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PSG-Real : Paris a-t-il déjà perdu la bataille du milieu ?

Par Alexandre Aflalo
6 minutes
PSG-Real : Paris a-t-il déjà perdu la bataille du milieu ?

Depuis son arrivée sur le banc du PSG il y a un peu plus d'un an, Mauricio Pochettino peine à trouver la solution à une équation : quel milieu doit-il aligner pour faire rouler son infernale machine parisienne ? Marco Verratti est un pion indispensable, mais en 6 ou en 8 ? Et avec qui à ses côtés ? Danilo, Herrera, Paredes, Gueye ? Dans un milieu à deux, à trois, à quatre ? Ce casse-tête hante le staff parisien, qui n'a pas aligné plus de deux fois le même milieu cette saison à l'heure où le Real arrive au Parc avec une triplette qui se connaît sur le bout des doigts.

Au moment de coucher son onze sur le tableau blanc du vestiaire domicile du Parc des Princes avant la réception du Stade rennais, vendredi soir dernier, Mauricio Pochettino a pu se sentir, comme souvent depuis qu’il a pris les commandes du PSG, dépaysé. Si beaucoup d’équipes et d’entraîneurs bâtissent leurs fondations sur la répétition, les habitudes, la construction d’une équipe type qu’ils tentent d’aligner match après match, l’Argentin, lui, a le luxe – ou la malédiction – de connaître la nouveauté à chaque rencontre dans ses feuilles de match. Face à Rennes, donc, à quatre jours de la réception du Real Madrid, le coach argentin a notamment sorti de son chapeau un milieu Verratti-Paredes-Draxler. En 34 matchs toutes compétitions confondues cette saison, il s’agit de la 29e combinaison différente de milieux de terrain présentée par le club de la capitale.

11 joueurs, 6 réguliers, 4 systèmes, 29 combinaisons et surtout un gros bazar

Cette instabilité au milieu de terrain est symptomatique de celle qui touche globalement le PSG cette saison. Comme le soulignait récemment le journal suisse Le Temps, qui avait fait les comptes en janvier dernier, le club de la capitale n’a plus aligné deux fois le même onze de départ depuis plus de 100 matchs. Une incongruité parmi les cadors européens, où les succès sont acquis notamment à la faveur d’une grande stabilité. Du moins, plus grande qu’au Paris Saint-Germain. Cette saison, onze joueurs ont été utilisés au moins une fois au milieu de terrain par le PSG (Verratti, Herrera, Gueye, Wijnaldum, Danilo, Pardes, Dina Ebimbe, Draxler, Rafinha, Di María et Michut) dans quatre systèmes différents (4-4-2 à plat, 4-4-2 losange, 4-3-3, 4-2-3-1). Pour comparer, au Real Madrid, prochain adversaire du PSG en Ligue des champions, on ne compte que huit joueurs utilisés à ces postes du milieu de terrain (Casemiro, Modrić, Kroos, Valverde, Camavinga, Isco, Vinicius et Asensio) dans trois systèmes (4-3-3, 4-4-2, 4-1-3-2).

À une époque pas si lointaine, un PSG qui se rêvait Barça avait bâti son effectif autour d’un irremplaçable trio au milieu : Motta, la sentinelle ; Matuidi, l’infatigable homme à tout faire ; et Verratti, le relayeur de génie. Trois hommes ultrafiables, trois profils ultracomplémentaires, trois titulaires indiscutables et indiscutés, autant sur le terrain que dans le vestiaire. Depuis les départs des deux premiers, Paris n’a plus retrouvé ni cette solidité ni cette stabilité dans son entrejeu. Un chiffre plus que parlant : le plus grand nombre de fois que Paris a aligné le même milieu de terrain cette saison est… 2, et c’est arrivé pour cinq triplettes différentes (Verratti-Herrera-Gueye, Verratti-Herrera-Danilo, Verratti-Gueye-Wijnaldum, Gueye-Wijnaldum-Danilo et Verratti-Danilo-Paredes). Parmi celles-ci, seules deux ont été alignées deux matchs de suite. Le résultat, ce sont des compositions parisiennes qui sont un casse-tête à analyser. Cette saison, six joueurs (Verratti, Herrera, Danilo, Paredes, Gueye et Wijnaldum) comptent plus de dix titularisations au milieu de terrain, aucun n’en compte 20 (même si Verratti, actuellement à 19, atteindra ce total en cas de titularisation contre le Real Madrid).

Le Real, le parfait inverse

Ce qu’on peut lire de deux façons : une certaine fragilité d’abord, avec des joueurs régulièrement blessés et à tour de rôle, l’absence ensuite, à l’exception de Verratti – qui reste le plus fragile physiquement même s’il est, paradoxalement, celui qui tient la plus longue série (en cours) de matchs débutés consécutifs (7) – de titulaire indiscutable. Pas évident, dans ces conditions, de bâtir quelque chose de cohérent : même si ce sont souvent les mêmes joueurs que l’on retrouve, ce n’est jamais ensemble, et ce milieu parisien interchangeable à l’extrême, malgré la diversité des profils dont le PSG dispose à ce poste, raconte peut-être l’inconstance dans l’organisation du jeu côté rouge et bleu.

Le Real offre le parfait exemple inverse, et n’a pas attendu cette saison pour le démontrer. Depuis le retour de prêt de Casemiro en 2015, les Merengues disposent, avec Kroos et Modrić, sans doute d’une des triplettes les plus talentueuses et performantes de son histoire, qui continue à avancer avec une fiabilité sans faille après sept ans de cohabitation. On n’est donc absolument pas surpris, à analyser les compos du Real cette saison, d’y voir un gouffre avec celles du PSG : les Merengues ont pu compter sur leur triplette titulaire à 17 reprises cette saison, dont 7 fois de suite entre fin novembre et mi-janvier. Du point de vue des chiffres individuels, Casemiro affiche déjà 30 matchs au compteur cette saison, 24 pour Modrić et 25 pour Kroos, qui a démarré 24 des 25 derniers matchs du Real Madrid depuis son retour de blessure. Derrière, la hiérarchie est claire : quand l’un des trois souffle, comme ce fut le cas pour Modrić contre Villarreal dimanche, c’est le plus souvent Valverde qui entre en scène (14 titularisations cette saison), puis Camavinga (9), alors que des joueurs comme Isco, Vinicius et Asensio ont pu être utilisés au milieu très ponctuellement en début de saison, quand Kroos était blessé. Stabilité, hiérarchie, excellence.

Espérer au-delà des chiffres

Pourquoi est-ce si important ? Au-delà de l’attaque et de ses exploits individuels, sur lesquels le PSG a tendance à trop reposer, l’âme d’une équipe se situe bien souvent au milieu de terrain, où le ballon circule et vit la majorité du temps d’un match de football. Les critiques sur la philosophie de jeu ou le fonds de jeu du PSG ont commencé lorsqu’il a perdu ses valeurs sûres de l’entrejeu et qu’il a peiné à les remplacer, avec, depuis 2017 et le départ de Blaise Matuidi, des Giovani Lo Celso, Grzegorz Krychowiak, Lassana Diarra, Leandro Paredes, Idrissa Gueye, Ander Herrera, Rafinha, Danilo Pereira et Georginio Wijnaldum qui ne sont pas vraiment parvenus à combler le vide. Au cœur de la crise identitaire que traverse le Paris Saint-Germain, il y a ce vide au milieu à combler. Et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la défense, avec les infatigables Navas (désormais Donnarumma), Marquinhos et Kimpembe, est depuis une paire de saisons le secteur parisien qui déçoit le plus rarement.

Sans présager du pire si tôt dans la saison pour Paris, il est quasiment déjà assuré face au Real Madrid de perdre la bataille du milieu. Il reste heureusement quelques motifs d’espoir : évidemment, ce n’est pas son milieu en béton armé qui fait du Real la meilleure équipe du monde quoi qu’il arrive, et les Merenguesont des fêlures exploitables par un PSG qui, en Ligue des champions, a l’habitude de se transcender et de dépasser ses petits manques par une solidarité exceptionnelle et quelques fulgurances offensives. Une habitude qui a autant montré ses bienfaits que ses limites.

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