Barcola n'est plus light

Dans un Bollaert à vif pour un tel choc que Lens-PSG, ce genre de moments est très rare. Entendre un énorme « woh », venant des quatre coins du stade, pour une action adverse, montre bien que quelque chose de peu ordinaire s’est passé. Avec ses chaussettes à mi-hauteur, son look bien à lui et surtout sa technique, Bradley Barcola stupéfie tout son monde juste avant la pause. Face à Neil El Aynaoui, Kevin Danso, Przemysław Frankowski et Jonathan Gradit, Barcola part dans une incroyable chevauchée technique complètement dévastatrice. Pour s’en aller défier Brice Samba, avant que Jonathan Gradit ne commette la faute. Avec le carton rouge, logique, qui va avec. On a cru, un court instant, que le Neymar 2017-2018 était encore sous contrat avec le PSG. De quoi conclure 45 minutes d’un sacré niveau pour le Lyonnais de naissance. Et de l’installer définitivement dans le onze parisien ?

Bradley, c’est beau

En terres lensoises, l’ailier a posé une première pierre en 2024. À ce rythme, ce ne sera pas la dernière. Tancé et vivement critiqué après le match de Newcastle en novembre dernier, sans oublier son départ houleux, et certainement marquant mentalement, de l’OL cet été… Barcola a vite appris, depuis. Des titularisations à la pelle en décembre, un premier but en Ligue 1 face à Nantes (9 décembre, 2-1), une confiance vivifiante de Luis Enrique, et donc une copie XXL dans un grand match comme celui de Bollaert. Il le dit lui-même : « J’ai pris beaucoup de plaisir ce soir. » Przemysław Frankowski ne peut pas en dire autant tant le latéral polonais lensois a vécu une sale soirée face à Barcola, se retrouvant dépassé trop souvent face à la vivacité du numéro 29 parisien, extrêmement difficile à lire dans l’élimination de son vis-à-vis.

Barcola à Lens, c’est 12 duels gagnés sur 18, 3 fautes subies, 7 dribbles réussis sur 11 tentés. Au-delà des stats, il y a cette propension à savoir facilement échanger avec Kylian Mbappé sur le terrain, toujours un bon point. Comme si c’était évident entre ces deux-là. Avec aussi, à titre individuel, dans son profil, une capacité à étirer les blocs adverses et à créer de l’espace pour les autres. Alors si vous ajoutez l’efficacité à ça… Regardez cette facilité, ce relâchement face à Brice Samba pour ouvrir le score avec ce petit ballon légèrement piqué. « J’ai de plus en plus la confiance du coach, reconnaissait-il en fin de match sur Prime Video. Je ne peux qu’être plus à l’aise. Mais je peux progresser sur les pertes de balles et la lecture du jeu. » Luis Enrique est sous le charme : « Il est tellement rapide. Il était inarrêtable ! Il a été magnifique. »

Luis Enrique qui a laissé Barcola jusqu’au bout à Lens, pas anodin, et qui n’a pas fini de s’arracher les cheveux : qui dit Bradley Barcola titulaire (à ce niveau, on ne voit pas comment il pourrait en être autrement) signifie Mbappé dans l’axe (avec ses avantages et ses inconvénients) et provoque un duo Gonçalo Ramos-Randal Kolo Muani sur le banc des remplaçants. Soit quasiment 200 millions d’euros d’investissement mercato pour faire banquette. C’est peut-être une projection de l’instant, mais la tendance est là : oui, Barcola semble être la meilleure recrue estivale du Paris Saint-Germain jusqu’ici. Et rien que de penser à son association sur le côté gauche avec Nuno Mendes dès que le Portugais aura retrouvé 100% de ses moyens… On va surveiller sa capacité à enchaîner les bonnes prestations à un tel niveau, mais à 21 ans, Bradley Barcola a en tout cas débloqué un nouveau niveau. Jusqu’à quand et surtout jusqu’où ?

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