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PSG : Nuno Mendes, à toute vitesse
Recruté dans les dernières secondes du mercato dans le cadre d'un prêt payant de 7 millions d'euros assorti d'une obligation d'achat à 40 millions, Nuno Mendes est le nouveau latéral gauche du PSG. L'international portugais de 19 ans qui attirait les convoitises de l'Europe entière a donc choisi la capitale française pour faire ce qu'il sait faire de mieux : cavaler sur son couloir gauche. Belle trajectoire pour un mec qui a découvert le monde pro il y a seulement un an.
Des pâtes et du PQ. Voilà à quoi se résument en France les panic buys des consommateurs. C’est en tout cas ce qu’a montré la pandémie du coronavirus et les rayons vides dans les supermarchés avant le confinement. En football, les panic buys sont des transferts réalisés dans les toutes dernières minutes du mercato. Et s’il peut parfois y avoir des bonnes pioches, ou s’agir de transferts où les négociations ont été très longues, le plus souvent, ce sont surtout des achats non raisonnés pris à la dernière seconde comme lorsque vous achetez les Kinder Bueno en promotion à la caisse. Le PSG a beau avoir, pour une fois, fait le gros de son mercato en amont de la reprise du championnat, il n’a pas pu s’empêcher une petite sucrerie au moment où les portes du marché des transferts se clôturaient. Pourtant, l’arrivée de Nuno Mendes dans la capitale n’a rien d’un panic buy et ressemble plus à un transfert raisonné. Tant dans le poste (latéral gauche), le profil (19 ans) et le prix (un prêt payant de 7 millions assorti d’une obligation d’achat de 40 millions). Tout en envoyant en contrepartie au Sporting Pablo Sarabia qui ne rentrait plus dans les plans de Mauricio Pochettino. Bref, que du positif.
Il accueille un recruteur du Sporting avec un couteau
À l’image de sa pointe de vitesse sur le pré, tout est allé très vite dans la carrière de Nuno Mendes qui a disputé son premier match professionnel face à Paços de Ferreira, le 12 juin 2020, soit il y a un an. Entre ces débuts en pro et la signature au PSG, Mendes a connu la sélection portugaise, avec qui il a disputé le dernier Euro, et a pris l’habitude de mettre tout le monde à ses pieds. C’était déjà le cas lorsqu’il avait 9 ans et qu’il a pris sa première licence de foot dans le club du FC Despertar, à Casal de Cambra, près de Sintra, sous les conseils de son professeur d’école ébahi par le talent de celui qui jouait jusque-là uniquement dans la rue. Un an plus tard, le jeune Nuno débarque au centre de formation du Sporting Portugal, après avoir recalé le FC Porto et le Benfica Lisbonne.
Un choix que le principal intéressé a expliqué au site Leonino : « Un jour, j’étais seul chez moi, et un scout du Sporting a frappé à ma porte. J’ai trouvé ça étrange, je suis allé chercher un couteau dans la cuisine, parce que je pensais que j’allais me faire cambrioler. Il m’a même montré sa carte du Sporting pour que je sois moins méfiant. Il m’a dit qu’il me voulait là-bas, et à partir de là, j’ai absolument voulu y aller. » Une histoire d’amour qui aura donc duré neuf ans. Pourtant, le divorce aurait pu être prononcé avant, tant le jeune Nuno a galéré avant de se faire une place dans l’académie qui a vu grandir Luís Figo, Cristiano Ronaldo ou encore Ricardo Quaresma. De quoi décourager le gamin et sa famille de faire les deux heures de route pour se rendre à l’entraînement. Mais ça, c’était avant qu’il ne fête ses 14 ans et qu’il découvre le poste de latéral gauche. Là, tout s’est accéléré de nouveau : installation au centre d’entraînement, surclassement en U17, sélection chez les jeunes avec le Portugal, puis intégration dans le groupe pro à la demande de Rúben Amorim pour la reprise post-confinement.
Paris vers un 3-4-3 ?
Devenu le jour de ses 18 ans le plus jeune joueur du Sporting à commencer un match depuis Cristiano Ronaldo (17 ans et 7 mois), Nuno Mendes a vite conquis son coach, ses coéquipiers et ses supporters. Autant de personnes qui se sont exaltées de ses accélérations sur son couloir gauche, de ses crochets, de ses centres millimétrés, de ses passes entre les lignes. Alors oui, parfois ils se sont énervés sur ses errements défensifs, son pied droit largement perfectible ou sur ses erreurs de jeunesse. Mais tout était très vite oublié tant le talent du bonhomme était beaucoup trop fort, à l’image de son pion contre Portimonense, inscrit du pied droit (!) après une récupération haute et un enchaînement digne des plus grands attaquants.
.@nunomendes_35 marcou este golaço na primeira volta, frente ao Portimonense SC ? #SCPPSC #DiaDeSporting? @SPORTTVPortugal pic.twitter.com/hVueWb9ZzX
— Sporting Clube de Portugal ? (@Sporting_CP) February 20, 2021
Toute proportion gardée, Lionel Messi pourra retrouver en lui son compère Jordi Alba avec qui il aimait tant combiner au Barça. Ne reste plus qu’à voir le temps de jeu que lui donnera Mauricio Pochettino. Des minutes et une place de titulaire qui dépendront grandement du retour de Juan Bernat, qui n’a plus foulé une pelouse depuis le 16 septembre 2020 et sa rupture des ligaments croisés, et dans une moindre mesure du niveau d’Abdou Diallo, qui truste le poste de latéral gauche depuis le début de saison, ou de Layvin Kurzawa, qui n’a pas voulu quitter le PSG cet été. Mais surtout de son adaptation, Renato Sanches et João Félix ayant montré qu’il n’est pas évident d’arriver dans un top club européen après une seule saison de haut niveau en Liga Nos. Une chose est sûre, avec l’arrivée de Nuno Mendes (19 ans) à gauche et d’Achraf Hakimi (22 ans) à droite, le PSG est tranquille sur le poste des latéraux, qui leur a fait tant défaut par le passé. Ne reste plus qu’à savoir si cette arrivée va changer les plans tactiques de Mauricio Pochettino qui pourrait être encore plus incité à passer à une défense à trois avec deux pistons, formation dans laquelle Nuno Mendes évoluait au Sporting, tout comme Hakimi à l’Inter. Et puis ça éviterait au coach du PSG de devoir faire un choix entre Kimpembe, Ramos et Marquinhos.
Par Steven Oliveira