- C1
- 8es
- PSG-Real Madrid
PSG – Real Madrid : Ici tout commence
Il paraît que la saison a débuté en août et que le Paris Saint-Germain aurait gagné quelques matchs. Pourtant, pour le club de la capitale, la saison ne fait que commencer avec ce huitième de finale aller de Ligue des champions face au Real Madrid au Parc des Princes. Une rencontre qui arrive au moment où les supporters ont exprimé leur colère envers les joueurs et dirigeants parisiens. Une victoire et tout est pardonné ?
34 matchs, 3060 minutes disputées, 23 victoires, 8 nuls, 3 défaites, 72 buts marqués, 28 encaissés, une défaite au Trophée des champions, une élimination lors des huitièmes de finale de la Coupe de France, une qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions, quatre maillots différents sortis : tel est jusqu’ici le bilan de ce PSG 2021-2022. Un bilan qu’il est possible d’observer de deux façons. Verre à moitié plein : 68% de victoires, plus de deux buts par match, une Ligue 1 déjà pliée et un Kylian Mbappé en feu. Verre à moitié vide : deux trophées déjà laissés sur le bord de la route, un Lionel Messi qui cherche encore ses repères, un style de jeu impossible à ranger dans une case et des supporters en colère. Les indécis, eux, n’attendent qu’une chose : que le verre se remplisse ou se vide avec le début de la phase finale de la Ligue des champions, compétition qui va décider de l’adjectif à adosser à la première saison pleine de Mauricio Pochettino sur le banc parisien. Peu importe ce qui a été fait jusqu’ici, tout se décide ici et maintenant, lors de cette période sur laquelle le staff bosse depuis des mois pour que les joueurs débarquent au poil physiquement. Interrogé sur le sujet lundi en conférence de presse, Marquinhos a quand même grincé des dents : « Et tout ce qu’on a fait avant, on le jette à la poubelle ? Il ne faut pas rigoler. On se bat depuis le début de saison. On est tous les jours à l’entraînement. On a fait beaucoup de voyages, beaucoup de matchs, des bons et des mauvais. On a eu des matchs difficiles. On a gagné au dernier moment, on a aussi perdu. Je pense qu’il ne faut pas négliger tout ce qu’on a fait avant. » Un fait : en cas d’élimination face au Real Madrid, plus personne ne se souviendra de la victoire face à Manchester City (2-0) en phase de poules ou encore du large succès à Lille (1-5). Ainsi va la vie au royaume d’un PSG qui a fait de la quête de la Ligue des champions son objectif premier.
Au bord de la rupture
La C1 a ce désavantage de donner la couleur à une saison qui pourrait être parfaite – ce qui n’est pas le cas de celle du PSG – sur tous les autres plans. Elle a aussi l’avantage de redonner le sourire à des supporters en colère et d’atténuer les tensions. À Paris, ces tensions sont vives ces dernières semaines. Il y a d’abord eu cette grève du Collectif Ultras Paris à Lille, signifiée par une banderole « NOTRE PATIENCE A SES LIMITES… #RASLEBOL » et suivie d’un communiqué : « Depuis trop longtemps maintenant, le club nous offre un visage que nous ne supportons plus (…). Nous ne reconnaissons plus notre club qui semble même avoir perdu son ADN coupe. » Lors de la réception de Rennes, vendredi soir, l’affaire a grimpé d’un niveau et on a pu voir, pêle-mêle, d’autres messages : « Leonardo, Ribes, Pien, Ramé, Allègre. Une gestion qui pue la merde et ça se sent », « Trop de têtes inutiles. Robespierre où-es-tu ? », « Une formation délaissée, une discipline à désirer, des mercenaires surpayés. Leonardo l’heure de dégager ? », « Dirigeants irrespectueux, joueurs sans envie, maillots sans nos couleurs : le seul triplé du PSG cette année », « Nous chantons avec passion pour des joueurs sans motivation. Arrêtez de nous prendre pour des cons »… En réaction, les joueurs parisiens ont refusé de venir saluer leurs supporters. Cette tension entre les différents clans n’est pas nouvelle, mais apparaît au pire des moments, même si l’on se dit que le CUP a certainement voulu toucher l’orgueil de l’effectif en espérant une prestation majuscule face à un Real leader de Liga. Une chose est sûre : pendant 90 minutes, l’« union sacrée » demandée par Mauricio Pochettino devrait être de retour.
Une infirmerie presque vide
Comme toujours, c’est le terrain et personne d’autre qui décidera des prochains événements. Le terrain, justement : pour ce match face au Real, Pochettino peut compter sur la quasi-intégralité de son groupe, Sergio Ramos squattant toujours l’infirmerie et ayant déclaré forfait lundi, et les Sénégalais de l’effectif (Abdou Diallo et Idrissa Gueye), récents champions d’Afrique, ayant été jugés inaptes à une titularisation. Pour le reste, les voyants sont presque tous au vert : Kylian Mbappé va bien, Marco Verratti est en forme, et Danilo Pereira semble même prêt à tester sur une grande scène son nouveau costume de relayeur. Neymar, lui, est de retour dans le groupe, mais devrait attendre le retour pour postuler une place de titulaire. Pour rappel, au même étage de la compétition la saison dernière, le PSG avait dû faire sans Neymar et Ángel Di María pour balayer le Barça au Camp Nou (1-4). En 2019, c’est sans Cavani et Neymar – déjà – que les Parisiens étaient allés danser à Old Trafford (0-2). Alors oui, Neymar – qui n’a plus joué depuis le 28 novembre – sera à court de forme, mais il pourrait croquer dans quelques minutes et s’il arrive à changer le cours de la rencontre, les supporters oublieront sûrement son drôle de début de saison. Peut-être même son envie de quitter Paris à l’été 2019. C’est bien un soir, un de plus, pour fermer les yeux et vibrer.
Par Steven Oliveira