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PSG, la victoire qui ne cache pas la forêt

Par Steven Oliveira, au Parc des Princes
5 minutes
PSG, la victoire qui ne cache pas la forêt

Le Paris Saint-Germain a beau s'être imposé face au RB Leipzig en Ligue des champions au Parc des Princes (1-0), cela ne fait pas oublier la prestation indécente livrée par les hommes de Thomas Tuchel. Aussi bien dans le jeu que dans l'attitude.

Tout un banc debout qui demande à l’arbitre de siffler la fin du match, des joueurs qui gardent le ballon au niveau du poteau de corner et qui envoient une praline dès que le ballon est dans leur moitié de terrain. Puis la délivrance. Les onze acteurs sur la pelouse s’allongent alors sur le sol, avant de se relever puis d’être salués par l’adversaire qui les félicite d’avoir tenu jusqu’au bout leur victoire tout en étant dominés de manière outrageuse. S’il n’y avait pas eu la musique de la Ligue des champions en préambule de la rencontre, tout porterait à croire que le Parc des Princes accueillait un match de Coupe de France ce mardi soir. Avec dans la peau du Petit Poucet le Paris Saint-Germain et le RB Leizpig dans celui du club pro qui se fait avoir malgré une domination aux poings. Sauf que sur le papier, le Petit Poucet – s’il devait y en avoir un – est bien le club allemand et ses jeunes bambins. Et non pas le récent finaliste de la Ligue des champions, sa doublette Mbappé-Neymar à 400 millions d’euros et sa place assurée dans la Superligue européenne. Une compétition fermée entre « élites » dans laquelle le nom du RB Leipzig n’a jamais été mentionné. Et pourtant les hommes de Julian Nagelsmann ont donné une leçon de football aux Parisiens mardi soir.

Marche ou crève

À vrai dire, la comparaison avec le Petit Poucet n’est pas tout à fait exacte. Car si le Paris Saint-Germain a joué comme un club de National 3 pourrait le faire face à une équipe de Ligue 1 – à savoir recroquevillé devant son but en espérant piquer en contre -, l’attitude, elle, n’avait rien à voir. C’est bien connu, ce qui rend le petit club difficile à jouer est en grande partie son surplus d’énergie qui lui permet d’avaler les kilomètres et de se battre sur chaque ballon. Deux caractéristiques qui ne collent pas à la prestation des Parisiens. Du moins à celle des milieux de terrain et des attaquants. Alors que la défense du PSG a tenté tant bien que mal de faire le dos rond et de colmater les brèches laissées par les marcheurs du milieu, la ligne offensive, elle, regardait ce qu’il se passait derrière, économisant ses courses pour les contre-attaques.

Symbole de ce manque de repli défensif, Kylian Mbappé a traversé la rencontre dans la peau de Yohann Diniz, à la différence près que pour le recordman du monde du 50km, la marche se fait de manière athlétique. Et alors que le défenseur de Leipzig Ibrahima Konaté faisait parler son art de la relance, l’attaquant français, qui n’a toujours pas planté le moindre pion en C1 en 2020, se contentait de le regarder, attendant que le ballon arrive dans sa zone pour démarrer une course qui se termine à chaque fois… dans les pieds de Konaté. De son côté, son compère offensif Neymar, qui a eu le mérite de marquer son penalty et de courir un peu plus que ses deux potes de devant, goûtait la belle pelouse de Jonathan Calderwood quand il n’était pas en train de tenter de se faire justice. Finalement, leur meilleure action commune est intervenue lors des dernières secondes, debout sur le banc à haranguer leurs remplaçants de courir pour tenir le résultat. Liberté, hôpital, charité.

PSG : Ouin, ouin, ouin

Finalement, les joueurs du Paris Saint-Germain sont des hommes comme les autres, avec leurs doutes et leurs failles. Et celles-ci sont visibles depuis plusieurs semaines maintenant. En manque de confiance, les joueurs du PSG sont à fleur de peau. Si fragiles qu’il suffit d’un coup d’épaule pour qu’ils pètent un plomb, à l’image de Neymar qui n’est pas passé loin du carton rouge pour un geste d’humeur, ou encore de Leandro Paredes qui vient hurler au nez de l’arbitre. Une fragilité qui se retrouve chez Thomas Tuchel, qui est arrivé en conférence de presse d’après-match avec le sourire, avant de très vite monter dans les tours après une énième question sur le jeu proposé par ses hommes : « J’ai l’impression que vous demandez toujours les mêmes choses. C’est toujours les mêmes questions. Vous pouvez poser cette question dans le vestiaire, si vous avez les couilles de faire ça. Parce qu’il y a des joueurs morts. »

Et si les questions sur le jeu – ou plutôt l’absence de jeu – du PSG reviennent à chaque fois, c’est notamment dû au fait que le club de la capitale n’a toujours pas livré la moindre prestation aboutie cette saison, ce match face à Leipzig n’étant finalement que l’exemple le plus marquant. Et jusqu’à ce coup de colère, l’entraîneur allemand usait à chaque fois des mêmes arguments pour expliquer le niveau de son équipe : blessures, manque de rythme, accumulation des matchs. À écouter Thomas Tuchel, il ne faudrait donc pas critiquer le niveau de jeu affiché par le PSG face à Leipzig, mais noter la prestation héroïque d’une équipe qui joue « avec Marquinhos sous injection » ou encore « Neymar et Mbappé en manque de rythme ». Sauf que tous ces arguments – aussi légitimes soient-ils – ne peuvent pas expliquer de voir des joueurs qui ne savent pas aligner dix passes, qui ne sautent pas sur les corners défensifs, qui mettent les mains sur les hanches pendant que l’adversaire a le ballon et qui pleurent à chaque contact subi. Heureusement dans ce marasme, il existe une lueur d’espoir. Elle mesure 1,65m, porte le numéro 6 et se nomme Marco Verratti.

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