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Quand Allegri rend aigri

Par Valentin Pauluzzi
Quand Allegri rend aigri

Dernier entraîneur à avoir rempli l’étagère à trophée des rossoneri, l’actuel technicien de la Juventus a laissé un souvenir aussi périssable que contrasté dans son précédent club. Constat sévère ou mérité ? Lui s'en contrefout.

« L’AC Milan annonce avoir relevé de ses fonctions d’entraîneur de l’équipe une, et avec effet immédiat, Monsieur Massimiliano Allegri, ainsi que son staff. L’AC Milan désire remercier Monsieur Allegri et son staff pour le travail effectué et leur souhaite les meilleurs succès professionnels. » Lorsque la direction fait publier ce communiqué sur son site officiel le 13 janvier 2014, elle est loin de s’imaginer que cette phrase de circonstance se transformera réellement en souhait exaucé. En effet, depuis ce renvoi, l’entraîneur toscan a remporté deux scudetti, une coupe, une Supercoupe d’Italie et atteint une finale de Ligue des champions en attendant le verdict de la finale de ce soir. Un quasi sans-faute qui n’a pas forcément fait naître des regrets au sein de la cité lombarde.

Le dernier vrai coup de flair du duo Berlusconi-Galliani

27 juin 2010, toujours par communiqué, Max Allegri est officiellement intronisé entraîneur de l’AC Milan. Principal fait d’armes, une « panchina d’oro » décrochée quelques mois plus tôt. Une distinction qui récompense chaque année le meilleur « mister » de Serie A. Précision utile, ce dernier est élu par ses pairs. Se référant à la saison précédente, ce prix a vu le Livournais devancer un certain José Mourinho sacré champion d’Italie au terme de sa première saison avec l’Inter. Au-delà d’une certaine antipathie envers le « Special One » , les techniciens italiens avaient surtout voulu valoriser un collègue émergent et auteur d’une belle saison à Cagliari, pour ses grands débuts parmi l’élite. Mais ça, c’était un an avant. Entre-temps, Allegri avait été remercié par son président à cinq journées de la fin, le quatrième licenciement en à peine sept ans de carrière. En soi, sa nomination à la tête d’un club qui vient de se classer troisième fut surprenante. Bien conseillé par un Galliani encore lucide, Berlusconi discerne les qualités du bonhomme et décide de déroger à la règle tacite du « Milan ai milanisti » . Un an plus tard, le club fête son 18e scudetto, sept saisons après le dernier.

Les clichés de l’Ibradépendance et de l’Europhobie

Une belle première, et pourtant, Allegri reçoit des éloges avec parcimonie. Pour beaucoup, le mérite en revient à un joueur accaparant toute l’attention médiatique partout où il passe : « Ibracadabra » . Si le Suédois a évolué chez les trois grands italiens, c’est au Milan qu’il passe un dernier palier et devient Zlatan. Quatorze buts la première, 28 pour la seconde. Un prétendu Ibracentrisme qui fausse les jugements, car, chiffres du championnat en main, le Milan fait mieux sans qu’avec lui (2,20 points par rencontre contre 2,12). La philosophie de jeu du Toscan ne se limite donc pas à balancer des longs ballons que son attaquant devra se charger de bonifier. En son absence, les choses fonctionnent aussi bien, voire un poil mieux. D’ailleurs, les dégâts suite à son départ, ainsi que celui de Thiago Silva et de quatre piliers historiques (Seedorf, Gattuso, Nesta et Inzaghi) seront limités avec une troisième place inespérée et arrachée lors de la saison 2012/13. D’aucuns objecteront en agitant les résultats sur la scène européenne, mais avec Max, le club rossonero a toujours passé la phase de poules (4 sur 4), se coltinant quatre fois le Barça de Guardiola dont deux lors des matchs à élimination directe. Seule l’élimination face à Tottenham l’année du scudetto faisant vraiment tache.

La hauteur d’Allegri

En résumé, Allegri débarque sans aucune expérience de haut niveau et repart avec un championnat, une seconde place, une troisième, une Supercoupe d’Italie et des parcours européens disons… logiques. De quoi découlent donc les jugements souvent approximatifs à propos de son expérience rouge et noir ? Un peu de sa dernière demi-saison (22 points en phase aller), beaucoup de son pragmatisme sans faille et son détachement presque « snob » avec l’environnement dans lequel il opère. Un profil qui n’est pas sans rappeler celui de Fabio Capello, vainqueur partout où il est passé, regretté nulle part. Un destin qu’il risque également de connaître avec la Juventus. Suffit de voir la réaction de nombreux supporters lors du difficile début de saison de la Vieille Dame, prêts à le dégommer malgré un triplé effleuré quelques mois plus tôt. Au fond, et comme ce fut le cas à Milan, le scepticisme initial qui l’a accueilli à Turin n’a jamais définitivement disparu. Ce feeling de circonstances, Allegri en est parfaitement conscient et ne fera rien pour le changer. Pas du genre à brocanter un prétendu background chromatique pour amadouer les tifosi et la presse locale, il suivra sa ligne directrice jusqu’au jour où le club piémontais ne voudra plus de lui. Et tandis qu’on s’écharpera pour statuer sur son expérience à la Juve, lui observera tout ça avec un grand sourire, prêt à amasser d’autres trophées chez son nouvel employeur.

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