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Quand Manchester United gaspille son argent

Par Mathieu Faure
7 minutes
Quand Manchester United gaspille son argent

Acheté plus de trente millions d'euros en 2007 par Manchester United, Nani a rejoint Fenerbahçe pour six millions. Un cadeau qui arrive quelques mois après la brocante opérée autour d'Anderson, lui aussi acheté trente millions, et soldé au Brésil contre deux cagettes de pommes de terre. Dans son histoire, ce n'est pas la première fois que MU balance de l'argent par les fenêtres.

Les gros couacs sportifs : Juan Sebastián Verón, Diego Forlán

C’est le grand raté de Sir Alex Ferguson. Aussi grand que le joueur était immense. Acheté 43 millions de francs à la Lazio en 2001, Verón était le joueur qui devait permettre à Manchester de marcher durablement sur l’Europe. Chaussettes baissées, bouc, crâne rasé et bandage sur la rotule, Verón avait une classe folle pour un mec qui jouait avec des FILA. L’Argentin est arrivé à Manchester avec un gros CV sur le dos. Pour mettre son meneur de jeu dans de bonnes dispositions, Ferguson accepte de « casser » son 4-4-2 avec des ailiers. Verón est un joueur axial. Un 8/10. Paul Scholes, mais avec une dégaine incroyable. Sauf que n’est pas Scholes qui veut. Et l’Argentin ne va jamais s’imposer. La Premier League n’était pas faite pour lui. Un gâchis monumental. En 2003, MUFC le brade à Chelsea pour 18 plaques. Un cadeau. Pour Forlán, c’est surtout a posteriori qu’il faut se taper la tête contre les murs. Comment cet artiste du dernier geste, ce casque d’or aux cheveux si doux et bouclés a-t-il pu enfiler autant de buts en Liga alors qu’il était passé pour un peintre en Premier League ? Onze millions d’euros pour l’arracher à son club d’Independiente en 2002. Quand il arrive dans le Nord de l’Angleterre, l’Uruguayen est annoncé comme le futur numéro 9 des champions d’Angleterre. Il va mettre 27 matchs avant de marquer son premier but pendant que Van Nistelrooy arrose à tout va. Deux ans plus tard, à bout de patience, Ferguson décide d’envoyer Forlán à Villarreal moyennant quatre millions d’euros pour en injecter dix fois plus sur un gamin de 18 ans : Wayne Rooney.

Les services à un ami : Bebé, Anderson

Quand on rend service à un ami, on peut très souvent remplacer le mot « ami » par Jorge Mendes. Mendes, l’agent de Cristiano Ronaldo, James Rodríguez et Falcao, a des amis partout. Et surtout à Manchester United, lui qui leur a refourgué l’été dernier Falcao en prêt payant et Di María pour 75 briques. Avant ce duo, l’agent portugais avait également rendu service au board mancunien via deux folies. La première, c’est le Brésilien Anderson, arraché pour trente millions d’euros à Porto à 18 ans. Jeune, le gaucher avait tout pour être un crack : première passe délicieuse, du coffre, de la technique et un potentiel gros comme son appétit. Et puis le garçon va se blesser. Se reblesser. Se re-reblesser. Il faut dire que son hygiène de vie est parfaite pour les amateurs de barbecues. Voilà, Anderson mange comme un Texan. Et quand on est censé prendre la relève de Paul Scholes, c’est compliqué d’avoir l’ambition de le faire dans le corps de Larry Kubiac. Moralité, après un prêt raté à la Fiorentina en 2014, Anderson a quitté Manchester pour Porto Alegre en février 2015. Trente millions foutus en l’air. Mais ce n’est rien comparé à la carotte Bebé. Acheté près de neuf millions d’euros alors que Ferguson ne l’avait jamais vu jouer, le Brésilien est une énigme. Merci qui ? Merci Jorge Mendes, à défaut de Jacquie et Michel. Inconnu des radars, le Brésilien se fait remarquer par Carlos Queiroz, l’adjoint de Fergie, dans un tournoi d’avant-saison où il plante cinq buts en six matchs avec le Vitória Guimarães, un club qu’il vient juste de rejoindre et où il ne jouera en fait jamais. GestiFute et Jorge Mendes vont passer par là et l’envoyer à United où il ne jouera jamais non plus et passera plus de temps en prêt qu’en Angleterre. Il a été vendu trois millions au Benfica en 2014. Une affaire rondement menée.

Les tentations du moment : Kleberson, Éric Djemba-Djemba, Zoran Tošić, Karel Poborsky, Massimo Taibi

Le Real Madrid a mis 80 millions sur la table pour James Rodríguez à la suite de son but fantastique face à l’Uruguay durant le dernier Mondial. En 1996, MUFC avait ouvert le chemin du « un but = un transfert » avec Karel Poborský. Le Tchèque doit son arrivée à United à son lob délicieux face au Portugais Vítor Baía. Le Tchèque est à la mode. Son prix ? 3,5 millions de livres. Deux ans plus tard, il prendra la direction de Benfica pour deux millions seulement. En deux saisons, l’homme à la dégaine de Jésus Christ n’a jamais réussi à s’imposer à United. Pour Kleberson, le premier Brésilien à porter le maillot de United, on va mettre ça sur le coup de la Coupe du monde 2002. Champion du monde, le milieu de terrain débarque à United avec des bagues sur les dents à l’été 2003. On dirait un adolescent. Ou Venus Williams. Ferguson rêvait de Ronaldinho, Rivaldo ou Kaká, il aura Kleberson pour sept millions d’euros. Dans l’idée, le milieu travailleur est là pour prendre la relève de Verón. Un corps en verre et une adaptation au football anglais difficile, voilà le Brésilien en route pour Beşiktaş contre une somme inférieure à trois millions d’euros. Bonne pioche. Dans l’esprit, Éric Djemba-Djemba ressemble à une autre fausse bonne idée. Impressionné par le Camerounais durant une campagne de Ligue des champions, Ferguson espère faire de l’ancien Nantais le nouveau Roy Keane. Pour ce faire, il met près de cinq millions d’euros sur la table pour l’engager. Deux ans plus tard, le joueur est bradé pour moins de deux millions à Aston Villa. Échec. Zoran Tošić, lui, aura en revanche coûté plus cher. Repéré très tôt par les scouts de Manchester United dans la pépinière du Partizan Belgrade, il est exfiltré avec son compatriote Adem Ljajić pour seize millions d’euros. Tošić ne s’imposera jamais en Angleterre. Ljajić ne viendra même pas, United préférant ne pas lever l’option sur le plus jeune des deux après l’échec du premier et devant l’éclosion programmée d’un certain Tom Cleverley. Enfin, il faut rappeler la folie Massimo Taibi. Gardien qui appartient à la caste de ceux qui officient avec un pantalon. À la recherche du successeur de Peter Schmeichel, MUFC aligne six millions d’euros sur le portier italien en 1999. Avec Bosnich, un autre flop, ils doivent garder la cage anglaise pour la saison. Un an plus tard, il est lourdé pour trois millions de moins. Autant dire que la mayonnaise n’a pas pris. Sans parler de son dernier match avec United : une manita encaissée contre Chelsea. Propre.

Le chauvinisme moribond : Wilfried Zaha, Nick Powell, Owen Hargreaves

Pendant longtemps, United a donné à l’équipe nationale des bijoux : les frères Neville, Beckham, Butt, Scholes, Pallister, etc. Moralité, Ferguson a voulu à tout prix perpétuer cette tradition. Comme avec Wilfried Zaha, ailier supersonique de Crystal Palace acheté 18 millions d’euros en 2013. Une fois sur place, la fusée n’a jamais décollé. Houston, on a un problème. En janvier 2015, il est revendu à Palace pour une somme dérisoire. La préférence nationale est un échec. Un peu à l’image de Nick Powell, très vite proclamé futur meneur de jeu de l’équipe d’Angleterre. À 18 ans, le gamin de Crewe Alexandra rejoint United contre une belle somme (huit millions d’euros hors bonus). On est en 2012 et United croit en cette pépite. Trois ans plus tard, le milieu a été prêté à Wigan, puis Leicester et n’a encore jamais été sur le point de s’inviter sur la durée à United. Enfin, Owen Hargreaves, vainqueur de la C1 2008 pour sa seule saison correcte à MUFC, n’a jamais rentabilisé l’investissement initial. Acheté pour 25 millions en provenance du Bayern durant l’été 2007, l’Anglais débute par une grosse saison avant de passer trois ans à l’infirmerie. À l’été 2011, son contrat n’est pas reconduit. Acheter local, c’est bien. Parfois.

Le marketing raté : Shinji Kagawa, Dong Fangzhuo

En Malaisie, United s’affiche partout. Même sur les paquets de chips où la tête de Ji-Sung Park trône encore dans les supermarchés alors que le garçon a quitté United en 2012. L’Asie représente un énorme marché pour le club anglais. Notamment pour la vente de maillots. Dans cette idée, le recrutement du Chinois Dong Fangzhuo correspond à une véritable tête de pont commerciale sur le marché chinois. En 2004, MUFC verse plus de trois millions de livres sterling pour s’acheter le premier joueur chinois de son histoire. En Chine, c’est une vente record. Sauf que l’avant-centre ne va jamais devenir la star qu’il pensait être. Trois bouts de matchs, des prêts et un retour dans son ancien club en 2008 mettent fin à cette belle histoire. Une histoire moins sympa en revanche nous amène à Shinji Kagawa. Star à Dortmund, le Japonais débarque dans le Nord de l’Angleterre contre seize millions d’euros. Son arrivée doit permettre d’amener Man U au Japon. Au vrai, c’est surtout l’adjoint de Ferguson, René Meulensteen, qui a voulu absolument ramener le meneur de jeu à Old Trafford. Deux ans plus tard, Van Gaal fait comprendre au numéro 26 qu’il est de trop à United. Retour à Dortmund contre huit millions d’euros, soit deux fois moins que la somme initiale. Un placement raté. Un gâchis sportif.

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