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PSG : loin du Parc, loin du compte

Par Andrea Chazy, à Milan
4 minutes

En s’inclinant à Milan (2-1), le PSG a confirmé qu’il n’était pas encore aussi étoffé qu’il le prétend. Le club de la capitale, en souffrance loin du Parc, va rapidement devoir muscler son jeu pour espérer continuer sa route en Ligue des champions.

PSG : loin du Parc, loin du compte

Une pluie de billets de banque d’abord, le ciel ensuite. Voilà en quelques mots ce qui est tombé sur la tête des joueurs du Paris Saint-Germain ce mardi soir à Milan. Pour les imitations des billets verts, c’était prémédité et dirigé seulement vers Gianluigi Donnarumma pour une histoire de cœur brisé. En revanche, cette seconde défaite après quatre rencontres de phase de poules en Ligue des champions – une première sous l’ère QSI – était quant à elle beaucoup moins attendue. Cela fait désormais cinq fois, sur les six derniers déplacements en Ligue des champions face à des formations du top 4 européen, que Paris s’incline. L’illustration mathématique d’un gap pas encore atteint, pourtant essentiel lorsque l’on a des ambitions aussi élevées que celles du PSG.

Milieu en panne

« Il était très important de venir gagner ici, mais nous n’avons pas réussi à le faire. Pour autant, il ne faut rien lâcher. Nous avons tout en main pour réussir. Nous savons que nous pouvons faire de belles choses. Se qualifier déjà, et s’améliorer à l’extérieur également. » Cette dernière phrase de Marquinhos au micro de RMC Sport, quelques instants après le coup de sifflet final, convoque les principales zones d’ombre qui flottaient autour de ce PSG cuvée 2023-2024 au cœur de l’été. Certes, l’effectif a été grandement chamboulé, considérablement rajeuni, une ligne plutôt claire – à savoir posséder un effectif plus « français » – s’est dessinée. Mais il n’en reste pas moins qu’après trois mois de compétition, les limites de ce groupe ne paraissent pas solvables dans l’immédiat.

Aussi talentueux soit-il, Warren Zaïre-Emery ne peut pas commander le milieu de terrain du PSG à seulement 17 ans. Aussi prometteur soit-il, Manuel Ugarte ne peut enchaîner des prestations à haute intensité tous les trois jours et combler le vide de créativité laissé par Marco Verratti. Aussi technique soit-il, Vitinha ne peut pas se transformer en casseur de ligne ou grandir de vingt centimètres pour compenser le déficit de taille de ses compères. Pourtant, lorsque l’intensité est là, dans un milieu hostile aux Parisiens, et qu’en face, les équipes jouent avec confiance, les certitudes de contrôle du jeu rouge et bleu semblent être balayées. Luis Enrique après la rencontre face à Milan le disait lui-même : « Mon regret ce soir, c’est qu’on a aidé à ce que ce match soit fou. J’aurais préféré que ce soit davantage un match de foot, pas un match de tennis, que l’on contrôle davantage le ballon. » Sauf qu’à Milan comme à Newcastle, Paris n’a pas eu le contrôle du ballon et s’est fait transpercer par des profils comme Ruben Loftus-Cheek ou Sean Longstaff. De bons joueurs, mais pas des cadors non plus.

Conquérir l’Europe, pour de vrai

Dans ces moments-là, il apparaît aussi évident que les leaders techniques et expérimentés du vestiaire doivent prendre leurs responsabilités. Or, à Newcastle comme à Milan, ces leaders ont failli. Marquinhos n’est pas apparu à son aise, bien qu’il soit décisif sur l’ouverture du score face au Diavolo, quand Kylian Mbappé est resté muet et plutôt fade. Ce ne sont pas les seuls fautifs, loin de là, mais c’est aussi dans ces déplacements périlleux que ces cadres présents au club depuis respectivement dix et six ans doivent apporter des garanties lorsque le bateau tangue.

Il était évident qu’en l’espace de trois mois, ce nouveau PSG ne serait pas totalement prêt pour affronter toutes les tempêtes. Mais le problème de la performance à l’extérieur reste une constante depuis la prise en main des Qataris, et les exemples ne manquent pas : Barcelone, Madrid, Dortmund, Chelsea, Liverpool, Manchester City… À chaque fois ou presque (le contre-exemple Bayern existe), Paris a perdu lorsqu’il a voyagé. Début décembre, les Rouge et Bleu termineront la phase de groupes à l’extérieur, à Dortmund – ironie du sort – et avec son Mur jaune qu’il connaît déjà par cœur. Cette fois, Erling Haaland ne sera pas là pour envoyer des marrons en lucarne. Mais avant de regarder qui il y aura en face, Paris a déjà tout intérêt de bosser ce qui lui manque diablement.

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Par Andrea Chazy, à Milan

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