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Mandanda, la classe internationale
À bientôt 38 ans, Steve Mandanda a rappelé ce dimanche que l'heure de la retraite n'avait pas encore sonné. Le gardien rennais s'est montré infranchissable face au PSG et à Kylian Mbappé.
Le 28 mars, dans huit jours, Steve Mandanda fêtera ses 38 ans, mais ce dimanche après-midi, le poids des années a semblé bien léger pour le champion du monde qui ne fait décidément pas son âge. En deux mois, le gardien rennais aura battu le PSG, son ancien grand rival, à deux reprises (1-0 et 2-0), soit autant que sur ses 21 derniers Classiques avec l’OM. Il a également signé un clean sheet pour la troisième fois de sa carrière au Parc des Princes, où il a été immense pour permettre à Rennes de faire un carton plein contre Paris cette saison sans encaisser aucun but, une première en Ligue 1 depuis le début de l’ère QSI. « Un Mandanda international ? C’est facile, c’est bien trouvé », souriait-il au micro de Canal + quelques secondes après le coup de sifflet final. Le dernier rempart breton ne montera pas les fameux escaliers du château de Clairefontaine en ce début de semaine, lui qui avait annoncé prendre sa retraite internationale cinq jours seulement après Hugo Lloris en janvier, estimant notamment que c’était « bien aussi de savoir s’arrêter quand il faut ». La retraite tout court, en revanche, ce n’est pas pour tout de suite.
Un gage d’expérience
Il n’avait pas eu grand-chose à faire la semaine dernière à Auxerre (0 tir cadré pour l’AJA) dans un match où le Stade rennais n’avait pas brillé. Deux mois plus tôt, il n’avait eu à intervenir qu’une fois contre le PSG au Roazhon Park. L’histoire a été différente ce week-end. Si Paris a été médiocre, Mandanda a pu se mettre en valeur, signant 8 arrêts, soit un de plus qu’à Nantes le mois dernier, dans une rencontre où il avait déjà été énorme en permettant aux Rouge et Noir de s’imposer dans le derby. Par où commencer pour parler de sa performance majuscule dans la capitale à l’aube du printemps ? Peut-être par ce sauvetage peu académique du visage sur une première tentative de Kylian Mbappé, qui n’a jamais pu trouver la faille face à son « tonton » chez les Bleus. Il n’a pas tremblé sur une autre frappe puissante de la star parisienne, ni d’ailleurs sur les deux pétards de Lionel Messi ou le tir de Timothée Pembélé, avant une parade splendide sur un enroulé de Marco Verratti comme cerise sur le gâteau. Un mur infranchissable et un gage de sérénité pour ses partenaires, au sol comme dans les airs, avec pour couronner le tout un jeu au pied et un sens de l’anticipation précieux.
Voilà tout ce que peut apporter Mandanda, qui devrait célébrer son 500e match en Ligue 1 le mois prochain, dans une équipe trop souvent plombée par son manque d’expérience cette saison. « Il a fait des arrêts décisifs à des moments très importants du match, soulignait Bruno Genesio après le succès du SRFC. C ’est pour ça que je dis qu’on a besoin de joueurs matures et expérimentés. Steve en a vécu beaucoup des Classiques. Forcément, ça vous aide à avoir de la sérénité et du calme, et ça rejaillit sur la défense et les autres joueurs. Il a été précieux à la fois par ses qualités de gardien et cette expérience indispensable pour le très très haut niveau. » Une 11e « feuille propre » en 34 apparitions pour l’ancien Marseillais, qui aurait parfois pu faire mieux dans certaines rencontres, mais qui n’est jamais passé totalement à côté.
Surtout, il a beaucoup apporté dans le vestiaire, alors qu’il s’est parfaitement adapté à sa nouvelle ville. Un patron de peu de mots, mais un patron quand même, un peu plus quand, comme ce dimanche, il doit diriger une charnière très jeune (21,7 ans de moyenne d’âge entre Theate, Wooh et Omari). « Il faut garder cet état d’esprit, ne pas l’avoir que sur ces matchs-là, l’avoir tous les week-ends. Il faut aller au bout jusqu’à la fin de saison pour décrocher le meilleur classement possible. Ça va être comme la saison dernière, jusqu’à la dernière journée, la dernière seconde, expliquait Mandanda. À nous d’être solides, de faire ce genre prestations, et surtout d’enchaîner des séries pour accrocher l’Europe car c’est l’objectif. » Un message clair et posé, comme toujours avec le gardien, envoyé à ses partenaires et à un club en quête d’une sixième qualification d’affilée pour une compétition européenne. Une preuve aussi qu’il n’a jamais été question d’une fin de carrière pépère pour Mandanda en Bretagne, où son aventure ressemble plutôt pour l’instant à une seconde jeunesse.
Par Clément Gavard, au Parc des Princes