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QPR : les nouveaux riches sont de retour

par Quentin Müller
QPR : les nouveaux riches sont de retour

Alors que tout le monde peaufinait ses préparatifs pour la finale de Ligue des champions, en parallèle, QPR s'est octroyé à Wembley le troisième ticket qualificatif pour la Premier League. Un bon hold-up à 100 millions d'euros qui fait à peine oublier les folies financières d'un drôle de président.

Menés, dominés, baladés dans le jeu par un vaillant Derby County, les Hoops ont fait languir leur boss malaisien, Tony Fernandes, spectateur anxieux et isolé d’un désastreux ballet. Souvent les caméras de la réalisation anglaise ont capté les moments d’extrême stress et d’anxiété du récent propriétaire des Queens Park Rangers. Car pour QPR, une autre saison en Championship aurait été synonyme de mort économique. Heureusement pour le portefeuille de Fernandes, le bon vieux Robert Green, capable du meilleur, comme du meilleur cet après-midi, repoussait tous les assauts des joueurs de Derby. Réduit à dix après l’expulsion de Gary O’Neil et affaibli techniquement avec la sortie sur blessure de Niko Kranjčar – peut-être forfait pour le Mondial -, QPR ne sortit jamais de sa moitié de terrain. Mais voilà, à quelques secondes du terme, Bobby Zamora délivra les siens après un improbable concours de circonstances. Ouf de soulagement, le proprio a eu le droit à son petit tour de Wembley sur le dos de Joey Barton. On l’a même vu bouche grande ouverte, être aspergé de champagne par ses employés de joueurs. « Je n’arrive toujours pas à comprendre comment nous avons fait » , lâchait, hébété, le coach Harry Redknapp. « On était partis pour obtenir une prolongation. Et je vous mentirais si je vous disais que les penaltys n’étaient pas notre seule chance. On a défendu avec 10 hommes qui se battaient pour leur vie, puis il y a eu ce but… »

Un effectif plus cher que celui de l’Atlético

Un but qui pèse en tout cas pas moins de 100M d’euros et qui eut le mérite de délivrer Tony Fernandes de ses acidités gastriques. Car jusque-là, l’investisseur malaisien a davantage jeté des livres sterling par la fenêtre qu’autre chose. Sa folle ambition de faire du Loftus Road une nouvelle place forte du football londonien en recrutant notamment Bosingwa, Granero, Park, Júlio César ou encore Loïc Rémy, lui a coûté rien qu’en masse salariale près de 95 millions d’euros, soit 128% du chiffre d’affaires du club. C’est plus que les deux derniers finalistes de la Ligue des champions, le Borussia Dortmund et l’Atlético Madrid. Oui, quand même… Surtout que, sentant la brise de la Deuxième division souffler sur sa nuque, Fernandes s’est payé Djibril Cissé, Loïc Rémy, Jermaine Jenas, et autre Ben Haim. Soit 25 millions d’euros supplémentaires, le tout avec les 79 millions d’euros de perte de la saison précédente. Creusant ainsi la dette à 215 millions d’euros, et faisant d’un QPR relégable, le quatrième club le plus endetté de Premier League derrière les Manchester United, Fulham et Newcastle.

La descente de D2 est donc arrivée comme un cheveu sur la soupe. Mais Tony Fernandes s’est payé le luxe de conserver Harry Redknapp et son gros salaire. Se permettant même d’investir de nouveau 6 millions de briques sur Charlie Austin. On n’oubliera pas non plus la signature de Benayoun, arrivé pour pas un sous, mais dont les prétentions salariales ne devaient pas être gratuites et les passages furtifs d’un Chevantón ou d’un Onyewu, qui ont joué, à eux deux, deux matchs, on l’imagine, pas bénévolement. Le milliardaire s’est en fait rendu compte que le ballon rond devenait petit à petit sa nouvelle passion. À l’image d’un quadragénaire qui se surprend à démarrer une collection de petites voitures, Tony semble s’être définitivement tourné vers le football. Lui qui est en parallèle propriétaire de l’écurie de Formule 1 Caterham pourrait investir toujours plus d’argent chez les Rangers. En effet, lassé des courses de tacot, et des résultats minables de son équipe de F1, habituée des dernières lignes, Tony pourrait vendre son second gouffre à pognon. Mise à prix ; 600 millions. Il a d’ailleurs été de moins en moins aperçu lors des Grands Prix, préférant aller au stade suivre les partenaires de Joey Barton.

Objectif maintien sur du long terme et plus si affinité

QPR ne serait dès lors pas un projet fou, jeté aux oubliettes au premier échec. Car même si son président semble ne pas être homme à être patient, les Hoops, revenus maintenant dans l’élite, peuvent espérer obtenir quelques renforts cet été. Surtout que beaucoup de joueurs prêtés vont retrouver leur chaumière (Kranjčar, Maïga, Benoît Assou-Ekotto, K.Doyle, R.Morrison) et d’autres devraient être vendus (Rémy, Mbia, Taarabt, Granero, Júlio César), laissant à Harry Redknapp un effectif quasi vierge. Âgé de 67 printemps, Dirty Harry pense à la retraite, mais avant, il souhaiterait soigner sa sortie et réaliser un dernier coup avec QPR, qui sera manifestement sa dernière équipe. C’est en tout cas ce qu’il confiait au Telegraph : « Je sens que je peux encore faire quelque chose en Premier League. Je voudrais en tout cas que ça soit avec QPR. Toutes mes ambitions tournent autour de ce club. Je ne me vois pas replonger dans une autre aventure. Si on m’avait proposé Manchester United ? J’aurais répondu : « Trop loin pour conduire chaque matin. » »

Pour ça, Harry songerait à rapatrier quelques anciennes gloires du football anglais. Rio Ferdinand, Joe Cole, Ashely Cole, et dans une moindre mesure Gareth Barry et Frank Lampard, seraient sur ses tablettes. Scott Parker, son ancien aboyeur à Tottenham, l’intéresse aussi. L’objectif pour l’ancien manager des Spurs sera de bâtir autour de Charlie Austin, redoutable déménageur et buteur de bas-fonds de 24 piges. Auteur de 19 pions cette saison, l’ancien transfuge de Birmingham est la réelle plus-value de l’équipe. On n’oubliera pas de citer Junior Hoilett. Le Canadien de 23 ans, qui aurait pu signer à Liverpool après une tonitruante saison 2011-2012, aura à cœur de rattraper le temps perdu et de signer son grand come-back dans l’élite. Redknapp ne devrait en tout cas plus bricoler comme il a pu le faire la saison passée en ne se retrouvant qu’avec que dix des vingt-cinq joueurs qu’il avait l’habitude de coacher. « L’été dernier, nous avons prêté beaucoup de bons joueurs. Vous n’avez qu’à regarder la super saison de Rémy, celle d’Mbia, qui a marqué deux buts en demi-finale d’Europa League pour Séville, ou les fréquentes titularisations de Taarabt au Milan AC. Et avec ça, il a fallu quand même trouver un onze cohérent en début de saison » , revenait-il dans les colonnes du Guardian. « Jusque-là, je n’ai pensé qu’à cette finale de Play-offs. Je n’ai pas encore vraiment pensé à au-delà. Je pense que cette saison a été très éprouvante et que je vais prendre une semaine de vacances avant de m’y remettre. » Tremblez, QPR est de retour. Pour combien de temps ? C’est bien la question.

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