- Ligue Europa
- 3e tour préliminaire
- Bordeaux/AEK Larnaca
Quand Bordeaux galére contre des voisins méditerranéens…
À première vue, l'AEK Larnaca, l'adversaire des Girondins pour le troisième tour qualificatif de Ligue Europa qui se joue ce jeudi (20h30), pourrait sembler facile à aborder. Mais le rendez-vous face aux Chypriotes, que les Marine et Blanc rencontreront dans leur nouveau stade, pourrait s'avérer plus piégeux qu'il n'y paraît. Question d'habitude, face aux clubs de la partie Est de la Méditerranée…
24 octobre et 07 novembre 2013 : Bordeaux-APOEL Nicosie (2-1 et 1-2) en phase de poules de la Ligue Europa
Pour leur entrée dans la compétition, ou plus exactement dans l’antichambre de celle-ci, les joueurs de Willy Sagnol vont affronter un adversaire quasi inconnu au Haillan. À l’occasion de leur 202e match sur la scène continentale, toutes compétitions confondues, ils vont pourtant en découdre pour la deuxième fois avec un club chypriote, après avoir déjà lamentablement chuté face à l’APOEL Nicosie. C’était en 2013-2014, en C3, en phase de poules. Le match aller, néanmoins, s’était soldé par une victoire à Chaban-Delmas (2-1), avec un but victorieux de Carlos Henrique dans les arrêts de jeu (suite à un premier de Lamine Sané)… Pas glop, et des sifflets. Mais que dire du retour ? Menés rapidement à la marque devant 16 000 spectateurs en feu, les garçons de Francis Gillot, par l’intermédiaire de Lamine Sané (45e) – encore – entretiennent l’espoir, jusqu’à la 55e minute, quand Nuno Morais enfonce le clou, et scelle la victoire des siens. J-Lo traite ses boys de « nuls » , et Marius Trésor, sur la chaîne-télé du club, est à deux doigts de quitter le plateau.
3 octobre et 12 décembre 2013 : Bordeaux-Maccabi Tel Aviv (1-2 et 0-1) en phase de poules de la Ligue Europa
Même saison. Même compète. Même poule. Même désillusion. Non, pire, en fait. Bordeaux hérite du Maccabi Tel Aviv. Quatre ans après être venu à bout avec difficulté du voisin, le Maccabi Haïfa (victoires 1-0 et 1-0), en phase de poules de C1. Soit déjà un sérieux avertissement, à l’époque. Mais là, deux matchs, deux défaites ! Une, d’abord, à domicile, après avoir probablement cru l’emporter. Parce que Jussiê avait ouvert le score, en première période. Problème, Itzhaki et Mikha en décident autrement, en plantant deux pions à Kevin Olimpa, dans les vingt dernières minutes de la partie (1-2). Le match retour est à l’avantage des Israéliens, dans tous les compartiments du jeu. Zahavi transforme le penalty (74e) qui donne la victoire et la qualif’ pour les 16es de finales, face aux très jeunes Bordelais alignés sur la pelouse du Bloomfield Stadium. Historique. C’était le dernier match de poule pour les Aquitains. De la saison, aussi, puisque les Girondins regarderont la suite des évènements depuis leur canapé. Quelques semaines plus tard, Carrasso rend son brassard de capitaine.
18 septembre et 2 octobre 1985 : Bordeaux-Fenerbahçe (2-3 et 0-0) lors du premier tour (aller-retour) de Coupe d’Europe des Clubs Champions
Mais le pourtour méditerranéen, c’est aussi la Turquie. Et en la matière, les Girondins en connaissent un rayon. Saison 1985-1986 : après un titre de champion de France acquis lors de l’exercice précédent – comme en 1983-1984 – les Girondins de Claude Bez, Aimé Jacquet et Alain Giresse jouent la Coupe d’Europe des Clubs Champions. La C1 ancienne formule, quoi. Le tirage au sort leur offre Fenerbahçe, à domicile. Bilan : 3-2 pour les Stambouliotes ! Un match pourri pour les supporters marine, malgré les cinq buts inscrits, et du suspense. Les visiteurs ouvrent le score (21e). Grand froid dans l’arène de Lescure. Marc Pascal égalise (55e). Mais les Bleu et Jaune récidivent quatre minutes plus tard (59e). Hassan Hanini, des trente mètres, expédie le cuir en lucarne (75e). Sauf que trois minutes après, les Turcs claquent encore. Trois buts encaissés à l’aller, le miracle n’a pas lieu au retour : 0-0, la messe est dite. Les Bordelais ne passent pas le premier tour, mais passent pour des brèles. Surtout après avoir été demi-finalistes de la compétition l’année d’avant…
12 septembre 2006 : Galatasaray-Bordeaux (0-0 et 1-3) en phase de poules de Champions League
Turquie toujours. Acte II. En C1, saison 2006-2007, c’est Galatasaray que les joueurs de Ricardo Gomes se collent en phase de poules. À Istanbul, ils accrochent le 0-0. Dur, mais jouable. Au retour, ils matent les Sang et Or, 3-1. Alonso, Laslandes et Faubert mènent la danse, quand Inamoto leur répond en fin de match. Arda Turan voit rouge, tandis qu’Hakan Sükür et Éric Gerets ont les boules. Les supporters turcs sont à la limite du burn out, et de l’invasion de la tribune de presse du vieux stade girondin. Mais les Français (3e) sont reversés en 16e de finale de l’UEFA, pour finalement se faire éliminer par l’Osasuna Pampelune… Galatasaray, lui, rentre au stand, course terminée.
25 octobre 2007 : Bordeaux-Galatasaray (2-1) en phase de poules de Coupe de l’UEFA
Acte III. 2007-2008, rebelote ! Le club fondé par Ali Sami Yen revient sur les bords de Garonne, mais en Coupe de l’UEFA. Une seule confrontation, qui tourne à l’avantage des protégés de Laurent Blanc. 2-1, malgré une ouverture de la marque par Shabani Nonda (22e s.p.) et quelques frayeurs ; Cavenaghi (53e) et Chamakh (64e) faisant ensuite le job. « On s’est fait remonter les bretelles à la mi-temps, et on s’est réveillés. » L’explication est de Matthieu Chalmé. Bordeaux termine premier du groupe, son vis-à-vis troisième, et les deux se qualifient.
18 et 26 février 2009 : Bordeaux-Galatasaray (0-0 et 3-4) en 16es de finale aller et retour de Coupe de l’UEFA
Acte IV. En 2008-2009, les Bordelais sont en C1. Mais vu leur parcours, ils dégagent en C3. Là, ils tombent encore contre Galatasaray. Gourcuff et consorts, lors du 16e de finale aller, concèdent le 0-0 chez eux. Au retour, ils livrent probablement l’une des meilleures prestations de leur histoire continentale, mais au terme d’un match fou, ils s’inclinent 4-3. Même la télé et Thierry Roland en perdent le fil : bafouillages en direct et hésitations aussi grotesques que non professionnelles à l’antenne… À tel point que lui-même, autant que le téléspectateur, ne sait plus où il en est ! Bellion (1e), Turan (43e), Kewell (45e), Turan (65e), Chamakh (72e), Cavenaghi (75e) et Sarioglu (88e) ! Bref, à la fin du match, en France, personne ne sait si les Girondins ont fait match nul, gagné ou perdu ! Les commentateurs étaient en cabine, mais pas au bon endroit…
19 décembre 2007 : Panionios-Bordeaux (2-3) en phase de poules de la Coupe de l’UEFA
Heureusement pour les Bordeluches (appellation locale), il reste les Grecs. Parce que les Grecs, c’est bien. Deux clubs affrontés, trois victoires ! 2007-2008, d’abord. Coupe de l’UEFA. Dans la même poule que Galatasaray, les banlieusards d’Athènes reçoivent des Girondins, venus en mode équipe bis. Ou très rajeunie, par Laurent Blanc, qui joue là un véritable coup de poker. Ça part mal : 2-0 au bout de vingt minutes de jeu. Mais Cavenaghi, Trémoulinas et Moimbé se sortent les doigts pour l’emporter 3-2 et se qualifier (1er). Galatasaray aussi y parvient (3e), mais pas le Panionios…
17 et 23 mars 2010 : Olympiakos-Bordeaux (0-1 et 1-2) en 8es de finale aller et retour de la Champions League
Enfin, l’autre victime hellène, c’est l’Olympiakos, en 2009-2010. Champions en 2009, les Bordelais, conduits par Carrasso, Sané, Plašil, Jussiê, s’imposent au Pirée, en 8e de finale aller, devant 30 000 fous furieux. Lors de la manche suivante, ils l’emportent encore, mais in extremis, avec deux réalisations de Gourcuff (5e) et Chamakh (88e), pour une de Mitroglou (65e). Nikopolidis, Papadopoulos et Mellberg peuvent aller se faire voir ailleurs ; fin de l’aventure. C’est Lyon qui les vengera au tour d’après…
Avec cinq défaites et trois nuls (pour huit victoires) face à des clubs de Méditerranée orientale, les Girondins ne sont pas très à l’aise en matière de bilan. Il ne leur reste plus qu’à faire mentir la statistique, en se qualifiant face à l’AEK Larnaca…
Par Laurent Brun, à Bordeaux.