- C1
- 8es
- PSG-Real Madrid (1-0)
PSG, l’heure de la réconciliation
Alors que la tension était vive entre le PSG et ses supporters depuis plusieurs jours, la paix est déclarée après la belle victoire face au Real Madrid au Parc des Princes en huitièmes de finale aller de Ligue des champions (1-0). Une rencontre durant laquelle les coéquipiers de Marco Verratti ont battu leur adversaire dans l'envie et l'abnégation, ce qui n'était plus arrivé depuis longtemps du côté du PSG.
Le sourire sur le visage de Presnel Kimpembe qui agite les bras devant le virage Auteuil en dit long sur la soirée qu’ont vécue les joueurs parisiens et les 47 443 spectateurs présents au Parc des Princes. Face au défenseur français et ses compères, tous présents main dans la main pour célébrer la victoire acquise dans les dernières secondes contre le Real Madrid (1-0), les ultras du CUP pointent leurs écharpes vers le ciel et s’arrachent le peu de cordes vocales qu’il leur reste après 90 minutes à hurler leur amour. Une scène de joie collective qui contraste fortement avec celle vécue cinq jours plus tôt à l’issue de la victoire face à Rennes en Ligue 1 (1-0), là encore sur un but au buzzer de Kylian Mbappé. Un match qui avait vu ces mêmes supporters faire une grève d’encouragement pendant 45 minutes, balancer des banderoles vindicatives en direction des dirigeants parisiens et des joueurs, avant de siffler ces mêmes joueurs coupables d’être rentrés aux vestiaires sans venir les saluer comme il en est de coutume. Une brouille qui a été mise de côté dès le coup d’envoi de la rencontre, avant d’être oubliée au coup de sifflet final avec cette communion entre les deux clans qui a scellé la réconciliation.
Marathon men
Parmi les nombreuses banderoles déployées par le virage Auteuil face au Stade rennais, une était clairement en direction des joueurs : « Nous chantons avec passion pour des joueurs sans motivation. Arrêtez de nous prendre pour des cons. » Un coup de pression qui a porté ses fruits, puisque visiblement le message a été entendu. Et après cette rencontre face au Real Madrid, il est difficile – même impossible – de reprocher un manque de motivation de la part des joueurs parisiens. D’Ángel Di María, qui ferait passer N’Golo Kanté pour un fainéant, à Kylian Mbappé, qui est souvent revenu aider Nuno Mendes pour bloquer les montées inoffensives de Dani Carvajal, en passant par Lionel Messi, qui n’a jamais autant fait de pressing depuis son arrivée à Paris, tous les joueurs du PSG ont avalé les kilomètres sans broncher. À l’image d’Achraf Hakimi qui, comme son compère du côté gauche, n’a jamais cessé de faire les aller-retour et de proposer des solutions sur son couloir droit malgré le boycott de Messi et de Di María. Une débauche d’énergie logiquement saluée par le public qui lève la voix dès qu’un pressing haut est amorcé avant de faire grimper encore plus les décibels lorsqu’un ballon est récupéré.
Sur le terrain, il y avait une équipe qui en voulait beaucoup plus que l’autre, et celle-ci se nomme PSG. Et pourtant, d’après les statistiques, les hommes de Carlo Ancelotti ont couru 1,4 kilomètre de plus que ceux de Mauricio Pochettino (105,7 contre 104,3 pour Paris). À la différence près que les courses des Parisiens étaient toutes à haute intensité, excepté les 10 dernières minutes de la première période et de la seconde – avant le regain d’énergie des arrêts de jeu -, puisque les joueurs tiraient la langue. Une réponse aux attaques des supporters ? Peut-être. À moins que ce soit la musique de la Ligue des champions qui transcende cet effectif qui n’avait plus montré ce visage depuis le 28 septembre 2021 et la réception de Manchester City déjà en C1. Comme si cette équipe parisienne avait besoin d’avoir un adversaire 5 étoiles pour enfiler son plus beau costume.
Un Marco Verratti XXL
Dans les travées du Parc des Princes, il existait deux types de supporters. Il y avait les grincheux, qui regrettaient que les joueurs ne mettent pas ne serait-ce que 30% de l’envie montrée ce mardi soir lors de l’ensemble des rencontres de la saison et notamment en Ligue 1. Puis, les romantiques, heureux d’avoir enfin vu ce que ce PSG version 2021-2022 peut donner lorsque tout le monde est concerné. Et notamment sur le plan défensif où Gianluigi Donnarumma a passé sa soirée la plus tranquille depuis son arrivée à Paris où il a souvent dû réaliser des parades de grande classe pour maintenir le PSG en vie. Pas ce mardi soir où il n’a eu que trois tirs à regarder passer à côté de ses cages. Plusieurs raisons à cela. D’abord le plan de jeu défensif mis en place par Carlo Ancelotti venu chercher un 0-0 tel un Diego Simeone. Puis le pressing parisien qui a permis de récupérer le ballon très haut. Mais aussi l’abattage des milieux parisiens qui ont anéanti la paire Kroos-Modrić à l’image de Danilo Pereira qui a coupé toutes les lignes de passes et de Marco Verratti, omniprésent à la récupération et à la relance. Sans oublier les latéraux Nuno Mendes et Achraf Hakimi qui ont permis à Marco Asensio et Vinicius Junior de ne pas attraper froid en les enfermant dans leurs poches. Résultat, Karim Benzema s’est longtemps senti esseulé à la pointe de l’attaque, faisant des grands gestes de la main pour demander à ses coéquipiers de monter d’un cran. En vain.
Mais le PSG le sait plus que quiconque, tout va très vite dans le football. Et la vérité de ce mardi soir n’est pas celle du 9 mars. Car aussi belle soit-elle, cette rencontre ne reste qu’une victoire 1-0 lors d’un match aller. Et les joueurs vont devoir reproduire la même recette au Santiago Bernabéu face à des Madrilènes qui devraient montrer, eux, un autre visage que celui aperçu au Parc des Princes. Au risque de tout perdre. La qualification pour les quarts, mais aussi la communion retrouvée avec les supporters qui savent désormais que les joueurs sont capables de se dépouiller sur le terrain pendant 90 minutes.
Par Steven Oliveira, au Parc des Princes