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- PSG-Liverpool (2-1)
PSG : Souffrir plus pour gagner plus
Le PSG n'a pas été flamboyant, le PSG a même failli se tirer une balle dans le pied tout seul. Mais le PSG a tout de même battu Liverpool mercredi soir et pris une option pour la qualification. Et vu le contexte ainsi que le passif parisien, c'est bien plus qu'une victoire : l'annonce que Paris peut gagner en souffrant.
La joie parisienne au coup de sifflet final ressemble à celle d’un titre ou d’une qualification en finale. Il ne s’agit pourtant que d’une option – sérieuse – prise pour sortir de son groupe. Mais au vu du contexte d’avant-match – un PSG dos au mur et dont beaucoup attendaient la chute – et surtout de la physionomie d’un second acte sur la défensive, la victoire du champion de France vaut de l’or. Car dans la saison du club, voire dans son histoire récente, elle peut représenter un tournant : quasiment éliminé au soir de la troisième journée et un nul miraculeux face à Naples, le club de la capitale sortira de l’un des groupes les plus durs de la Ligue des champions s’il fait le job à Belgrade dans deux semaines. À savoir ne pas perdre face à l’Étoile rouge, certes redoutable chez elle, mais à l’effectif clairement inférieur à celui à disposition de Thomas Tuchel.
PSG encore fragile
Il y a encore quelques heures, le match contre Liverpool apparaissait comme une possible fin de cycle, voire de fin de projet qatari : l’enterrement définitif des ambitions européennes avec l’affront d’un reversement en Ligue Europa, la possible lassitude de cadres comme Kylian Mbappé ou Neymar Jr. venus pour gagner la C1, et un recul encore plus embarrassant de la crédibilité de toute l’entité parisienne. Alors certes, ce PSG-là n’a clairement pas, aujourd’hui, le profil d’un vainqueur potentiel de C1 : il a remis Liverpool en selle tout seul, alors qu’il avait le match à sa main, a passé quasiment toute une mi-temps coupé en deux et à défendre, et n’a jamais donné l’impression de maîtriser son affaire.
Exorcisé du passé ?
Mais ce PSG-là, à défaut d’être beau et d’avoir le pied sur le ballon, a su souffrir et tenir l’essentiel, à savoir la victoire dont il avait besoin pour rester en vie. Et quand on regarde dans le rétroviseur les dernières performances de Marco Verratti and co dans pareille situation, les progrès affichés sous les ordres de Thomas Tuchel sont criants. Avant de perdre en sérénité à cause du penalty offert par Ángel Di María à la suite d’un tacle inopportun dans la surface, Paris a imprimé une réelle intensité européenne aux Reds. Par la suite, dans le dur, les Franciliens ont su serrer les dents pour aller chercher les ballons dangereux qui traînaient aux abords des cages de Gianluigi Buffon. Le portier italien a d’ailleurs très peu eu à faire, un paradoxe si l’on considère le temps de présence liverpuldien dans le camp français.
Thiago Silva et Marquinhos au top
Une solidité qui doit grandement à quelques cadres comme Thiago Silva ou Marquinhos. Des tauliers présumés qui sont au niveau quand l’exigence augmente, c’est un signe qui ne trompe pas. L’an dernier contre le Real Madrid, comme douze mois plus tôt à Barcelone, les « stars » parisiennes avaient perdu pied dans le money time. Il ne s’agit que de la phase de groupes, mais la trajectoire imprimée sous la coupe de Tuchel peut pousser à l’optimisme : Paris sait maîtriser ses nerfs, à défaut du jeu, et n’a pas perdu pied quand le bateau tanguait. Il faut encore valider le ticket dans deux semaines à Belgrade, mais en jouant – ou plutôt luttant – comme ce mercredi soir, la qualification devrait tomber. Une qualification étriquée qui pourrait libérer le PSG.
Par Nicolas Jucha