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Quand Luizão libérait tout le Brésil

Par Antoine Donnarieix
Quand Luizão libérait tout le Brésil

Chaotique. Si l'on devait résumer le parcours du Brésil lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2002, le mot ne serait pas trop exagéré pour décrire la performance du dernier finaliste de l'édition 1998. Jusqu'au dernier match des qualifications, le quadruple champion du monde aura galéré pour se qualifier en Corée et au Japon. Mais au final, ça passe. Ouf !

Un géant, un mythe, une exception. Faire le résumé de la sélection nationale du Brésil, ce maillot auriverde et la mère patrie de légendes du ballon rond, ce n’est pas quelque chose à prendre à la légère. Pelé, Garrincha, Carlos Alberto, Jairzinho, Tostão, Rivelino, Sócrates, Zico, Romário… Autant de noms entrés au panthéon du football et qui n’en sortiront pas de sitôt. De fait, le Brésil possède ce facteur X afin d’apparaître comme la plus grande mine mondiale de diamants rares. Avec une telle envergure, le pays du joga bonito trône forcément en père spirituel de ce sport, et les chiffres parlent en son sens : le Brésil est la seule nation à avoir participé à toutes les éditions de la Coupe du monde, sa pire campagne restant une élimination au premier tour en 1966. Jamais, donc, le Brésil n’a connu les affres d’une non-participation pour raisons politiques, ou bien plus simplement d’une élimination prématurée en éliminatoires de la zone Amsud. Et pourtant, cette tragédie aurait pu voir le jour à la fin de l’année 2001. Un cataclysme que l’on ose à peine imaginer.

La valse des sélectionneurs

Au démarrage des éliminatoires, le Brésil débute comme à son habitude dans la peau du grand favori en compagnie de l’Argentine. Successeur de Mario Zagallo à la tête de la Seleção, Vanderlei Luxemburgo commence son mandat par un succès en Copa América en 1999 au Paraguay, avec Rivaldo et Ronaldo en protagonistes principaux. Sans grande pression, le Brésil démarre donc sa campagne qualificative par un nul en Colombie (0-0). Cinq matchs plus tard et une victoire contre l’Argentine de Marcelo Bielsa invaincue jusque-là, le Brésil se retrouve second et pense s’assurer rapidement une place en Asie. Au contraire, c’est à ce moment précis que va démarrer la spirale négative. En interne déjà, les quadruples champions du monde commencent à filer un mauvais coton : après sa terrible rechute aux ligaments croisés du genou avec l’Inter Milan, Ronaldo est indisponible jusqu’à nouvel ordre sur le front de l’attaque auriverde. Pire encore, puisque suite à une condamnation pour fraude fiscale et d’autres affaires sulfureuses liées à des soupçons de toxicomanie, Luxemburgo est licencié de la CBF par son président, Ricardo Teixeira. De quoi déstabiliser tout un groupe.

Pendant que le Professeur règle ses pépins avec la justice brésilienne, la situation oblige à se trouver un entraîneur dans l’urgence. Mais la machine semble brisée : la défaite sèche au Chili (3-0) met directement la pression sur les épaules du nouvel entrant, Emerson Leão. Le début d’année 2001 place définitivement la Seleção dans une situation inconfortable au classement après une défaite en Équateur (1-0), puis un match nul laborieux à domicile contre le Pérou (1-1). De fait, la Coupe des confédérations au Japon vient s’ajouter au calendrier déjà chargé du champion d’Amérique du Sud en titre. Venus avec une équipe B pour le tournoi, les Brésiliens doivent s’incliner en demi-finale face à la France, mais savent que l’essentiel est ailleurs et qu’il est nécessaire de franchement s’y pencher, car la population visualise déjà un cauchemar à venir pour toute une nation. Pour remettre les choses en ordre, l’ex-entraîneur de Cruzeiro, Luiz Felipe Scolari, sonne comme le dernier joker d’un colosse en quête de repères.

Le bol d’air vénézuélien

Prêt à risquer sa tête et devenir la risée médiatique de tout un pays en cas d’échec, Felipão démarre très difficilement son mandat. D’une, la défaite contre l’Uruguay (1-0) place le finaliste de 1998 en position de barragiste avant deux matchs cruciaux contre le Paraguay, deuxième de la poule, et le leader argentin. De deux, la Copa América de 2001 voit le Brésil réaliser l’une des pires contre-performances de son histoire, après une défaite en quarts de finale contre le modeste Honduras (2-0). Pourtant, le Brésil ne se laisse pas aller. Vainqueur du Paraguay grâce au retour de Rivaldo dans le onze de départ, le Brésil chute de nouveau en Argentine, pour le plus grand bonheur de son ennemi intime, déjà qualifié (2-1). Un mois plus tard, Scolari décroche une précieuse victoire contre le Chili, mais s’incline dans la foulée à La Paz et son altitude de 3660 mètres, contre la Bolivie (3-1). Toujours incertain de participer au premier Mondial asiatique avant la dernière journée, Scolari joue donc sa réputation d’entraîneur le 14 novembre 2001, contre le Venezuela, à São Luis.

Le 14 novembre, c’est aussi le jour anniversaire de Luiz Carlos Bombonato Goulart, dit Luizão, aligné comme titulaire au Brésil pour ce match crucial. Avant la rencontre, Scolari convoque en effet le joueur (tout juste revenu d’une blessure au genou) et son coéquipier Edilson dans sa chambre d’hôtel, pour leur annoncer leur titularisation en attaque. Le sélectionneur mise sur une entente entre les deux larrons, déjà associés aux Corinthians par le passé. Peut-être boosté par le fait de souffler ses 26 bougies, le numéro 9 de la soirée va jouer le match de sa vie. Rapidement en jambes, il ponctue la domination locale en début de match par deux buts précoces, dont un sur une passe parfaite d’Edilson (12e, 19e). Deux frappes qui font basculer les 50 000 spectateurs dans un mélange entre joie intense et soulagement populaire. Enfin maître des événements, le Brésil achève la Vinotinto grâce à un nouveau but signé Rivaldo (35e). Sous le feu des critiques pendant la majeure partie des éliminatoires, les Canarinhos parviennent à se qualifier dans la douleur. Et, forcément, après cette belle frayeur, les festivités n’en seront que plus belles. Roberto Carlos récupère le ballon du match, Scolari poursuit l’aventure avec la sélection et, en guise de récompense, embarque dans ses valises pour le Japon et la Corée du Sud son héros du soir, Luizão. Même si, arrivé à temps, Ronaldo reprendra son rôle de buteur pour le Mondial. On connaît la suite.

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Par Antoine Donnarieix

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