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L’étrange année de monsieur Mbappé
Il y a un an tout pile, Kylian Mbappé se rapprochait encore un peu plus des sommets au fil d'une finale de Coupe du monde absolument somptueuse. Pourtant, 2023 n'a pas apporté que du bonheur à l'attaquant parisien, qui semble de plus en plus éteint ces dernières semaines.
Le 18 décembre 2022 restera une date à part dans la vie de Kylian Mbappé. Intenable, l’attaquant de l’équipe de France inscrivait un triplé lors de la finale d’une Coupe du monde qu’il aura survolée de bout en bout. Insuffisant pour broder une troisième étoile sur le maillot frappé du coq, mais clairement un acte fondateur dans l’ascension du crack de Bondy vers les sommets absolus du football planétaire. Et s’il était déjà le meilleur joueur du globe ? Un an plus tard pourtant, le numéro 7 du PSG a vécu une année relativement quelconque, malgré les buts empilés une nouvelle fois à la pelle. Et donne l’impression que sa carrière – qu’il veut pourtant largement scénariser – n’a pas beaucoup avancé.
2023, comme ci comme ça
Une année 2023 qui avait commencé dans l’enfer de Bollaert, treize petits jours à peine après la désillusion de Doha, pour la première défaite de la saison du PSG de Christophe Galtier. Pas la meilleure manière de tourner la page. Depuis, Kylian Mbappé a continué d’enfiler les buts comme des perles, a pris la suite de Hugo Lloris comme capitaine de l’équipe de France, gratté un sixième titre de champion de France et combiné quelques records individuels supplémentaires. À la lecture de sa fiche statistique, difficile d’imaginer l’apparition du moindre nuage dans la vie du Parisien, très largement meilleur buteur de Ligue 1 cette saison avec déjà seize caramels en quinze rencontres disputées (et un joli badge désormais collé à son maillot).
Et pourtant, les contrariétés ont été nombreuses, à commencer par une nouvelle élimination douloureuse face au Bayern Munich en Ligue des champions. Des Bavarois contre lesquels il se voyait déjà en héros, marquant quelques minutes après son entrée en jeu à l’aller avant de voir son égalisation refusée pour un hors-jeu de Nuno Mendes. Surtout, l’intersaison a été compliquée pour l’intéressé, mis à l’écart pendant de longues semaines par un club qui voulait le forcer à partir. Avant de s’en remettre une nouvelle fois largement à son talent pour martyriser la Ligue 1.
Vivement 2024 ?
Quoi qu’il en soit, le meilleur joueur du club de la capitale ces dernières années a rarement donné une telle impression de traîner son spleen aux quatre coins du terrain. Dans l’axe principalement depuis quelques semaines, et un replacement tactique voulu par Luis Enrique, sans grand succès pour le moment. Mais ne posez pas la question de son utilisation tactique au technicien espagnol, le sujet est sensible, comme l’a illustré son agacement dimanche soir dans les travées du stade Pierre-Mauroy. « La seule différence à chaque match est de savoir qui va l’accompagner, soit sur les côtés, soit plus dans l’axe. Il a une totale liberté. Vous pouvez me poser cette question des millions de fois, ce sera toujours la même réponse », lançait-il après le nul concédé à Lille dans les derniers instants.
Une rencontre lors de laquelle son attaquant avait ouvert le score sur penalty sans vraiment célébrer, passant le reste de sa soirée à subir la loi d’un jeune défenseur de 18 piges sous les hourras du stade. Et si, après une année civile longue de 52 matchs joués (dont 9 avec les Bleus), la lassitude avait pris le pas sur son envie de tout emporter sur son passage avec le PSG ? Au pied de la tour Eiffel, il y a eu la (longue) période de cohabitation avec Neymar, suivie de deux saisons avec Lionel Messi en prime. Le voici désormais seule méga star du quartier, mais la flamme semble plus proche que jamais de s’éteindre pour celui que l’on n’a plus vu briller de mille feux sur la scène européenne depuis… novembre 2022 à Turin. Nul doute que l’année à venir apportera de nouvelles occasions de prendre la lumière pour KM7, d’une nouvelle phase finale de C1 avec le PSG à l’Euro, en passant par les Jeux olympiques à Paris (s’il y participe). Et, qui sait, peut-être cette fois le grand saut vers le Real Madrid ?
Par Tom Binet