PSG, le péril jeune

Mamadou Sakho, stoppeur, 19 ans : Il devient le plus jeune capitaine de l’histoire de la Ligue 1 lorsque, le 20 octobre 2007, Paul Le Guen prend la décision de chatouiller l’ego de ses stars en les laissant sur le banc au profit de la jeune garde. Sakho s’est installé comme un titulaire indiscutable du onze de Kombouaré cette saison et il est pour l’instant l’une des seules satisfactions de cette génération “plaqué or”. Lancé dans le grand bain le lendemain de ses 17 ans à Athènes en Coupe de l’UEFA, le capitaine des Espoirs fait son trou. La confirmation tarde toutefois à arriver car “Doudou” est en fait un diamant brut, un monstre de physique à la relance moyenne et à la concentration évanescente, à situer quelque part entre Sylvain Distin et Alain Goma. Sa puissance compense pour l’instant un sens du placement plus que perfectible.

Younousse Sankharé, milieu gauche, 20 ans : Lors de l’Emirates Cup en 2007, il écœure à lui tout seul la défense de Valence. Son dribble de la virgule squatte Dailymotion pendant un mois. Arsène Wenger himself demande des renseignements à Alain Cayzac sur le jeune milieu offensif. Assurément le plus doué de tous techniquement. Mais certainement le plus gros melon également. En conférence de presse, il refuse d’enlever sa casquette. Pis, il se brouille avec les cadres, qui lui reprochent son air condescendant. Son prêt à Reims devait lui faire du bien, il s’en sort avec une relégation et une baston contre Nîmes. Doté d’une mentalité douteuse, il peine à confirmer et surtout à se faire apprécier de ses coéquipiers. Au final, il tourne une pub Nike à chaque match qu’il dispute. Se dirige vers une carrière à la Zairi ou pire, à la Quaresma.

David N’Gog, attaquant, 20 ans : Le soi-disant nouveau Anelka ne s’est jamais vraiment imposé à Paris, se contentant de bouts de matchs et de demi-buts par ci par là. Pourtant Paul Le Guen a cru en lui. Mais face à son insuffisance tactique (le replacement défensif bordel, le pressing etc.), le Breton comprend la supercherie et se lasse. A mi-chemin du génie un peu gauche et de l’arnaque toute en muscles, N’Gog tape dans l’œil de Rafael Benitez qui le fait venir à Liverpool dans l’incrédulité générale (moyennant une somme non négligeable – 1,5 million d’euros). N’Gog au milieu de Torres, Kuyt et Gerrard, ça jure quand même un peu, mais Benitez a forcément une idée derrière la tête. En faire le nouveau… Babel ?

Yannick Boli, attaquant, 22 ans : Neveu de, des miettes de matchs en coupes, suffisant (?) pour attirer les convoitises du grand Real Madrid en août 2008. Tout le monde croit alors à un canular. Avec raison : Boli est prêté au Havre quelques jours plus tard. En Normandie, l’attaquant franco-ivoirien déçoit et finit sur la touche. Revenu au PSG, il se coltine les défenses de CFA chaque dimanche. Un nom de famille ne fait pas tout.

Tripy Makonda, arrière gauche ou milieu gauche, 20 ans : Gaucher multicarte, Makonda paye sa polyvalence : solution de rechange crédible à presque tous les postes du côté gauche, il est correct partout mais excellent nulle part. Paul Le Guen le lance début 2009 mais l’utilise à doses homéopathiques jusqu’en fin de saison dernière. Encore jeune, Makonda confirme avec les sélections de jeunes où sa patte gauche est particulièrement appréciée. Kombouaré ne voit pas non plus en lui un futur pilier, du moins pour le moment…

Larrys Mabiala, défenseur, 22 ans : Grand, lent, et moyen des deux pieds. Le Congolais compense par un physique de mutant. Sept matches avec Paris entre 2006 et 2009 agrémentés d’un passage à Plymouth pour une demi–saison 07/08 en deuxième division anglaise, d’où il ramènera une opération du genou, un bilan de zéro match et une rupture de contrat. Toujours à la limite du réveil, Larrys est une énigme. L’an dernier, il squatte le onze une fois. Contre Toulouse où le PSG en prend 4, mais Mabiala marqua le seul but parisien. Aujourd’hui à l’OGC Nice où il joue… le maintien.

Granddi Ngoyi, milieu, 21 ans : Potentiellement, c’est un futur crack. Faux lent, grand, bon des deux pieds. Granddi a une marge de progression intéressante. Présent dans le groupe depuis trois ans, il va sans dire qu’il n’a jamais confirmé. Prêté à Clermont en Ligue 2 l’an dernier où il séduit l’entraîneur local, un certain Didier Ollé-Nicolle. Désiré par Nice au mercato, les dirigeants s’opposent à son départ. Il semble rentrer dans les plan de Kombouaré, mais pour être utilisé avec parcimonie…

Jean-Eudes Maurice, attaquant, 23 ans : Eh oui, celui qu’on croyait être le bébé de la bande a un an et demi de plus que Karim Benzema. Son principal fait d’arme, outre son prénom, est un but à Boulogne-sur-Mer en Coupe de la Ligue le mois dernier. Un beau but. Sinon, depuis 2007, Maurice a disputé une vingtaine de matchs… de CFA. Le moins doué de tous, clairement.

Maxime Partouche, milieu offensif, 19 ans : Une carrière à la Selim Benachour ou Rudi Haddad se profile pour Maxime Partouche, un des nombreux milieux techniques très prometteurs qui sont sortis du Camp des Loges ces dernières années. Cet attaquant de poche s’est surtout signalé par une entrée fracassante au Parc lors d’un match de Coupe de France contre Bastia en mars 2008 à l’occasion duquel il avait ébloui de son insouciance technique un public qui avait fini par ovationner ce quasi-inconnu à chaque fois qu’il touchait le ballon. Mais au final, Partouche c’est trois matchs joués depuis 2007…

Youssouf Mulumbu, milieu défensif, 23 ans : Champion de France des moins de 18 ans avec le PSG en 2005/2006, Mulumbu est lancé par Guy Lacombe au début de la saison suivante. Auteur de quelques bons matchs, il est un temps suivi par Manchester United mais se retrouve finalement prêté à… Amiens, en Ligue 2, pour l’exercice 2007/2008. De retour à Paname en début de saison dernière, il ne fait pas partie des plans de Paul Le Guen et se voit prêté à West Bromwich Albion qui lutte pour le maintien. West Brom descend et, ça ne rate pas, Mulumbu y est officiellement transféré dans la foulée.

Clément Chantôme, milieu relayeur, 23 ans : Le penchant de Mulumbu dans l’équipe championne des moins de 18 ans. Le plus doué de tous, Sakho compris. Fin, belle vision du jeu et technique. Lancé par Guy Lacombe qui lui fait immédiatement confiance, Le Guen utilisera moins “Biactol”. Capable de jouer sur un côté ou dans l’axe, CC n’a pas supporté les arrivées conjuguées de Makélélé et de Clément. Un gâchis… de plus.
Loris Arnaud, attaquant ou milieu droit, 22 ans : Sorte d’émule de Fabrice Pancrate, Arnaud est un droitier puissant et maladroit. Pas assez fort néanmoins pour prétendre bousculer la hiérarchie en place, mais assez gauche pour se donner une rupture des croisés qui l’éloigne des terrains depuis octobre. Rappelons que Pancrate est l’homme qui a tuné sa Chrysler 300c, qu’il appelle amoureusement « ma pouliche, mon cheval, et je peux te dire que ça en jette » .