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Quand Neptune était blanche et Cibeles rouge

Par Robin Delorme
4 minutes
Quand Neptune était blanche et Cibeles rouge

Aujourd’hui, la répartition des places madrilène est claire : aux Madridistas Cibeles, aux Colchoneros Neptune. Un partage qui n’a pas toujours été aussi évident, puisqu’aux prémices de leurs légendes, le Real était acoquiné au dieu de la mer et l’Atlético à la déesse de la terre.

Le 24 mai 2014, à Lisbonne, un coup de casque de Sergio Ramos à l’ultime seconde du temps réglementaire empêche l’Atlético de soulever sa première C1. Quelques centaines de kilomètres plus loin, au cœur de l’autre capitale ibérique, cinq cent mètres séparent le bonheur du drame. Car lorsque les aficionados merengues exultent au coup de sifflet final sur leur Plaza de Cibeles, le peuple des Matelassiers se désespèrent et errent autour de la Fuente de Neptuno. Un demi-kilomètre sur le Paseo del Prado qui raconte deux sentiments diamétralement opposés, et qui devient le centre névralgique du football continental le temps d’une soirée. Deux ans plus tard, les deux places de la capitale de Castille retrouvent le devant de la scène et s’attendent à un dénouement tout aussi intense. Pour autant, symbole des conquêtes madridistas, la place de Cibeles, entourée par la banque d’Espagne et la mairie de Madrid, a initialement hébergé les nuits d’ivresse des supporters de l’Atlético. Idem, à l’origine, Neptune était lui apparenté à l’histoire du Real. Une alternance de symbole entre les deux aficiones qui convient sans doute mieux à leurs identités respectives.

Des anniversaires aux coupes évocatrices

Pour trouver trace de la première affiliation de Cybèle – nom français de la déesse de la terre et de la fertilité – avec le fanion colchonero, il faut remonter aux noces d’or du club. Les festivités du demi-siècle d’existence de l’Atlético remonte au printemps 1953, lorsque Marqués de la Florida, président de l’institution, organise un tournoi à trois qui rassemble l’Athletic, club paternel des Rojiblancos, et le Sportklub Wacker de Vienne, alors épouvantail européen. Du 20 mars au 5 avril, les matchs attirent les foules, les fiestas s’enchaînent, et toutes les sections du club sont mises à l’honneur. Le trophée, lui, prend la direction de Bilbao où il est toujours exposé : quatre aficionados sculptés en argent soulèvent le fanion de l’Atlético au-dessus du char de Cybèle. Porque ? Personne ne dispose aujourd’hui de la réponse, Marqués de la Florida ayant gardé le silence sur cette question jusqu’à son décès. Chez le voisin du Real Madrid, dont l’antre se trouve dans la continuité du Paseo del Prado, plus au nord, la figure de Neptune apparaît, elle, lors du 75e anniversaire de l’institution.

À l’instar du tournoi organisé par les Colchoneros, la direction d’un Santiago Bernabéu malade décide d’inviter les sélections d’Iran et d’Argentine ainsi que le club marocain de Mouloudia Chaäbia. Quatre équipes pour quatre continents – l’Océanie n’étant alors pas considéré comme une terre de football -, qui offrent une compétition sans intérêt remportée par le local de l’étape. La coupe représente alors une caravelle, symbole du lien entre Amérique, Afrique, Asie et Europe, au beau milieu de l’océan de Neptune. Rien de bien nouveau pour le Real, déjà récompensé quelques semaines auparavant d’une coupe en argent à l’image du dieu des mers remis par le maire, Juan de Arespacochaga, entouré de son jeune adjoint à l’environnement et l’assainissement, Florentino Pérez. Porque ? Là encore les pistes manquent, même si selon Alfredo Relaño, historien d’El Pais, « le Real se rendait souvent à la place de Neptune, flanquée sur ses deux côtés par le Ritz et le Palace, les meilleurs hôtels de la capitale, où le président Bernabéu aimait se rendre » . Bordée par le Prado et la bourse espagnole, la Fuente de Neptuno est également un haut lieu de culture et de gros sous.

Butragueño offre Cibeles aux Madridistas

La bascule intervient alors que Real et Atlético se reposent en vacances. Au cœur de l’été 1986, la Roja dispute le Mondial mexicain et se retrouve confrontée, en huitièmes de finale, au Danemark. Une rencontre historique, puisqu’elle se termine par une manita (5-1) et une exhibition d’Emilio Butragueño, auteur d’un quadruplé. La fiesta devient gigantesque à Madrid qui remplit, au gré de la nuit, la place de Cibeles. Les admirateurs du Buitre, pour la plupart merengues, entonnent alors un « Oa, oa, oa, El Buitre a la Moncloa ! » suivi d’un « Se siente, se siente, El Buitre presidente ! » Une situation qui, deux ans et une remontada effective face au Bayern plus tard, se rejoue : Cibeles bascule définitivement du coté merengue. Car loin de vouloir partager son lieu de festivité, l’Atlético pense d’abord migrer vers la place d’Atocha, finalement propriété de l’aficion du Rayo, avant de se tourner vers la fontaine de Neptune au soir d’un sacre de Copa del Rey en 1991. En soi, une réparation logique : Cybèle, déesse de la terre et de la fertilité, se calque mieux sur la stabilité et l’ambition du Real, quand Neptune, divinité de la mer et des tempêtes, évoque mieux la personnalité de l’Atlético.

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