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Quand Kondogbia était un bel Andalou

Par Antoine Donnarieix
4 minutes
Quand Kondogbia était un bel Andalou

Pièce maîtresse du FC Valence, où il a signé cet été, Geoffrey Kondogbia est dans son élément en Liga. Tout sauf un hasard pour celui qui, lors de la saison 2012-2013, avait déjà connu l’ambiance espagnole. C’était au FC Séville, où le Kondog avait fait des merveilles dans l'équipe d'Unai Emery.

Il existe une catégorie d’hommes plus forts dans la réaction que dans l’action. Pourquoi ? Sûrement parce que de temps en temps, un coup de pression ne fait jamais de mal. Cette sensation, Geoffrey Kondogbia l’a connue au moment du départ de Raphaël Varane, son ami proche au centre de formation du RC Lens. Sa destination ? Le Real Madrid. Après sept années passées dans le Nord de la France, « Caillou » se rend compte que le talent de son coéquipier va mûrir dans la capitale espagnole. Un événement générateur d’idées, forcément. « Des nouvelles comme celles-là, ça te pousse vers le haut, avoue l’actuel milieu de terrain du FC Valence. Raph, c’était un mec mature dans tous les domaines. Quand il y avait quelque chose qu’il n’aimait pas faire, il le faisait quand même, car il savait que c’étaient les règles à suivre. » L’exemple est là.

Coke : « Son style plaisait à notre collectif »

Fort de cette expérience, Kondogbia poursuit une année supplémentaire chez le tout récent pensionnaire de Ligue 2. Un exercice pour connaître le rôle de taulier chez les Sang et Or, avant de plier bagage pour Séville la saison suivante, à 19 ans. « Nous l’avons vu arriver comme un joueur prometteur au sein de notre équipe, décrit son ancien coéquipier Coke, aujourd’hui à Levante. Il ne parlait pas un mot d’espagnol, mais dès les premiers entraînements, son style plaisait à notre collectif. » La langue, Kondogbia l’apprivoise « sur le tas » avec l’aide des deux membres du groupe qui servaient de traducteurs : l’ancien stoppeur montpelliérain Emir Spahić et Babá, alias Papa Babacar Diawara, attaquant sénégalais exilé depuis dans le championnat australien.

Les prémices du Kondog en Andalousie forgent son caractère : une apparition de neuf minutes pour la victoire au Sánchez-Pizjuán face au Real Madrid (1-0), puis une première titularisation trois semaines plus tard pour une défaite à Vigo (2-0). La seconde viendra… deux mois plus tard, entrecoupés d’un rôle de remplaçant régulièrement utilisé, pour le match nul obtenu à l’Espanyol Barcelone (2-2). Cette fois-ci, le Français assure en provoquant un penalty que transforme Ivan Rakitić. Mais hélas, la dynamique sévillane est proportionnellement inverse à celle du numéro 22. Salis à Valence (2-0), les Palanganas sont douzièmes de Liga après dix-neuf journées.

Emery, le cœur brisé

À la suite de ces mauvais résultats, la direction vire le futur Marseillais Míchel pour le remplacer par le futur Parisien Unai Emery, qui débarque avec son staff. « Il y avait son adjoint qui parlait français, car il avait eu un passé de joueur à Nice (Juan Carlos Carcedo, ndlr), mais je parlais plus souvent espagnol que français lors des entraînements. Il y avait un risque que ce changement d’entraîneur ne fasse pas mes affaires. Finalement, ça a été tout le contraire. » Et c’est peu de le dire : sur les seize dernières journées, Kondogbia est titularisé à treize reprises. Séville termine la saison au neuvième rang en championnat, et échoue en demi-finale de la Coupe du Roi contre l’Atlético de Madrid. Dans la tête d’Emery, Kondogbia passe au rang d’indéboulonnable.

Le hic, c’est que son émergence dans l’entrejeu n’est pas passée inaperçue. L’AC Milan, l’Inter ou le grand Real Madrid souhaitent accaparer le prodige, dont la clause est fixée à 20 millions d’euros. Un prix plutôt bon marché, sur lequel l’AS Monaco se base pour entamer les négociations avec le natif de Nemours (Seine-et-Marne), qui souhaite « jouer en Ligue 1 » car « les Français ne me connaissaient pas » . Emery, qui sera prochain triple vainqueur consécutif de la C3, devient fou. « Dès que j’ai annoncé vouloir partir pour Monaco, il m’a convoqué tous les jours dans son bureau pour me convaincre de rester, en répétant que j’étais important pour son collectif. » Des efforts inutiles pour éloigner Kondogbia de la Principauté, en pleine construction du projet asémiste avec son égérie Radamel Falcao. La fin d’une danse enflammée.

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Par Antoine Donnarieix

Tous propos recueillis par AD

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