- Ligue 1
- J1
- Marseille-Toulouse
Quand Marseille se vautre dès la première journée
C’est un OM fragilisé par les départs et les absences qui accueille Toulouse en ouverture de la nouvelle saison de Ligue 1. Si le club phocéen sait de manière générale soigner ses entrées, il lui en garde tout de même le souvenirs de mauvaises expériences où plus petit que lui est venu le cueillir à froid.
À Marseille, on est de nature à ne pas bâcler ses ouvertures de bal. Depuis 2000, les phocéens gagnent plus qu’il ne perdent – 7 triomphes pour 4 défaites et 7 matches nul. Pourtant c’est avec un effectif amoindri que Rudi Garcia se présente au Vélodrome ce soir. Les mondialistes champions du monde (Thauvin, Rami, Mandanda) ou bien médaillés d’argent (Caleta-Ćar) manquent à l’appel. Zambo Anguissa envoyé à Fulham, la direction vient de faire rentrer certes 33 millions d’euros dans ses caisses mais perd dans le même temps son tenancier de bar au milieu. Pas l’ombre d’un numéro 9 de classe internationale non plus sur la Canebière, puisque Balotelli semble sereinement reprendre ses aises à l’OGC Nice et qu’Olivier Giroud reprend le flambeau de la rumeur qui ressort chaque semestre. Rudi pourra donc toujours fulminer sur la moindre erreur d’arbitrage venue, les auspices sont loin d’être rassurants. Sachant que de mémoire marseillaise, la première journée n’a pas systématiquement porté bonheur ces dernières années. Retour sur les revers initiaux les plus retentissants, comme autant de bouquins d’été que les Marseillais préfèreraient laisser fermés.
L’incroyable Monsieur Faubert
30 juillet 2005 : OM 0-2 Bordeaux
Un an plus tôt, Marseille battait à la maison ces mêmes Girondins par la plus petite des marges (1-0). Or en ce 30 juillet 2005, les Phocéens abordent la revanche au Vélodrome émoussés par la Coupe Intertoto, disputée quelques jours plus tôt face à la Lazio. Les hommes de Jean Fernandez se font donc cueillir à froid sur un pion de Julien Faubert au quart d’heure de jeu. Les Bordelais continuent d’aller chercher des noises à la défense marseillaise. Habile puisque le stoppeur central de l’OM, Frédéric Déhu, est expulsé pour avoir annihilé une action manifeste de but au début du second acte. Rien n’y fait. Les Marseillais pataugent malgré un tandem offensif Ribéry-Nasri plein de promesses. Et c’est le petit Pierre Ducasse qui en profite pour planter le but final (2-0). Rideau.
Thomert d’à côté de Brest
9 août 2008 : Stade Rennais 4-4 OM
La soirée était trop belle. Si, avec 8 buts au total, ce premier round s’avère être un joli feu d’artifice, les Sudistes fulminent. L’OM à la sauce Éric Gérets débarque de fait 2 heures auparavant au stade de la Route de Lorient sous le tricot du favori. Leur jeu déboîte puisqu’ils mènent (3-1) après 27 minutes grâce à un Hatem Ben Arfa survolté. Mais au retour des vestiaires, Olivier Thomert inscrit son deuxième pion du match, Mickaël Pagis provoque le csc de Steve Mandanda et les Olympiens se font remonter deux pions. Marseille a beau mettre le quatrième grâce à Elliot Grandin, Bruno Cheyrou égalise dans la foulée. Deux points de perdus, ballot quand on sait que Bordeaux sera champion avec 3 points de plus que l’OM.
La dure vie de champion de France
7 août 2010 : OM 1-2 SM Caen
Didier Deschamps et ses hommes sont champions de France en titre et viennent même de gagner le Trophée des champions. La logique voudrait que le promu caennais se fasse zigouiller au Vélodrome dès l’entame. Sur le papier, ça se vaut. Sur le terrain, le retour à la réalité est plus subtil que prévu. Caen profite inlassablement des boulevards laissés par la défense phocéenne. Capitaine Nicolas Seube en profite pour allumer avec brio Mandanda après l’entracte (1-0). Mamadou Samassa, servi d’une pichenette de Ben Arfa, a beau ramener tout le monde au calme (1-1), Youssef El-Arabi douche le Vel’ une dernière fois (1-2). La Dèche maudira longtemps ce boulet qu’il traînera longtemps dans sa course au titre face au LOSC.
Le génie tactique de Makélélé
9 août 2014 : SC Bastia 3-3 OM
Bazarder ses cadres habituels et repartir sur un nouveau schéma tactique dès le début, forcément, ça toussote. Marcelo Bielsa l’a appris à ses dépends à Bastia. Pour sa première, cul posé sur sa glacière aux couleurs de l’OM, El Loco aligne son 3-3-3-1 avec Stéphane Sparagna, 19 printemps, bombardé en défense centrale. L’Argentin voit dans un premier temps ses minots éclater les compteurs (3-1) à l’heure de jeu avec un doublé de Gignac à la clé. Les Corses, menés par leur tout frais coach Claude Makélélé, reviennent pourtant dans la partie grâce à un penalty de Junior Tallo avant que Christopher Maboulou, déjà auteur d’un boulet de canon en début de match, n’arrache le match nul. Conclusion de puriste à ce moment-là : Makélélé > Bielsa.
La vengeance de Bielsa
8 août 2015 : OM 0-1 Stade Malherbe de Caen
Rebelote l’année d’après. Bielsa foire sa première de l’année, cette fois avec la manière. Caen mène rapidement au score : Andy Delort d’une mine en pleine lucarne ruine de facto l’ambiance au Vélodrome (0-1). Cette fois, les Olympiens restent muets. Abdelaziz Barrada, Benjamin Mendy puis Michy Batshuayi bouffent la feuille. Les Caennais tiennent la baraque jusqu’au bout. C’en est trop pour El Loco. L’Argentin décide de quitter le club, non pas par frustration de se lourder à chaque première de la saison, mais par désaccord sur des réductions salariales décidées par la direction. Sa plus belle vengeance : Michel.
Par Alexis Souhard et Mathieu Rollinger