PSG champion : c’est possible ?
Qui pour succéder à Lyon ? Bordeaux paraît le plus armé. Marseille ne cesse de clamer son ambition. Et l'OL reste à sa place, mais sans convaincre. Et si cette année était en fait celle du PSG ?
A Nantes, Paris aurait pu en mettre huit. Les Parisiens se sont finalement contentés de voler quatre fois dans les plumes des petits Canaris. Certes, battre Nantes n’a rien de significatif en soi, mais exposer une telle marge de sécurité confirme définitivement que Paris ne fréquente pas les hautes sphères de la Ligue 1 par un heureux concours de circonstances ou quelques vertus morales qui pallieraient un quelconque déficit technique.
La grande nouveauté de ce millésime 2009 ? Paris domine techniquement son sujet. Makélélé récupère, Clément relaie, Sessegnon crée, virevolte, perce, frappe, Rothen centre, Hoarau, posté en pivot, dévie, joue en remise, marque, et Giuly accélère, franchit le dernier rideau, marque. La rythmique est parfaitement assurée, le squelette parfaitement articulé et la confiance capitalisée lors d’une première partie de saison solide, sans être géniale, conduit les individualités à se laisser aller à d’heureuses improvisations.
Plus fort : enlevez une pièce de l’édifice parisien et les fondations restes aussi saines que celles d’un immeuble haussmannien des grands boulevards : Hoarau blessé, Luyindula a joué en terre nantaise comme un véritable key player. Sans trembler. En cas de pépin, Le Guen dispose de solutions de rechange crédible à peu près à tous les postes. Sakho par Traoré. Clément par Chantôme, qui va tout de même bien finir par se réveiller. Armand par Sakho. Sessegnon par Pancrate. Non, là on rigole. Le Guen peut simplement prier pour que l’évangéliste Ceara ne se casse pas la patte. Car, oui, Ceara est devenu un bon joueur, voir plus. Honnête défensivement, mordant offensivement.
Troisième à égalité de points avec le dauphin bordelais, Paris reçoit Saint-Étienne samedi (21h). Une nouvelle victoire probante achèverait d’effacer les derniers doutes qui subsistent sur la fiabilité de la mécanique parisienne et d’exorciser les souvenirs anxiogènes des dernières saisons passées à angoisser en fond de cale. La qualification en Ligue des Champions constituerait bien le nouvel horizon rouge et bleu. Paris pourrait-il même ambitionner quelque chose de plus grand ?
Pour guigner la première place, le PSG manque sans doute d’un grand défenseur, alors qu’il dispose sur toutes les autres lignes de véritables darons (Maké, Sessegnon, Giuly). Loin d’être dénué de talent, son banc n’est pour autant pas aussi riche que celui des Lyonnais ou des Bordelais. Et avec le retour de l’UEFA, dès la semaine prochaine, Paris va enchaîner des semaines à trois matches : y résistera-t-il ? Son automne déjà chargé tendrait à donner une réponse positive. Et puis, il y a Paul Le Guen, son goût pour le contrôle plus que pour le panache que requiert parfois un sprint final…
Reste un constat aussi indiscutable que prometteur pour Paris : depuis le 30 novembre et une défaite avec les honneurs à Rennes, le PSG ne perd que contre Bordeaux, de loin la meilleure équipe du championnat quand son milieu palpite. Et la bande à Maké ne rencontrera plus les Girondins d’ici la fin de la saison. Alors pourquoi ne pas envisager le meilleur après avoir si souvent vécu le pire ?
Géondule De Lizieux
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