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PSG : une préparation à la petite semaine
Après trois matchs amicaux face à des adversaires plus faibles, le bilan parisien affiche seulement une victoire, un nul et une défaite. Les débuts de Luis Enrique sur le banc ne font pas rêver, mais l’extrasportif est encore plus alarmant. En une semaine, Kylian Mbappé a été mis à l’écart, les rumeurs l’ont envoyé en Arabie saoudite, avant que ce ne soit finalement Marco Verratti qui soit sur le départ. Bienvenue à Paris, Luis !
Au Paris Saint-Germain, les semaines gaguesques deviennent si récurrentes que cela devient une norme. Depuis sept jours, Luis Enrique a pu avoir un aperçu quasi exhaustif de ce que pourrait être son quotidien dans le club de la capitale. Même s’il a connu le Barça et son agitation permanente, le technicien espagnol pourrait rapidement être en proie aux mêmes tracas que Thomas Tuchel ou Christophe Galtier avant lui. La première victoire de la présaison face au Havre (2-0), vendredi dernier, n’a pas été fêtée bien longtemps. Alors en pleins préparatifs pour s’envoler vers le Japon et sa tournée lucrative, les Parisiens apprennent dans la soirée que Kylian Mbappé ne sera pas de la partie. En conflit ouvert avec la direction depuis le début de l’été, le meilleur buteur de l’histoire du club est puni comme un vulgaire écolier. Contraint d’aller au coin avec Leandro Paredes, Abdou Diallo ou Timothée Pembélé, l’international français garde le sourire et continue d’attirer les convoitises du monde entier. Al-Hilal en aurait fait sa prochaine cible, évidemment pas découragé par les prix exorbitants.
Tournée vinaigre au Japon
À 24 ans, « Kyks » a repoussé d’un revers de main les offres saoudiennes. Finalement, le club le plus titré du pays préfère jeter son dévolu sur… Marco Verratti. Lui semble plus enclin à céder aux sirènes du Royaume. Actuellement au Japon avec le reste du groupe, l’Italien a participé aux deux contre-performances du PSG, face à Al-Nasr (0-0) et surtout la défaite de ce vendredi contre Osaka (2-3). Dans une ambiance pesante, les hommes de Luis Enrique avancent à tâtons et semblent loin du niveau de jeu des anciennes équipes dans lesquelles le coach a officié. À ce niveau, pas de quoi s’enflammer au bout de trois rencontres au rythme estival et alors que le mois d’août n’est même pas encore commencé.
Pour le reste en revanche, les signaux ne sont pas tous au vert. L’affaire Kylian Mbappé est dans toutes les têtes et sur toutes les lèvres du pays, on imagine que du Qatar au Japon, ça doit aussi bouillonner. Buteur face au HAC, son absence s’est fait ressentir lors des deux matchs suivants, alors que le Paris Saint-Germain peinait à se procurer des occasions franches. Luis Enrique a souvent été critiqué, lors de son passage à la tête de la sélection espagnole, pour le manque de profondeur et de qualité individuelle de La Roja. Sans le numéro 7, et avec un Neymar dont l’état physique interroge constamment, il pourrait être confronté aux mêmes difficultés. Au-delà du terrain, l’institution parisienne sera, elle, forcément impactée. En cas de mise à l’écart prolongée, on parlera de gâchis ; s’il part, ce sera perçu comme une mauvaise gestion du contrat ; s’il réintègre le groupe, l’aveu d’impuissance sera impossible à masquer.
L’éclaircie Dembélé ?
Un éventuel départ de Marco Verratti sera également difficile à pallier. Malgré tout l’agacement qu’il suscite – Paris oblige –, l’Italien reste la pièce maîtresse du PSG de cette dernière décennie. Vitinha, Manuel Ugarte ou Fabián Ruiz ne semblent pas encore avoir les épaules pour lui succéder. Le marché des transferts est loin d’avoir fermé ses portes, et Luis Campos va devoir se creuser la tête pour trouver le remplaçant idoine. Mais le PSG attire-t-il encore ? D’après les dernières rumeurs, Ousmane Dembélé serait justement sous le charme de la capitale. L’ailier du FC Barcelone dispose d’une clause libératoire de 50 millions d’euros, et les dirigeants parisiens seraient bien inspirés de la lever avant que celle-ci ne double. Le Français sort de sa meilleure saison catalane sur le plan statistique, avec huit buts et neuf passes décisives toutes compétitions confondues, mais a encore été éloigné des terrains près de vingt fois durant le dernier exercice. Pour remplacer Lionel Messi sur le flanc droit du 4-3-3, pas dit qu’il soit l’option la plus fiable.
Il reste deux matchs de préparation au Paris Saint-Germain pour se faire les dents, avant de lancer sa saison de Ligue 1, le 12 août prochain, face au FC Lorient, un habitué des sales coups au mois d’août au Parc des Princes. Le temps de jeu accordé à Warren Zaïre-Emery, Ismaël Gharbi et Noha Lemina, lors des premières sorties, est l’une des rares raisons de se laisser aller à l’enthousiasme. Pour ne pas s’inquiéter, Luis Enrique devra, de toute façon, voir sur le long terme. Parce qu’à Paris, « instant T » rime toujours avec « urgence ».
Par Enzo Leanni