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Quand Mohamed Salah cirait le banc de Chelsea
Actuellement meilleur buteur de Premier League avec Liverpool, Mohamed Salah retrouve Chelsea en fin d’après-midi, un club au sein duquel il n'a jamais réussi à s'imposer, ni à faire de l'ombre à la concurrence.
Chelsea doit-il regretter d’avoir vendu Mohamed Salah ? Antonio Conte ne serait-il pas mieux loti s’il avait Salah et Lukaku plutôt que Morata et Hazard dans son effectif ? Comment peut-on avoir pu douter d’un joueur devenu depuis son doublé contre Southampton le week-end dernier le meilleur buteur égyptien de l’histoire dans les championnats européens ? Ces questions, à l’approche de la confrontation entre Liverpool et Chelsea, tous les médias anglais se les posent depuis une semaine. Sans trop savoir y répondre, il faut bien le dire, tant l’attaquant n’a pas laissé un souvenir marquant du côté de Stamford Bridge, jouant peu et ne parvenant pas à s’imposer face à la concurrence. Très rude, avouons-le : Eden Hazard, André Schürrle, Oscar, Ramires ou encore Willian.
« Rapide, créatif et enthousiaste »
Lorsqu’il débarque à Londres en janvier 2014 pour 11 millions de livres, Mohamed Salah a pourtant la cote. Notamment auprès de son nouvel entraîneur, un certain José Mourinho, qui voit en lui un footballeur « jeune, rapide, créatif et enthousiaste. Il est le genre de joueur qui est humble sur le terrain, prêt à travailler pour l’équipe. » Simple coup de com’ ou réel enthousiasme pour son nouveau joueur ? Toujours est-il que l’entraîneur portugais l’utilise peu. Il faut même attendre le 5 avril, face à Stoke, pour que Salah connaisse sa première titularisation. Avec réussite : ce jour-là, l’Égyptien est dans tous les bons coups, à la finition comme à la dernière passe. Ce n’est visiblement pas suffisant : Mourinho le titularise bien lors des cinq derniers matchs de la saison, mais l’arrivée de Fàbregas au cours de l’été 2014 et le schéma de jeu défensif adopté par le Special One l’empêchent de pleinement s’exprimer. Ou du moins, d’avoir sa chance. Finalement, lorsqu’il quitte Londres pour la Fiorentina en janvier 2015, il faut bien se rendre à l’évidence : avec seulement 19 matchs et deux buts, son bilan est très pauvre.
Partir pour mieux revenir
En vérité, c’est un peu comme si Mohamed Salah avait eu besoin de s’exiler pour gagner en maturité, en temps de jeu et en confiance. À Chelsea, l’attaquant n’était qu’un môme de 22 ans débarqué du FC Bâle sans trop savoir s’il avait les épaules pour s’imposer en Premier League. Après deux ans et demi en Italie, et notamment après une saison 2016-2017 complètement folle à Rome (19 buts et 15 passes décisives), le voilà devenu un homme, un joueur « physiquement au top » , comme le laissait entendre entendre Jürgen Klopp cette semaine en conférence de presse. Sans pour autant sentir son joueur revanchard à l’idée de défier Chelsea : « Je ne pense pas qu’il soit comme ça. Peut-être que c’est une des raisons qui l’ont amené à revenir en Angleterre, mais il n’est pas du genre : « Maintenant, je vais vous montrer qui est le vrai Mo Salah. » Il est très détendu et voulait simplement prouver qu’il était meilleur que ce qu’il avait montré. Mais ça, tout le monde le savait déjà. »
Disons que, plus généralement, on a fini par le comprendre : avec 14 buts en 19 matchs, toutes compétitions confondues, un record à ce stade de la saison pour un joueur de Liverpool (prends ça Robbie Fowler !), Mohamed Salah est clairement devenu le pilier indéboulonnable de l’armada offensive de Jürgen Klopp. Et ce n’est pas Harry Redknapp qui dirait le contraire. Dans une interview au Daily Mail, l’entraîneur anglais se veut d’ailleurs très clair : « Quand il a quitté Chelsea, Salah a dû se demander s’il était assez bon pour jouer au plus haut niveau. Après avoir fait ses armes en Italie, il est revenu comme l’un des attaquants les plus excitants de notre championnat. » Les Blues sont prévenus.
Par Maxime Delcourt