- C1
- 8es
- PSV-Arsenal (1-7)
Arsenal : feu d’artifice ou feu de paille ?
Épatant contre le PSV Eindhoven, Arsenal a peut-être relancé sa saison. À peine leurs ambitions en championnat éteintes, les Gunners auraient-ils trouvé une nouvelle cible avec la Ligue des champions ?

Auteur d’un carton historique sur la pelouse du PSV en huitièmes de finale allers de Ligue des champions (1-7), Arsenal a posé un joli CV de candidature parmi les prétendants au titre en C1 cette saison. Toujours handicapé par les blessures, le club londonien a montré qu’il avait su s’adapter aux embûches et aux coups durs. Suffisant pour espérer aller au bout ? Rien n’est moins sûr…
Enterrés trop vite, ces Gunners ?
En enchaînant les records à Eindhoven mardi, Arsenal a impressionné l’Europe et s’est affirmé comme une équipe qui sera bien plus qu’un poil à gratter au moment où le continent avait quelque peu détourné le regard de ses ambitions. Largué en championnat (13 points de retard sur Liverpool, avec un match en moins) et moins flamboyant, Arsenal faisait moins peur et semblait se diriger vers une nouvelle saison sans titre majeur. Mais il vient certainement de trouver un nouvel allant à son exercice 2024-2025, qui prendra peut-être des airs plus européens que britanniques.
Mikel Arteta a promis de ne rien lâcher dans la course au titre, mais on peut légitimement penser que la raison le fera rapidement changer d’avis. Ajoutez à cela qu’Arsenal n’est plus en lice ni en Cup, ni en Coupe de la Ligue, et voilà le calendrier londonien largement dégarni. Les quarts quasiment en poche, les finalistes de 2006 peuvent désormais zieuter vers leur futur adversaire. Pour le moment, c’est le Real Madrid qui tient la corde et ça ne devrait pas déplaire aux fans des Gunners, eux qui avaient fait tomber les Galactiques de Zizou et Ronaldo au stade des huitièmes lors de leur seule confrontation européenne… en 2006.
Arsenal devient la 1ère équipe de l'histoire à inscrire 7 buts à l'extérieur en phase à élimination directe de @ChampionsLeague. #PSVARS
— Stats Foot (@Statsdufoot) March 4, 2025
Surtout, il ne faut pas oublier qu’avant de connaître une avalanche de blessures, Arsenal faisait partie des équipes les plus impressionnantes du continent et qu’un certain Bukayo Saka semblait enfin prêt à prendre place à la table des meilleurs joueurs du monde. Ce dernier ne devrait même plus tarder à retrouver les terrains, en compagnie de son compère Gabriel Martinelli, après la trêve internationale, alors que les fins de saison de Gabriel Jesus et de Kai Havertz ont, elles, déjà été actées. Ces bonnes nouvelles s’ajouteront au fait qu’entre-temps, Ethan Nwaneri a totalement passé un cap, comme son pote Myles Lewis-Skelly dans l’arrière-garde, et que Mikel Merino s’est, lui, découvert des talents d’avant-centre. Plus largement, c’est tout le collectif qui a dû hausser le ton et les six buteurs différents de la bataille d’Eindhoven en sont une belle preuve.
Ne pas s’emballer, ne pas s’emballer
Pour autant, rien n’indique qu’Arsenal est totalement rétabli d’une certaine période de turbulences et de la fin de ses espoirs nationaux. Si l’équipe reste effectivement sur cinq victoires de suite sur la scène européenne, la qualité des adversaires reste peut-être à nuancer. Depuis sa défaite contre l’Inter, candidat au titre, la formation d’Arteta n’a pas vraiment affronté de cadors (Monaco, Sporting, Zagreb, Gérone et donc le PSV) malgré des succès probants et 20 buts marqués sur ces cinq succès. La vraie dynamique d’Arsenal donne une autre lecture au rendement incroyable observé aux Pays-Bas. La défaite contre West Ham et le nul concédé contre Nottingham Forest récemment ont peut-être traduit une équipe bientôt à bout de souffle, où les joueurs n’ont plus vraiment le loisir de se reposer tant les blessures s’enchaînent sur les cadres de l’effectif. Surtout, la force mentale, encore observée contre Manchester City il n’y a pas si longtemps, semblait avoir disparu depuis quelques semaines dans le nord de Londres, tout autant que la réussite offensive.
BOWEN JOUE UN MAUVAIS TOUR AUX GUNNERS 🃏 Sur un contre éclair, les Hammers viennent punir Arsenal qui avait le contrôle de la mi-temps 😬#ARSWHU | #PremierLeague pic.twitter.com/1847p2DM5t
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) February 22, 2025
Qui sait d’ailleurs ce qu’il serait advenu des Gunners si Ismael Saibari n’avait pas fracassé la barre alors que le but s’ouvrait à lui et que le score était encore nul et vierge aux Pays-Bas ? Est-ce qu’Arsenal n’aurait pas commencé à douter face à une formation qui avait sorti la Juve, certes balbutiante, en barrages, mais qui bénéficiait tout de même d’un but d’avance avant la confrontation retour. L’ultra réalisme anglais (8 tirs cadrés, sept buts) et la faiblesse défensive criante du PSV ont d’ailleurs tranché avec le manque de réussite des Néerlandais, quand la réussite a permis à Lewis-Skelly d’éviter l’exclusion pour un deuxième jaune dès la 26e minute. Arteta ne s’y est pas trompé en le sortant dix minutes plus tard. Les raisons d’y croire sont donc nombreuses pour des Gunners qui rêvent de nouveau en grand depuis l’arrivée du Basque sur leur banc, mais les signaux d’alerte n’ont pas totalement disparu. S’ils regardent PSG-Liverpool (tiens, tiens, leur Némésis) ce mercredi soir, ils auront déjà un bon ordre d’idée du niveau d’emballage autorisé avant d’affronter un ogre européen au prochain tour.
Arsenal cale à EvertonPar Julien Faure