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PSG-Celtic : retrouvailles en tribune
Après le 5-0 infligé par le PSG au Celtic à Glasgow, personne ne se fait d'illusion sur l'issue du match retour. L'intérêt de cette rencontre ne sera pas sur le terrain, mais en tribunes. Car il s'agit pour les supporters parisiens de se montrer à la hauteur des Celts et de la belle histoire que les deux camps entretiennent.
« Welcome to the legendary fans. » Le 10 avril 1997, c’est avec cette banderole que le virage Auteuil accueillait les supporters de Liverpool, en demi-finale aller de la Coupe des coupes. Vingt ans plus tard, voilà ce qui pourrait attendre les fans du Celtic, ce mercredi soir, au Parc des Princes. Histoire de rendre la pareille après la rencontre au Celtic Park, lors de la première journée de la phase de poules de la Ligue des champions. Plus qu’un déplacement, les 1500 Parisiens présents à Glasgow ont vécu un véritable pèlerinage.
« Des flics nous ont emmenés dans la voiture jusqu’au métro »
« J’ai toujours entendu parler de cette atmosphère. S’il y avait un déplacement à ne pas louper, c’était dans ce stade, affirme Antoine, 23 ans, qui a fait le déplacement en avion avec un ami. Et on ne s’est pas trompés. » Avant même de franchir les grilles du Celtic Park, les supporters parisiens ont découvert une ville chaleureuse, accueillante, une capitale du football. « On cherchait le chemin pour aller au stade, et des flics nous ont vus avec nos maillots de Paris. Ils nous ont emmenés dans la voiture jusqu’à la station de métro, rembobine Antoine. Ensuite, dans le métro, on rencontre un papy. Il a sorti trois bières pour les partager avec nous. » La suite, c’est une victoire éclatante 5-0 du PSG. Mais aussi des échanges d’écharpes à la fin du match, et des moments de franche convivialité avec les hôtes, prompts à saluer la « performance » des supporters visiteurs.
Car pendant toute la rencontre, les Parisiens n’ont pas arrêté de chanter. Sauf lors du You’ll Never Walk Alone, en préambule. « On a fait un tendu d’écharpes sans chanter, par respect, expliquait le vice-président du Collectif Ultras Paris, Mika, sur le site du Parisien. Le Celtic, Liverpool et Dortmund, ce sont trois stades mythiques, qui respirent le football populaire. On savait depuis le match de 1995 que les Écossais savaient recevoir et qu’on serait les bienvenus. » Flash-back lors de l’épopée victorieuse du PSG en Coupe des coupes 1995-1996 : le Celtic se dresse alors sur la route européenne de l’équipe de Luis Fernandez, les premiers liens se créent entre les Bhoys et certains groupes de supporters rouge et bleu. À commencer par les Lutece Falco, l’un des piliers du virage Auteuil.
Retour aux sources
Jusqu’à l’autodissolution du groupe en 2010, les Falco comptaient une section Irish Clan, qui véhiculait une mentalité à l’irlandaise, sur le modèle des Celts. « Le Celtic, c’est plus qu’un club, pose un historique de l’Irish Clan parisien. Il représente la classe ouvrière, joue un rôle social dans la ville. Ses supporters se sont démarqués de tout ce qui peut se faire de négatif. Le foot, c’est une fête. C’est pas la fête à Neuneu, mais une fête avec des vrais gens. » Une état d’esprit qu’il résume en deux mots : « bonne humeur » .
Pour nombre d’historiques des virages parisiens ayant tourné la page depuis le plan Leproux, ce pèlerinage au Celtic Park représentait un retour aux sources. Et ils ont constaté que vingt-deux ans plus tard, rien n’avait changé, excepté que, cette fois-ci, le Celtic Park était blasé par l’ampleur du score au tableau d’affichage. « Quand un abruti est entré sur le terrain pour frapper un joueur (le supporter en question a essayé de donner un coup de pied à Kylian Mbappé, ndlr), il a été conspué, insulté. Et à la fin, les mecs nous disaient :« désolé pour ce qu’il s’est passé » » , expose l’ancien Lutece Falco, qui a souhaité vivre la soirée au milieu des supporters du Celtic. En somme, ce match au Celtic Park représentait le trait d’union entre la grande époque des deux virages parisiens et leur renouveau depuis l’année dernière grâce au Collectif Ultras Paris (CUP). En attendant les retrouvailles entre Celts et Parisiens au Parc, les pintes de bière ont déjà commencé à couler à flots dans les bars de la capitale. Entre cousins de tribunes.
Par Florian Lefèvre
Propos recueillis par FL , sauf mention.