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PSV : les clés d’un succès

Par Matthieu Rostac, à Amsterdam
PSV : les clés d’un succès

Ce n'était qu'une affaire de semaines, de jours : ce samedi, le PSV a remporté son vingt-deuxième titre en Eredivisie en mettant douze points dans la vue de l'Ajax, et ce, à trois journées de la fin du championnat. Sept ans que les Boeren attendaient ça. Explication d'un succès foudroyant.

Qui sont les hommes du titre ?

Un tel succès en Eredivisie implique bien évidemment tout un groupe, l’entraîneur le premier, mais force est de constater que plusieurs ont tiré leur épingle du jeu en cette saison 2014-2015 du côté d’Eindhoven, sur le terrain comme en coulisses. D’abord, l’inévitable Memphis Depay. L’ailier, sensation oranje lors du dernier Mondial, a confirmé qu’il n’était pas qu’un vulgaire Afellay, capable de livrer une saison de patron à vingt buts. Surtout, par sa vitesse comme par sa technique, Depay a semblé au-dessus de n’importe quel joueur du championnat néerlandais. Il faut reconnaître qu’il fut bien aidé par Jetro Willems, qui réalise ici sa première saison à plus de dix assists (13 en 30 matchs), et par Georginio Wijnaldum qui lui aussi confirme toutes les qualités entrevues durant la Coupe du monde au Brésil, dans un rôle moins visible, mais tout aussi important de meneur de jeu reculé. Mais le PSV version 2014-2015, ça n’est pas qu’une attaque, c’est aussi une impeccable défense, représentée par la doublette Bruma-Rekik, respectivement 23 et 20 ans, tous deux arrivés au club en même temps que Cocu. Enfin, si les lauriers de cette victoire en Eredivisie reviennent à l’ancien joueur de Barcelone, ce dernier peut les partager avec Marcel Brands. Ancien directeur technique de l’AZ Alkmaar de Louis van Gaal, champion en 2009, il débarque au PSV en 2010 avec une idée précise : s’appuyer sur un centre de formation en pleine mutation. Autre idée lumineuse ? Choisir en 2013 de nommer un entraîneur sans expérience à la tête du PSV avant qu’il ne ramène le titre en Eredivisie deux ans plus tard.

Comment le PSV a détrôné l’Ajax ?

Avec la manière, tout simplement. Si le PSV a été plutôt à la peine cette année en Ligue Europa (sorti deuxième du groupe E, à dix points du Dinamo Moscou, puis éliminé sèchement par le Zénith en seizièmes), il a été en revanche étincelant tout au long de cette Eredivisie 2014-2015. Comment ? En développant un jeu en totale opposition de celui qui faisait la force d’un Ajax champion depuis quatre ans. Tandis que les Ajacides s’obstinaient à vouloir la possession de balle et la domination du jeu, le PSV a fait dans le pragmatisme. Avec pléthore de choix offensifs, le technicien néerlandais a joué très souvent en 4-1-2-3 avec un trio offensif Depay-De Jong-Narsingh, amenant une certaine verticalité et une incroyable rapidité d’exécution. Pour protéger ses arrières, un bloc qui montait très vite pour camper dans la moitié adverse. Résultat : 84 buts marqués jusqu’ici – dont 39 pour la doublette Depay-De Jong – soit 20 de plus que le rival ajacide. Et seulement 27 buts encaissés en 31 matchs, deuxième meilleure défense derrière l’Ajax. Aussi, ce titre en Eredivisie pour le PSV est celui de la gagne. Le club d’Eindhoven émarge à 79 points alors qu’il lui reste trois matchs à jouer et donc trois potentielles victoires. Ce qui pourrait lui donner un total de 88 points à l’issue de la saison. On n’a pas fait mieux depuis l’Ajax lors de la saison 1997-98 (89 points). Du côté d’Amsterdam, même si les leaders Blind et De Jong ont quitté De Toekomst l’été dernier, l’Ajax n’a pas manqué son rendez-vous pour autant : l’équipe a simplement joué au niveau qui a toujours été le sien depuis plusieurs années. Sauf que cette saison, l’adversaire était au-dessus. En témoigne ce but éclair.

La méthode Cocu, c’est quoi ?

Dans un championnat qui se fait piller ses jeunes à chaque mercato, faire émerger les espoirs très vite est devenu une nécessité. Phillip Cocu le sait mieux que quiconque. Déjà au PSV en 2012 en tant qu’assistant de Fred Rutten, le néo-champion d’Eredivisie avait assuré l’intérim pour quelques matchs après que l’actuel entraîneur de Feyenoord se soit fait dégager. Sa première action ? Faire définitivement monter en pro un gamin de 18 ans : Memphis Depay. Et lorsque Cocu devient officiellement l’entraîneur du PSV à l’été 2013, il se voit dans l’obligation de recomposer une équipe décimée par de nombreux départs : Strootman à la Roma, Mertens au Napoli, Jeremain Lens au Dynamo Kiev, voire Erik Pieters à Stoke City. En plus des expérimentés Schaars et Park Ji-sung, il recrute les espoirs Jeffrey Bruma (Chelsea) et Adam Maher (AZ), ainsi que Karim Rekik en prêt de Manchester City. Il promeut également Jurgen Locadia, Jorrit Hendrix, Joshua Brenet qui tiennent l’équipe du PSV Jong. Cette saison, le PSV est arrivé à maturité avec un groupe d’une moyenne d’âge de 23 ans (en incluant les vétérans Schaars, Pasveer et Wintjens, tous trois 31 ans). Mais la méthode Cocu, c’est aussi savoir écouter les anciens. Depuis le début de l’année 2015, le PSV a mis à la disposition de son entraîneur un consultant de choix : Guus Hiddink. Sans doute dans l’idée d’aider Cocu à persévérer dans la voie du pragmatisme qui a fait son succès cette saison en Eredivisie et qui fit celui de Hiddink partout où il est passé pendant quinze ans, notamment au PSV alors que Cocu finissait sa carrière tranquillou.

Et maintenant, on fait quoi ?

On reconstruit un effectif pour la saison prochaine. Parce qu’évidemment, une telle furia sur les Pays-Bas a attiré les regards des grands clubs sur le PSV. On parle d’ores et déjà d’un départ de Memphis Depay au Manchester United de Papa Van Gaal (le PSG et Liverpool se seraient également renseignés sur le bonhomme). Une destination qu’aimerait bien suivre Georginio Wijnaldum, mais jusqu’ici, personne ne s’est manifesté du côté de la Premier League pour acquérir le milieu néerlandais. Nul doute que la situation se décantera d’ici quelques mois, tout comme pour les autres artificiers du club Jetro Willems, Luuk de Jong et Luciano Narsingh. En revanche, Adam Maher restera sans doute au Phillips Stadion l’année prochaine pour jouer la Ligue des champions, en compagnie du Mexicain Andrés Guardado, dont l’option d’achat fixée par Valence vient d’être levée par les Boeren. Autre joueur prêté, cette fois-ci par Manchester City, Karim Rekik risque sans doute de plier les gaules après deux saisons passées à Eindhoven. Il se murmure que le PSV serait prêt à signer définitivement Nicolas Isimat-Mirin pour le remplacer, venu en prêt de Monaco et auteur de prestations convaincantes cette saison. Quant à Phillip Cocu, le contrat de ce dernier court jusqu’à juin 2017. Ce qui lui laisse le temps de glaner encore deux titres en Eredivisie.

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