ACTU MERCATO
PSG : Bradley Barcola, à voir très frais
Recruté pour 50 millions d’euros ce jeudi par le PSG après seulement six mois dans le monde pro, Bradley Barcola va débarquer dans la cour des très grands. Au grand dam des supporters lyonnais, qui peuvent s’en prendre à John Textor et à Jean-Michel Aulas.
Six petits mois et puis s’en va. En signant au PSG contre un chèque de 50 millions d’euros (dont cinq de bonus), Bradley Barcola est sûrement le joueur que l’OL a su valoriser le plus rapidement. Alors qu’il devait être prêté en Suisse l’hiver dernier, l’épisode de Karl Toko Ekambi et de son tir dans une poubelle lui a finalement permis d’être titulaire. L’international Espoirs l’a bien rendu et a été l’une des rares satisfactions de l’OL la saison dernière. Une seconde partie d’exercice si impressionnante que les Franciliens ont autant dépensé pour faire venir l’enfant des Buers, à Villeurbanne, que pour attirer le champion du monde Lucas Hernandez. Une montée en flèche qui fait déjà saliver tous les scénaristes de Netflix, mais qui a de quoi poser quelques questions : est-ce trop vite, trop haut pour lui ? Ne risque-t-il pas de faire une Hugo Ekitike, promesse également arrivée contre un gros chèque l’an dernier, et qui est rapidement devenu indésirable ?
De la place en attaque
À la différence de l’ancien Rémois, le Lyonnais va débarquer dans un effectif dégorgé de Neymar et Lionel Messi, deux mecs qu’il est interdit de mettre sur le banc. Et donc, il devrait gratter un peu plus que cinq minutes par match, histoire de se faire les dents. Forcément, il ne sera pas titulaire comme à Lyon et sera cantonné à faire belle impression en fin de partie. Toutefois, si la ligne d’attaque du PSG est bien fournie, le profil versatile de Bradley Barcola va lui permettre de prendre des minutes un peu partout. Formé en pointe avant de s’exiler sur l’aile gauche, c’est dans le couloir droit qu’il a fait le plus de dégâts la saison dernière. Sur les côtés, la concurrence n’est pas colossale, puisqu’il est en fait le deuxième « vrai » ailier à la disposition de Luis Enrique, après Ousmane Dembélé. L’ex-Barcelonais n’étant pas réputé pour sa fiabilité physique, Barcola pourrait être titularisé plus souvent que prévu, si Dembouz devait malheureusement visiter l’infirmerie un peu trop régulièrement.
Rien ne dit qu’il ne fera pas comme Ekitike, qui a aussi sa part de responsabilité dans ses performances très mitigées lors de ses minutes sur le pré. Mais Bradley Barcola a les cartes en main pour confirmer qu’aller à Paris si tôt n’était pas une mauvaise idée. D’autant plus que c’est peut-être la seule fois qu’un train aussi huppé traversera sa carrière. Qui nous dit que s’il était resté à Lyon, il n’aurait pas enchaîné avec une saison moyenne au sein d’un club qui ne fonctionne plus ? Les exemples de Houssem Aouar, et plus récemment de Maxence Caqueret, qui n’a plus la cote qu’il avait il y a quelques années, l’ont sûrement refroidi de prendre le pari de s’aguerrir entre Rhône et Saône, au risque de stagner, voire régresser. Cela ne sert donc à rien de s’en prendre à un jeune de 20 ans qui se tire d’un bourbier, même si c’est son club, alors qu’une opportunité qu’il n’aura peut-être qu’une seule fois dans sa vie se présente.
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— Olympique Lyonnais (@OL) August 31, 2023
Si les Lyonnais peuvent s’en prendre à quelqu’un dans cette histoire, c’est à John Textor, qui avait promis de ne pas vendre ses pépites, malgré les restrictions imposées par la DNCG. Contrairement à la précédente direction, donc. Mais les départs de Castello Lukeba puis de Bradley Barcola viennent briser une crédibilité déjà peu établie. L’ancienne direction, d’ailleurs, a aussi un rôle à jouer dans cette affaire. Si les dix dernières années avaient été mieux gérées par Jean-Michel Aulas et ses collègues, peut-être que Lyon serait toujours en Coupe d’Europe. Et certains supporters auraient alors d’autres choses à faire que de harceler un mec de 20 ans qui a le mérite de faire sourire la trésorerie de l’OL.
Par Léo Tourbe