- C1
- Gr. F
- Dortmund-PSG (1-1)
PSG : l’hiver au chaud, en attendant le printemps
Plombé par un secteur offensif une nouvelle fois inefficace à Dortmund, le PSG a pu compter sur la victoire inespérée de Milan à Newcastle pour valider sa qualification pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. L’essentiel est sauf, pour l’instant.
Plongez-vous 30 secondes dans la tête d’un voisin de supporters du Paris Saint-Germain. Pendant toute une soirée, un mercredi en pleine semaine, cette pauvre âme a entendu crier pendant près d’une heure 30 de l’autre côté du mur. Florilège : « Mais c’est pas possible ! », « Mets-la ! », « Voilà, c’est toujours pareil avec eux ! », « OUIII », « Pourquoi il siffle hors-jeu ce c*n là ? », « On l’a fait ! » Oui, au bout d’une nouvelle longue soirée européenne, le PSG est une nouvelle fois sorti vivant de la phase de poules de la Ligue des champions. Pour la douzième fois de suite, une gargantuesque série en cours pour un club français, et même pour n’importe quelle écurie européenne : seuls le Bayern (16) et bien sûr le Real (27) font mieux actuellement sur le Vieux Continent. Comme tous ses prédécesseurs, Luis Enrique a rempli la première partie du contrat. Lui reste maintenant la seconde, la plus pénible : faire grandir son bébé pour les deux mois qui viennent, car à l’heure où tout le monde file se coucher pour attaquer la journée de ce jeudi, le constat est sans appel : en l’état, la suite de l’aventure s’annonce périlleuse pour ce PSG-là.
Attention chantier
Le grossier coup de gueule de Kylian Mbappé, lors des dernières minutes de ce Dortmund-PSG au cours desquelles ses partenaires refusaient de se ruer à l’assaut du but des Borussen, servira peut-être de diversion dans les prochains jours. Il ne convaincra pas en revanche la totalité des observateurs sur le soi-disant « manque d’ambition » du Paris Saint-Germain en Allemagne. Comme face à Newcastle au Parc, le PSG aurait dû plier le Borussia Dortmund en deux, et le manque de réalisations de ses attaquants est l’une des raisons qui ont coûté la première place de ce groupe F. Ajouté bien évidemment à son rendement insuffisant loin de la porte d’Auteuil, à un milieu de terrain qui ne tient pas encore le choc sous la pression, et à une défense pas toujours impériale. Tout un tas d’ingrédients qui font le lot d’une équipe en construction, ce qu’est actuellement le PSG.
Au coup de sifflet final, Luis Enrique le confirmait sans détour au micro de Canal + : « Nous sommes encore une équipe en construction, au tout début de la construction. J’aime beaucoup l’attitude des joueurs, leur capacité à lutter, à se battre. Même s’ils sont frustrés, j’aime beaucoup cette frustration et je n’ai aucun doute sur le fait qu’on va continuer à s’améliorer. » À partir du moment où ce constat est accepté, tout devient alors plus limpide. Il ne faut pas attendre trop de ce Paris-là, et laisser du temps. Du temps, Luis Enrique sait qu’il n’en aura que si les Rouge et Bleu gagnent et progressent. Comme en évitant de se retrouver début 2024 en Ligue Europa, au même endroit que Rennes, Toulouse ou l’OM. Un rang indigne des ambitions parisiennes, et c’est bien pourquoi en sauvant les meubles en Europe et en dominant la Ligue 1, le technicien espagnol sait qu’il va pouvoir bosser sereinement pendant quelques semaines.
Du pain sur la planche
Il ne faut pour autant pas se leurrer : ce jeudi 14 décembre, Paris est loin des favoris à la victoire finale. Loin des collectifs huilés de Manchester City, de l’Atlético, d’Arsenal ou du Real qu’il pourrait croiser sur son chemin dès la mi-février. Peut-être pas non plus en capacité de contenir l’attaque foudroyante du Bayern ou d’être assuré à 100% de se rendre facile une double confrontation face au Barça ou à la Real Sociedad. Mais s’il y a bien une chose que Paris a pu apprendre durant toutes ces années, une évidence que ses fans émotionnellement vidés connaissent, c’est que la vérité de l’hiver n’est jamais celle du printemps.
Adversaire potentiel du @PSG_inside en 8e de finale de la @ChampionsLeague :
🇩🇪 Bayern Munich 🏴 Arsenal 🏴 Manchester City 🇪🇸 Real Madrid 🇪🇸 FC Barcelone 🇪🇸 Real Sociedad 🇪🇸 Atletico Madrid #BVBPSG
— Stats Foot (@Statsdufoot) December 13, 2023
Pourquoi alors ne pas pouvoir croire l’ancien sélectionneur de la Roja au sujet de sa création ? Si tout est encore loin d’être réglé, ce serait mentir que d’occulter la complémentarité grandissante du duo Hakimi-Dembélé, la montée en puissance de Zaïre-Emery, de Vitinha, ou même d’espérer un jour pouvoir voir à l’œuvre Nuno Mendes dans ce collectif offensif. En attendant qu’au moins une de ces hypothèses prenne vie un jour, Paris sait désormais ce qui lui reste à faire : bosser, en attendant que le jugement des beaux jours n’arrive.
@so_foot À 2 doigts d’être dans une coupe d’Europe où lls seraient enfin favoris. #psg #bvbpsg #ucl #liguedeschampions #championsleague #zaireemery #kolomuani #footballtiktok #wonka
Par Andrea Chazy