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PSG-Lyon : comment te dire adieu
Le Paris Saint-Germain et l'Olympique lyonnais se retrouvent vendredi soir, dans un Stade de France qui sonnera encore creux, pour la dernière finale de l'histoire de la Coupe de la Ligue. Une soirée particulière qui ressemble surtout à une répétition générale pour les deux équipes avant leurs rendez-vous européens du mois d'août.
Elle n’aura jamais eu la popularité de sa cousine éloignée, mais la Coupe de la Ligue aurait sûrement eu le droit de finir son histoire dans un contexte plus léger. Après un sursis de quatre mois, crise sanitaire oblige, la compétition créée en 1995 va enfin pouvoir tirer sa révérence devant moins de 5000 privilégiés au Stade de France. Une drôle de fin pour un tournoi qui n’existera plus la saison prochaine, faute de diffuseur, pour le plus grand plaisir de ses détracteurs. Les patrons de la LFP, eux, vont se contenter du lot de consolation : une affiche de rêve, a priori, entre le Paris Saint-Germain et Lyon, qui devaient initialement se retrouver le 4 avril dans une enceinte dyonisienne pleine à craquer. La réalité est finalement bien différente : si les deux clubs comptent bien sûr mettre la main sur l’ultime trophée doré, ils souhaitent aussi se servir de cette rencontre pour préparer leurs échéances européennes.
Derniers réglages
Comment zapper, même le temps d’une soirée, les rendez-vous contre la Juventus et l’Atalanta ? À moins de quinze jours de son quart de finale contre les Bergamasques, le PSG jouera forcément avec la trouille de se coltiner une nouvelle blessure après le forfait annoncé de Kylian Mbappé, touché la semaine dernière contre Saint-Étienne. Pour les hommes de Thomas Tuchel, il va donc s’agir de ramasser un nouveau titre, mais aussi de se préserver, quitte à boucler une nouvelle partie sans convaincre. Reste à savoir si le technicien allemand décidera de se servir de cette finale pour faire quelques réglages en prévision de l’Atalanta – on peut imaginer un retour au 4-3-3 pour compenser les absences de Mbappé et Di María –, ou s’il restera fidèle au traditionnel 4-2-4. « Ce n’est pas possible de préparer l’Atalanta, a balayé Tuchel jeudi en conférence de presse. Je ne connais pas une autre équipe qui joue comme eux. On ne peut pas se préparer tactiquement. » Les options restent nombreuses, comme le rappelait Rudi Garcia en début de semaine : « S’il n’y a pas Mbappé, il y a Neymar. S’il n’y a pas Neymar, il y a Icardi. S’il n’y a pas Icardi, il y a Di María. Cette équipe du PSG a énormément de très bons joueurs, une absence ne suffit pas à l’affaiblir. »
En revanche, les retours de Memphis Depay et Jeff Reine-Adélaïde suffiront largement à renforcer l’effectif lyonnais, qui sera seulement orphelin de Lucas Tousart (transféré au Hertha) et de Youssouf Koné (blessé) contre le PSG. Une coupure plutôt bénéfique, donc, pour les troupes de Garcia, qui ont pu bosser le 3-5-2 pendant la préparation, sans vraiment gagner en certitudes. « Se préparer pendant deux mois pour jouer deux matchs couperets, c’est particulier et n’est arrivé à personne. On est dans l’inconnu, on a essayé d’être inventifs et on verra si on a eu raison dans notre préparation, développait le coach lyonnais sur Europe 1 dimanche dernier. Ce qu’on a du mal à évaluer, c’est jusqu’où on peut aller en matière d’intensité sur un match de reprise. Pour Paris, ce sera le deuxième match, pour nous le premier. » Les Gones n’auront pas le temps de se jauger, ni de tergiverser. Et si Paris veut décrocher un nouveau trophée pour le plaisir de la gloutonnerie (premier vainqueur de la compétition en 1995, le PSG court après sa 9e Coupe de la Ligue), l’enjeu est différent pour l’OL. « C’est une formidable opportunité de gagner un trophée surtout, a rappelé Garcia devant les médias à la veille de la finale. Ça fait trop longtemps que l’OL n’en a pas remporté, 2012, la dernière finale en 2014… Il n’y a que ça qui nous anime. » La preuve que cette finale n’est pas prise à la légère par l’OL, qui n’a étrangement soulevé ce trophée qu’une seule fois (2001), soit autant que Gueugnon.
Être à la hauteur
Le Paris Saint-Germain le sait, l’OL fait partie des rares équipes capables de se mettre à sa hauteur dans l’Hexagone. Si l’ASSE n’a pas été ridicule en finale de Coupe de France vendredi dernier, les Verts n’avaient pas forcément les armes pour rivaliser avec l’ogre francilien. Une question d’habitude et surtout de talent. « C’est une équipe très forte, avec beaucoup de joueurs talentueux, assurait Leandro Paredes à la chaîne du club cette semaine. On espère qu’ils seront au top pour avoir une belle finale. On connaît l’entraîneur, on sait qu’il fera tout pour nous mettre en difficulté, il faut donc se préparer à être à notre meilleur niveau et jouer notre jeu. » Un jeu de possession auquel la bande à Garcia s’est préparée lors de son dernier amical contre le Royal Antwerp (3-2) le week-end dernier. C’est en tout cas ce qu’a affirmé l’entraîneur rhodanien pour justifier la mauvaise deuxième période de son équipe : « On a rencontré des équipes où normalement, on aurait eu 75% de la possession. Contre Paris, on n’aura pas la même possession. On a donc simulé face à Antwerp en deuxième mi-temps pour avoir une opposition similaire à ce qu’on va rencontrer face à Paris. » Une stratégie étrange qui ne peut pas éclipser les problèmes défensifs de l’OL, mais qui confirme aussi une chose : le club est capable de renverser Paris, il l’a déjà fait et il l’avait même sérieusement enquiquiné en mars dernier à l’occasion de la demi-finale de Coupe de France, avant de sombrer en infériorité numérique (1-5). Ce soir-là, Mbappé avait marqué un triplé, Terrier était lyonnais et l’affluence dépassait les 45 000 spectateurs. Une autre époque et une autre histoire à écrire, ce vendredi soir, en guise d’adieu à la Coupe de la Ligue.
Par Clément Gavard