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PSG-Toulouse : Il n’y a plus de saisons
Le football français lance son année 2024 par un Trophée des champions, reporté à ce mercredi soir au Parc des Princes, entre le PSG et Toulouse. Une affiche qui, pour diverses raisons, n'excite pas grand monde.
Après deux semaines de privation, tous les amoureux du football hexagonal se réjouissent de pouvoir enfin combler leur manque, qui plus est avec un match supposément à enjeu. Car un an après avoir expérimenté le fameux Boxing Day à la française, les fêtes ont cette fois été bien plus calmes côté ballon rond, tout juste troublées le temps d’un petit match anglais par-ci par-là. Pourtant, l’excitation à l’approche de ce Trophée des champions est proche du néant, que ce soit parmi les supporters des deux camps ou les simples observateurs en attente de sensations fortes.
Cinq mois de retard
Le contexte dans lequel sera jouée la partie n’incite guère à l’enthousiasme. Comme il y a trois ans en raison du Covid, les circonstances ont une nouvelle fois poussé la Ligue à décaler ce qui constitue traditionnellement le premier rendez-vous de la saison au cœur de l’été à cette triste soirée d’hiver. Une certaine perte de sens pour un match mettant aux prises le champion de France en titre au vainqueur de la Coupe, quand les deux sacres datent de sept ou huit mois, soit une éternité. Pour ne rien arranger, après des semaines de tergiversation, il a finalement été décidé que les protagonistes croiseraient le fer dans le stade de l’un d’entre eux, rompant le principe de terrain neutre. Comme si rien n’était fait pour valoriser un trophée qui manque déjà largement de reconnaissance.
— Indians Tolosa (@Indians_Tolosa) December 18, 2023
Pire, l’ambiance au sein du Parc des Princes risque de ne guère réchauffer une atmosphère qui s’annonce bien fraîche dans la capitale. Face à l’absurdité de la situation, les ultras toulousains ont en effet décidé de ne pas faire le déplacement : « Si l’organisation foirée de ce match en Thaïlande a rebattu les cartes en nous laissant l’espoir que ce trophée puisse se jouer en France, sur terrain neutre, avec la présence des supporters des deux camps, c’était compter sans la LFP, fustigeaient les NVDRS mi-décembre. Ce match a finalement été programmé au dernier moment sur le terrain de notre adversaire. Comment est-ce possible de prétendre respecter l’équité sportive en choisissant le stade du PSG pour accueillir la rencontre ? » Leurs homologues parisiens seront également absents, protestant notamment contre le prix de places. Le premier Trophée des champions disputé devant un public français depuis 2008 (le stade Bollaert était à huis clos en janvier 2021) devrait donc sonner bien creux.
Un match de préparation hivernal
Pour créer un peu d’émoi à l’approche du coup d’envoi, difficile également de se tourner vers le terrain. À part pour s’accrocher aux quelques enjeux sportifs, comme la possibilité pour Luis Enrique d’obtenir son premier sacre avec le Paris Saint-Germain (et rafraîchir ainsi un palmarès figé depuis 2015). « C’est vrai demain, on a cette opportunité de remporter notre premier trophée et c’est une grande motivation », tentait de galvaniser l’Espagnol mardi en conférence de presse. Mais personne n’est dupe, que Paris l’emporte ou non ne changera pas fondamentalement la lecture qui sera faite de la saison au moment de dresser le bilan de ses premiers pas dans la capitale, à la fin du printemps. Ajouter ce Trophée des champions au palmarès est devenu une routine pour le PSG version QSI (à l’exception de l’été 2021 contre Lille) et celui-ci se retrouve en sus privé de la saveur de la nouveauté propre à chaque entame de saison.
Du côté de Toulouse, toute occasion de soulever un trophée constitue un événement au vu du palmarès peu garni du club, surtout dans la foulée d’une année 2023 folle en émotions. Mais là encore, l’absence des supporters les plus fervents ou le contexte sportif du club n’incitent pas à un grand optimisme. Au sortir de la trêve, ce rendez-vous s’apparente de part et d’autre davantage à un match de reprise dans le but de préparer d’autres échéances. La course au titre et la Ligue des champions d’un côté ; la lutte pour le maintien et le bonheur d’un nouveau tour de piste européen contre Benfica de l’autre revêtent une importance bien supérieure. Et sont déjà dans toutes les têtes, à l’image de celle de Danilo. « L’année dernière, on avait perdu contre Lens le 1er janvier. Là, on est concentrés sur Toulouse, insistait le Portugais face aux médias. Le plus important est d’être compacts, une vraie équipe pour arriver le 14 février et battre la Real Sociedad. » La préparation pour le rendez-vous de l’année peut commencer.
Par Tom Binet