- 4 mai
- Journée internationale des pompiers
Quand le 18 se met au football
Quand ils ne sont pas trop occupés à sauver des vies, les sapeurs-pompiers de France aiment bien taper dans le ballon. À tel point qu'ils se sont regroupés sous l'égide de l'Association nationale de football sapeurs-pompiers qui organise chaque année un championnat de France et des matchs internationaux.
Les 28, 29 et 30 mai prochains, 24 sélections départementales de sapeurs-pompiers de France se réuniront à Guipavas dans le Finistère pour la phase finale du championnat de France. Toutes batailleront pendant trois jours pour faire tomber les tenants du titre, les pompiers de la Loire. Pour la deuxième fois seulement, la phase finale accueillera 24 équipes au lieu de 16 habituellement. Un championnat élargi pour fêter dignement le vingtième anniversaire de l’Association nationale de football sapeurs-pompiers (ANFSP), née en 1995 lors d’un championnat dans le Finistère. 78 matchs pendant lesquels il est plus que probable que les coachs demandent à leurs joueurs de mettre le feu aux défenses adverses et pendant lesquels il est certain que les gardiens réaliseront de nombreux sauvetages.
Des phases qualificatives aux phases finales
Chaque année, des équipes de sapeurs-pompiers sont constituées au niveau départemental, comme l’explique Maxime Bullaert, président de la sélection départementale des pompiers de l’Essonne. « On fait des sélections, des détections dans tout le département. Tous les pompiers de l’Essonne qui souhaitent venir aux détections sont les bienvenus. Ceux qui veulent venir sont convoqués pour participer à des matchs amicaux et après ça, on fait notre sélection » explique-t-il. Une fois l’équipe constituée, des matchs amicaux sont organisés tout au long de l’année pour préparer au mieux le championnat de France. « On a des matchs amicaux contre les autres sélections départementales pompiers. Nous, on privilégie plutôt les rencontres contre les équipes du district de l’Essonne, qui sont beaucoup plus accessibles pour nous niveau distance et qui ont déjà leurs propres installations » raconte Maxime.
Fin prête, l’équipe peut participer aux phases qualificatives du championnat. Les départements sont regroupés dans les neuf zones existantes : Nord-Est, grand Ouest, Méditerranée, Francilienne, Alpes/Massif central, Sud-Ouest/Atlantique, Bourgogne/Franche-Comté, Midi-Pyrénées et Nord-Ouest. Dans les mois précédents la phase finale à laquelle tous veulent participer, les départements s’affrontent dans des tournois organisés par les comités de chaque zone. « Chaque année, une date est fixée par l’ANFSP pour les rencontres de notre zone. Là, c’était le 10 avril. On était à Saint-Pierre-des-Corps, dans l’Indre. On était dix équipes. Exceptionnellement, cette année, puisque c’est l’anniversaire de l’association, il y avait plus de places ouvertes pour les qualifications. Il y avait quatre places pour dix. Ce sont des matchs de deux fois vingt minutes. Une victoire rapporte quatre points. Après un match nul, les deux équipes gagnent un point, et se disputent un deuxième point aux tirs au but. » Cette année, les pompiers de l’Essonne sont tombés dans une poule relevée, dans laquelle ils ont dû affronter les pompiers du Loir-et-Cher, de la Seine-et-Marne et de Paris. Et cette année, ils sont passés tout près de la qualification pour la phase finale.
Gagner ou périr
« À deux minutes de la fin de notre dernier match, on a eu un penalty. Si on le marquait, on se qualifiait. Malheureusement, le gardien de la Seine-et-Marne l’a arrêté » raconte Adrien Da Costa, milieu gauche dans l’équipe des sapeurs-pompiers de l’Essonne. Il faut dire qu’en face, le niveau était relevé. « La brigade des sapeurs-pompiers de Paris jouent à un très très bon niveau. Ce sont les premiers du classement établi par l’ANFSP. Au niveau national, ils sont leaders depuis pas mal d’années » , explique Maxime Bullaert. Pourtant, l’équipe de l’Essonne dispose elle aussi de quelques bons joueurs. « Dans notre équipe, on a un attaquant qui a joué en CFA. Il n’est pas toujours libre parce qu’il joue encore dans une assez grosse équipe. Il doit jouer les entraînements en DH et ceux avec les pompiers, alors c’est compliqué » , confie Adrien. Seulement, le problème tenait peut-être plus au changement précipité de bureau que des performances simplement sportives. « Je viens de reprendre l’association. Le bureau a été dissous en fin d’année dernière. On a fait une sélection de joueur un peu dans la précipitation. On refera une sélection pour avoir un plus gros collectif l’année prochaine » , promet Maxime.
Du côté de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, en revanche, tout roule. Et si la devise « sauver ou périr » leur colle à la peau, « gagner ou périr » semble leur coller au maillot. Et bien au-delà du simple championnat de France, ils sont nombreux à vouloir faire partie de l’équipe nationale des sapeurs-pompiers, qui part disputer les championnats de France entreprises et même les championnats d’Europe des sapeurs-pompiers ! En attendant une éventuelle convocation, Adrien pratique le football en dehors de l’équipe des sapeurs-pompiers, dans un club de l’Essonne. Et ce n’est pas tous les jours facile. « À chaque fois qu’il y a un blessé, c’est moi qu’on appelle ! C’est plus difficile quand ça part en cacahuètes d’aller voir un joueur de l’équipe adverse et de lui dire que t’es pompier. Le mec, il te dit d’aller te faire foutre ! C’est difficile de jouer à la fois le rôle d’adversaire et celui de pompier. »
Par Gabriel Cnudde