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Quand Arsenal tapait le PSG en 1994
Il y a vingt-deux ans, Arsenal et le PSG s'affrontaient en demi-finales de la défunte Coupe d'Europe des vainqueurs de coupes. Confiant après avoir tapé le Real Madrid en quarts, Paris allait pourtant subir une leçon amère.
La vieille dame interrogée par Téléfoot est formelle, et elle n’a aucun doute. Quand les reporters lui demandent qui, du PSG ou de son équipe de cœur, va atteindre la finale de la Coupe des coupes 1994, elle répond « Arsenal » avec un sourire entendu. Pour elle, l’équipe parisienne n’est que du menu fretin malgré sa victoire au tour précédent sur le Real Madrid. Et le déroulé de la double confrontation lui donne entièrement raison. À l’aller, fin mars, la bande à George Weah est bousculée, et a même un genou à terre quand, peu après la demi-heure de jeu, Ian Wright ouvre le score de la tête après avoir été lâché au marquage par toute la défense. Bernard Lama est furax, harangue sa défense et invoque une réaction d’orgueil. Qui se concrétise au retour des vestiaires, sur une tête de David Ginola au premier poteau, à la réception d’un corner de Valdo. Une égalisation annoncée en avance par Charles Biétry sur Canal+, le compère de feu Thierry Gilardi ayant noté un problème de marquage au premier poteau. Problème pour Paris, Arsenal colmate la brèche et ne s’y fait plus prendre du match. Mieux, les Gunners sont proches d’en remettre une couche, mais se heurtent plusieurs fois à un Bernard Lama des grands soirs. Qui finalement ne fait que retarder l’échéance car, au retour, l’équipe d’Artur Jorge est prise à froid par un pion de Kévin Campbell dès la sixième minute. Mauvais dégagement, centre au cordeau, tête piquée au premier poteau. Rideau. Paris se procure des occasions, mais ne marque pas, et quitte donc la scène européenne sur une réalisation d’un international B anglais. Tout sauf glamour.
Une mauvaise surprise pour Paris
Au contraire de la précédente campagne européenne du PSG, qui avait laissé augurer le meilleur pour cette Coupe des coupes 1994. Naples, Anderlecht et le Real Madrid. Du très lourd à l’échelle européenne, et des matchs intenses où les Parisiens ont su repousser leurs limites. Alors, quand George Weah permet à Paris de sortir la Maison-Blanche une seconde saison de rang, la France du football est forcément très optimiste à l’idée de défier Arsenal. Surtout que le club de la capitale est également en passe d’être champion de France pour la seconde fois de son histoire. Certes l’OM est plombée par l’affaire VA-OM et le fonds de jeu proposé par Artur Jorge n’est pas des plus chatoyants. Mais il s’agit alors du plus bel effectif qu’ait connu le PSG pré-QSI. Un alliage d’expérience, d’agressivité, de talent et de virtuosité qui finalement ne touchera le Graal européen que deux ans plus tard. Sans ses iconiques George Weah, David Ginola ou Valdo. Reléguant donc ce PSG-Arsenal – une leçon probablement cruciale dans la culture européenne du PSG de Michel Denisot – au rang d’anecdote dans les souvenirs continentaux de certains. Charles Biétry, lui, a d’ailleurs totalement zappé l’épisode : « Quelle année vous dites ? Je ne m’en souviens plus, il faut dire que j’en commentais beaucoup des matchs à l’époque. Le PSG de cette époque, je pourrais vous ressortir l’équipe type de tête, mais je n’ai plus de souvenir de ce match contre Arsenal. »
Le dernier grand Arsenal pré-Wenger
Cela s’appelle la mémoire sélective. Or, ce PSG-Arsenal de 1994 doit rappeler à la France ce qu’était le club londonien avant l’arrivée d’Arsène Wenger. Près de dix saisons sous la coupe de l’Écossais George Graham, pour un total de six trophées (deux championnats, une FA Cup, deux Ligue Cups et la Coupe des coupes) et la construction d’une défense à la base des premières équipes de Wenger (Dixon, Adams, Keown, Bould, Keown). Le cycle s’est terminé dans le chaos avec le licenciement du technicien, coupable d’avoir touché des pots de vin sur certains transferts gérés par l’agent norvégien Rune Hauge. Dans la période d’instabilité qui a suivi, tout de même une finale de Coupe des coupes 1995 face au Real Saragosse, au Parc des Princes, achevée par une victoire espagnole sur un but venu d’ailleurs – comprenez du milieu de terrain – signé Nayim au bout du bout du temps additionnel. Autant dire que quand il débarque à Londres un peu plus d’un an plus tard, Arsène Wenger n’arrive pas sur un tas de ruines…
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Par Nicolas Jucha