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Quand il y a bloc, ça débloque

Par Adrien Candau
Quand il y a bloc, ça débloque

Trop souvent impuissants face à la Hongrie ce samedi, les Bleus se sont heurtés à une citadelle magyare fermement retranchée dans sa moitié de terrain. Au bout de 94 minutes, les gars de Deschamps ont livré une copie lénifiante, qui rappelle leurs matchs de phase de poules lors du Mondial 2018. Pas de quoi s'inquiéter donc. Ou peut-être un peu quand même.

Pour ceux qui en doutaient encore, la réponse est là, placardée sur le tableau noir de ce Hongrie-France (1-1) : l’équipe de France ne changera pas. Parce que Didier Deschamps n’a pas changé non plus. Parce qu’elle n’a, a priori, pas de raison de le faire, elle qui reste sur un titre mondial, où personne n’aurait eu l’idée de contester sa suprématie. Dans son refus d’évoluer, elle est donc magnifiée par ses qualités et plombée par ses défauts d’antan. Parmi ceux-ci, il y en a un qui brille comme une lampe qu’on n’arrive plus à éteindre, ni à dévisser, une fois la nuit tombée : son absence de solution et de créativité offensive face aux blocs bas.

Bloc party

Cette rencontre face à la Hongrie en aura été une illustration édifiante. Disposés en 4-3-3, les Bleus ont commencé la rencontre piano piano, à moitié parce qu’il n’y avait pas lieu de s’exciter, mais aussi parce qu’ils se sont vite cassé les dents sur la ligne défensive magyare. Bien en place dans leurs 40 mètres, les Rouge et Blanc avaient dans l’esprit d’attirer la France dans la gueule du loup, notamment en plaçant leurs pistons, Nego et Fiola, relativement bas. Les rares fois où ce dernier est parti à l’abordage, il a profité de la passivité combinée de Pavard et Varane pour ouvrir le score avant la pause. Et avant cela ? La France n’aura pas produit grand-chose, sevrée par un manque criant de mouvement comme d’automatismes offensifs, à l’image d’Adrien Rabiot, dont le jeu a cruellement manqué de prises d’initiative comme de verticalité.

Le Juventino n’est pas le seul coupable dans l’histoire, alors que Paul Pogba, stratosphérique face à l’Allemagne, est douloureusement retombé sur terre. Aucun joueur au milieu n’a perdu plus de ballons que lui (20) et son influence sur le jeu fut tristement minimaliste. Malgré son but égalisateur, Antoine Griezmann n’a pas été beaucoup plus à son avantage. Confiné à une position d’ailier droit qui ne lui sied guère – quand Deschamps avait préféré l’aligner en numéro 10 lors des dernières sorties des Bleus -, le Barcelonais s’est trop souvent contenté d’amorcer de longs ballons pour Mbappé et Benzema, avec un succès mitigé. Le premier cité aura su trouver à l’occasion de la profondeur, mais l’avant-centre des Bleus aura pour sa part livré une copie fantomatique. Ses difficultés démontrent probablement que sa fameuse entente avec ses deux compères d’attaque aurait demandé un travail perfectionné, affiné dans le temps. Ce dont Deschamps s’est privé, en rappelant l’ancien Lyonnais en Bleu quelques semaines avant l’Euro.

Au souvenir de 2018

Moralité ? Avec ou sans Benzema, la France de Deschamps n’a pas ou peu muté. Ce qui n’est pas forcément une mauvaise nouvelle pour ceux qui ne valorisent que le résultat au bout du bout. En 2018, les Bleus avaient livré une phase de poules atroce dans le jeu, en l’emportant sans panache, face à l’Australie et au Pérou. Le tout avant un Danemark-France de triste mémoire, qui avait accouché d’un 0-0 au côté duquel une émission sur l’histoire de la couture sur France Culture passerait pour un grand moment d’éclate. Ces grands instants de pénitence footballistique n’avaient pas empêché Mbappé et ses collègues de monter sur le toit du monde, même si on peut se demander si la fine équipe française pourra refaire le coup cette fois-ci. Car désormais, tout le monde sait plus ou moins ce que vont concocter Deschamps et ses Bleus, extraordinaires quand ils lâchent le ballon et assument de jouer en phase de transition, beaucoup plus quelconques quand ils sont obligés de tenir le cuir. Cette fois-ci, la Belgique, le Portugal et compagnie auront probablement retenu la leçon. Et quand Didier Deschamps retrouvera Fernando Santos pour le dernier match de poules des Bleus mercredi, il ne lui faudra pas s’étonner de voir les Lusitaniens attendre bloc bas, pour tenter de faire débloquer encore une fois les siens.

Par Adrien Candau

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