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QSI est-il en train de laisser tomber le PSG ?
L'été compliqué traversé par le PSG sur le marché des transferts peut-il être le révélateur d'un processus plus profond au sein du club de la capitale ? La stratégie mise en place par QSI depuis de longues années semble en tout cas avoir fait son temps.
Marquinhos pourrait bientôt se sentir bien seul au rayon des joueurs historiques, symboles de l’ère QSI, dans la capitale. Presnel Kimpembe – dont le retour à la compétition devra encore se faire attendre – mis à part, le capitaine brésilien devrait se retrouver entouré uniquement de joueurs dont l’ancienneté au pied de la Tour Eiffel n’excède pas les trois saisons. Soit un effectif au sein duquel ils ne seraient que deux à avoir connu la finale de Ligue des champions face au Bayern Munich. Une hypothèse qui ne deviendra réalité que si la direction parisienne parvient à se débarrasser de tous ceux sur le front desquels elle a collé une étiquette « indésirable » ces derniers mois. Mais qui illustre une volonté forcenée de faire table rase de tout ce qui a été construit au fil des ans pour permettre aux Rouge et Bleu de rêver plus grand.
Un été pour tout casser
La liste des rebuts du club de la capitale s’est encore allongée ce mercredi, trois jours seulement avant le début de la saison face à Lorient. Cinq nouveaux noms, et pas des moindres (Verratti, Neymar, Bernat, Ekitike, Renato Sanches) n’entrent plus dans les plans. Marco Verratti, joueur le plus ancien de l’effectif et symbole numéro un de l’ère QSI, et Neymar, transfert le plus cher de l’histoire du football, entre autres, sont ainsi invités à s’en aller écrire leur avenir ailleurs. Le nouvel épisode de la navigation à vue des champions de France depuis le début de l’été. Et accessoirement d’une perte de clinquant au sein d’un effectif dans lequel les noms se font moins ronflants. Tout l’inverse de la stratégie adoptée par QSI depuis sa prise de pouvoir en 2011. Ce qui conduit à se poser une question : cette nouvelle feuille de route peut-elle correspondre aux investisseurs qataris ?
Le secteur offensif en friche est une bonne illustration des nouvelles réalités d’un club qui se targuait il y a encore quelques mois de pouvoir aligner côte à côte Lionel Messi, Kylian Mbappé et Neymar. Une MNM qui pourrait être totalement démantelée en une seule intersaison pour faire place nette à des joueurs en devenir : Kang-in Lee, Gonçalo Ramos ou Randal Kolo Muani, s’il devait venir, et des éléments confirmés mais d’un calibre inférieur, à l’image de Marco Asensio. Une construction qui interroge, alors que les pistes offensives se sont évanouies les unes après les autres (Osimhen, Kane, Vlahović et même Højlund). Paris ne serait-il plus aussi attractif ? Ou bien la tant attendue fin des paillettes serait-elle enfin arrivée, de manière quelque peu brutale ? Quoi qu’il en soit, le revirement apparaît aussi soudain qu’inattendu et a de quoi poser question sur la suite.
Bientôt plus les seuls maîtres à bord ?
L’engagement de l’État qatari dans le ballon rond, et plus particulièrement au sein du PSG, a-t-il vocation à être éternel ? L’horizon de la Coupe du monde organisée à domicile avait fait planer les premiers doutes. Le rachat annoncé de Manchester United par le cheikh Jassim Bin Hamad Al Thani interroge également concernant la priorité accordée aux champions de France à l’avenir. « Les gens parlent toujours du PSG, en pensant que nous n’avons que de l’argent à dépenser. Ce n’est pas vrai. Nous avons mis 70 millions dans le club. Aujourd’hui, il en vaut plus de 4 milliards », se félicitait en novembre dernier Nasser Al-Khelaïfi auprès de Talksport. Avant d’écarter la possibilité d’une vente, malgré l’intérêt porté au club : « Comme je l’ai dit, nous avons différentes offres de rachat. C’est une bonne affaire, une affaire fantastique. Une offre de rachat de 4 milliards ? Plus de 4 milliards, bien sûr. Mais nous n’allons pas vendre le club. »
Une cession totale semble donc exclue, du moins à en croire la version officielle. Mais une brèche s’était alors ouverte autour de l’idée d’une possible entrée au capital de nouveaux investisseurs. « Pourquoi pas vendre un petit pourcentage du club, lâchait encore Al-Khelaïfi. Nous réfléchissons à différentes offres en fait. » En mai dernier, Le Parisien affirmait que le fonds d’investissements américain Arctos Sports Partners serait intéressé à l’idée d’acquérir 15% des parts du club. Simple coup de pouce financier ou point de départ d’une véritable révolution au sein du club ? Les résultats de la stratégie sportive énigmatique des dernières semaines donneront peut-être la réponse.
Par Tom Binet