement de sa femme Nadine, donc. Ce n’est pas très loin non plus qu’un autre événement va l’éloigner du foot et le rapprocher de sa famille. Au volant de sa toute nouvelle Volkswagen, sous la pluie, après avoir croisé une autre voiture dans un virage, il finit dans le décor. Il se fracture le pelvis et se paie surtout la peur de sa vie quand il se retourne et ne voit plus Junior. Il finit par le retrouver sous le siège et se décidera alors à couver son petit tant qu’il le pourra.

Une année durant, il ne foulera plus la moindre pelouse, occupé à se soigner et à protéger les siens. Ensuite, il fait des piges par-ci, par-là, mais sans grande conviction. Il déménage, entraînant avec lui sa famille, et tente de nouveau sa chance une dernière fois en 1997, sous de nouvelles couleurs, celles d’Operário, un club de Várzea Grande, ville de l’état de Mato Grosso. Pour sa première saison, les cuisses bien plus lourdes et l’envie bien plus ridée qu’à ses débuts, il finit tout de même champion. Le premier et seul titre de son histoire. Le premier et seul à titre personnel.

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Par Ugo Bocchi

Tous propos recueillis par la Revista Don Julio.

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