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- 14e journée
- Sunderland/QPR
QPR, les rois de la lose
Aucune victoire en treize journées et des branlées à gogo. Le tout avec un effectif respectable. L’histoire des Queens Park Rangers est sans aucun doute la plus triste de ce début de saison footballistique sur le Vieux Continent. D’ailleurs, les statistiques ne mentent pas : Harry Redknapp vient d’arriver à la tête de l’équipe la plus nulle des gros championnats européens.
Dans les travées du Loftus Road, dans le quartier de Shepherd’s Bush, à l’Ouest de Londres, un nouvel hymne raisonne, et flaire bon les nineties. « Soy un perdedor, I’m a loser baby, so why don’t you kill me » , qu’il disait, le Beck, en 1993. Sauvés de la relégation in extremis la saison passée, après un final face à Manchester City que l’Angleterre n’oubliera pas de sitôt, les joueurs des Queens Park Rangers sont devenus une sorte d’incarnation de la lose. Aujourd’hui, le club fraîchement remis entre les mains de Harry Redknapp est ce qu’il se fait de mieux sur le Vieux Continent en termes de défaite, de débâcle et de tristesse. Et le pire dans tout ça, c’est que l’effectif n’est pas si dégueulasse et que Mecha Baždarević, qui se la coule douce au Qatar, n’a rien à voir là-dedans.
Un bilan on ne peut plus catastrophique
Zaporijjia, 776 535 habitants, 445 kilomètres au sud de Kiev, des températures accueillantes. C’est là, dans cette ville bordé par le Dniepr, qu’il faut foutre les pieds, pour trouver la seule équipe plus nulle que les Queen Park Rangers cette année : le Metalurg Zaporijjia. Derniers de Premier League ukrainienne, les coéquipiers de Taras Lazarovich, meilleur buteur du club avec une réalisation cette saison, affichent un bilan de 3 nuls et 14 défaites en dix-sept journées, et une différence de buts de -39. Avec trois points au compteur, les Ukrainiens jouent dans la seule équipe (qui n’a pas pris de points de suspension) à compter moins de points que les Queens Park Rangers. Pire attaque de Premier League avec 10 buts et 19e défense avec 26 pions pris, soit deux par match, les hommes du pauvre Harry Redknapp comptent déjà sept points de retard sur le premier non-relégable, Southampton. En Europe, et donc, avec leurs amis ukrainiens, les types de l’Ouest de Londres sont les seuls à ne pas avoir gagné le moindre match. D’ailleurs, ils ont d’ores et déjà battu le record de Wolverhampton la saison passée, qui, avec Ronald Zubar, n’avait pas connu le succès pendant 12 rencontres. Ils ont également fait pire que Blackburn et Portsmouth, qui détenaient le pire palmarès les saisons précédentes et qui, le hasard n’y est pas pour grand-chose, moisissent actuellement à l’échelon inférieur. Mais le pire dans tout ça, c’est qu’au fond, l’équipe n’est pas si mauvaise. Du moins, elle n’en a pas l’air.
Redknapp, le sauveur ?
Stéphane Mbia voulait jouer dans une équipe compétitive. Il a été servi. Lui qui râlait quand Deschamps l’utilisait dans l’axe a d’ailleurs joué latéral droit contre Manchester United le week-end dernier (3-1). Dans l’Ouest de Londres, le Camerounais est entouré d’anciens vainqueurs de la Ligue des champions, comme Júlio César, José Bosingwa ou Djibril Cissé et de joueurs rompus aux joutes de Premier League comme Park Ji-Sung, Anton Ferdinand, Kieron Dyer, Bobby Zamora ou Shaun Wright-Phillips. À cela, on ajoute un peu de fantaisie, à coups de Taarabt, de Fabio ou d’Esteban Granero et on obtient… une équipe que Harry Redknapp doit sauver. Adepte des missions du genre – il a aidé Portsmouth et Tottenham à sortir de la galère – Dirty Harry sait toutefois que la mission qui l’attend est difficile. « C’est un défi compliqué mais que je suis impatient de relever » , a annoncé le nouveau boss de QPR en conférence de presse. « Ça va être dur pour tout le monde, mais j’ai besoin de gens qui travaillent. J’ai appris à l’école qu’il faut travailler dur et cravacher. S’ils font l’effort, on a une chance de survivre. S’ils ne le font pas, je trouverai onze joueurs qui le feront » . Il trouvera aussi un calendrier abordable, qui verra les R’s défier Sunderland, Aston Villa et Wigan, trois ennemis du bas de tableau, en deux semaines. Une quinzaine cruciale pour le club. La mission commence ce soir face aux Black Cats. Avec un œil, au cas où, sur le prochain match du Mertalurg Zaporijjia.
Par Swann Borsellino