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PSG, l’équipe à abattre ?
Avec un recrutement de 82 millions d'euros, le PSG est devenu, en l'espace de quelques semaines, l'équipe dont tout le monde veut la peau. Ajoutez à cela quelques fulgurances lors des matches de préparation, et voilà comment transformer un outsider en véritable favori. Attention au melon ?
Gameiro. Douchez. Bisevac. Matuidi. Menez. Sirigu. Sissoko. Pastore. Voilà les huit noms qui ont réveillé le mercato français. Huit recrues, dont les six dernières ont été permises par les millions de la famille Al Thani. Le PSG a voulu frapper fort. Et vite. L’arrivée de Leonardo à la tête du club, longtemps retardée et repoussée, a finalement eu un impact incroyable sur la stratégie de l’équipe de la capitale. A peine débarqué, Leo a pris en mains les choses, et a utilisé tout son art pour convaincre ses objectifs personnels d’accepter le pari parisien. Certes, les gros chèques l’ont bien aidé. Mais quoi qu’il en soit, les faits sont là. Le PSG a désormais un effectif de qualité, qui, sur le papier, est armé pour aller chercher le titre. C’est du moins ce que souhaitent les nouveaux dirigeants, qui n’ont visiblement pas l’intention d’attendre cinq ans pour soulever un trophée autre que la Coupe de France. Preuves en sont les énormes investissements réalisés dans le club parisien. Mais attention, avec ces 82 millions sortis en un été (c’est plus que le total des sommes déboursées par les 19 autres clubs de Ligue 1), Paris entre dans une nouvelle cour : celle des clubs qui, du coup, n’ont pas le droit à l’erreur. Quand argent et intransigeance vont de paire.
Le Parc des petits princes
Ce PSG nouveau semble avoir une ligne directrice : « tout pour l’attaque ». Avec Nenê, Menez, Pastore et Gameiro, le club parisien dessine un quatuor offensif incroyable, qui pourrait bien faire exploser la plupart des défenses de Ligue 1. Avec Hoarau toujours prêt à venir filer un coup de main (ou plutôt un coup de tête), comme il l’a fait lors des amicaux face à la Roma (3-0, un doublé) et à Boca Juniors (3-0, un but). Après, le problème reste toujours le même : acheter des bons joueurs est une chose, les faire jouer ensemble en est une autre. Surtout qu’un véritable problème d’ego risque de se poser pour faire cohabiter habilement tout ce petit monde.
Trois cadres, Coupet, Giuly et Makélélé, ont quitté le vestiaire parisien. Autant dire, trois joueurs habitués à gérer les caractères des uns et des autres. Une tâche qui reviendra donc à Antoine Kombouaré. Le Kanak va en effet devoir faire ses choix. Parfois, même, à contrecœur. Certains joueurs qui ont porté le PSG à bouts de bras la saison dernière risquent de se retrouver sur la touche. Notamment au milieu de terrain, où le problème semble évident. Matuidi, Bodmer, Sissoko et Chantôme : quatre joueurs pour deux places. Vraisemblablement, ce sont les deux “anciens”, auteurs d’une saison plus que respectable l’an dernier, qui vont être les premiers à faire les frais de ce changement sociétaire. L’Europa League, la Coupe de France et la Coupe de la Ligue, c’est bien aussi, non ?
Une défense au rabais
Or, si les solutions abondent (trop) en attaque et au milieu, on ne peut pas en dire autant de la défense. L’arrière-garde est, clairement, le point faible de ce PSG 2.0. Cinquième meilleure défense de Ligue 1 l’an dernier, avec 41 buts encaissés (seuls Lille, Marseille, Lyon et Monaco ont fait mieux), Paris n’a ajouté que Milan Bisevac à son secteur défensif. Avec tout le respect pour l’ancien Valenciennois, on est loin d’une arrivée pharaonique. D’autant que le PSG ne semble pas faire d’un autre défenseur sa priorité. Luisao avait été un temps évoqué, mais la piste semble avoir été aujourd’hui abandonnée. Leonardo, au fond de lui, rêve toujours de faire signer un défenseur d’envergure internationale, mais sait qu’il sera difficile de le débusquer avant la fin du mercato.
Alors quoi ? Une défense à quatre, avec Jallet à droite, Sakho-Bisevac au centre et Tiéné à gauche ? Probablement. Armand, Céara et Camara devraient servir de réserve pour les autres compétitions. Maigre, trop maigre, par rapport à ce qui se passe devant. En revanche, les cages ont été blindées. Douchez est arrivé alors que Leproux était encore en poste. Sa blessure arrange finalement Leo, qui a pu, du coup, avoir une bonne excuse pour faire venir son petit protégé, Salvatore Sirigu. Le gardien italien, qui pourrait être l’héritier de Buffon dans les buts de la Squadra, a bien l’intention d’être le numéro 1, et ce dès l’ouverture du championnat face à Lorient. Et quand un Sarde veut quelque chose, il l’a.
Jouer sur tous les tableaux
Avoir un effectif aussi compétitif ouvre évidemment de nouvelles perspectives. Qualifié pour les barrages de l’Europa League, Paris va vouloir aller le plus loin possible dans la compétition. Déjà, l’an dernier, sans Pastore, Menez et autres Matuidi, le PSG était parvenu jusqu’aux huitièmes de finale. Et si Jean-Eudes Maurice avait tiré au lieu de glisser, dans les arrêts de jeu du match retour face à Benfica, qui sait jusqu’où l’équipe francilienne aurait pu aller. Surtout que Leonardo est bien conscient d’une chose : si Braga a pu arriver jusqu’en finale, pourquoi pas Paris ? Même si, bien entendu, l’objectif principal restera le championnat de France. Une compétition par rapport à laquelle le PSG n’a plus le droit de se cacher. « Non, on ne joue pas le titre » est une phrase qui, visiblement, ne circulera plus aux alentours du Camp des Loges. Oui, le PSG va jouer le titre. Oui, le PSG s’est donné les moyens de rêver. Oui, le PSG a la dalle depuis son dernier titre de champion, en 1994. Mais surtout, le PSG va devoir garder les pieds sur terre, car une équipe ne se construit pas en deux semaines. D’autant que le Parc n’est jamais à l’abri d’un but tout dégueu d’Ecuele Manga.
Eric Maggiori
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