PSG-ASSE, même combat ?

D’ordinaire, le match de la peur, c’est celui qu’il ne faut absolument pas perdre. Le bon vieux traquenard de fin de saison, lorsque l’on flirte avec la zone rouge et que l’on reçoit un concurrent direct. Trois points ou mourir. La bourse ou la vie. Pas du tout le genre de rencontre à se pointer en plein mois de décembre, à quelques encablures des vacances de Noël. Et pourtant, ce dimanche au Parc des Princes, Parisiens et Stéphanois s’attaquent au premier match charnière de leur saison. Un 13 décembre à 17h…

Avec huit places et sept points d’écart au classement, le PSG et l’ASSE semblent, à première vue, viser deux lunes bien distinctes. À première vue seulement. Car à bien y regarder de plus près, le gouffre apparent qui semble les séparer ressemble plus au vulgaire fossé qui longe une départementale de province. 9ème avec 22 points, Paris tient-là sans doute sa dernière opportunité de regarder vers le haut du tableau. Une victoire permettrait de rester dans la roue d’un Lyon (26pts) qui tentera de saigner Bordeaux, mais surtout de revenir sur le peloton de tête. Une meute formée par Auxerre (27pts) et Montpellier (27pts avec deux matchs en retard) puis Valenciennes, Rennes et Lorient (26pts), qui court toujours après les deux échappés. Podium = Ligue des Champions = objectif annoncé du PSG. CQFD. A contrario, en cas de revers, les boys de Kombouaré devraient alors sérieusement regarder dans le rétroviseur. De Lille (10ème) à Sochaux (16ème), sept équipes se tiennent en 3 points, dont deux avec seulement 14 rencontres au compteur… Et même si le navire parisien conserve encore dix longueurs d’avance sur le premier reléguable, on l’a déjà connu bien fébrile lorsqu’il s’agit de naviguer aux abords de la ligne de flottaison.

À Sainté par contre, on a déjà sorti l’écopes. Après son dernier naufrage à Lille, le radeau vert s’est dangereusement rapproché du triangle des Bermudes. 17ème avec 15 points. Et pour ne rien arranger, hier soir, les Manceaux, fraîchement délestés de Paulo Duarte, se sont payés Valenciennes dans les arrêts de jeu. Histoire de rejoindre Boulogne à 12 points et d’augmenter encore un peu plus la pression dans le chaudron. Car derrière ce déplacement capital, Saint-Étienne reçoit Marseille, avant de finir sa saison chez des Lensois qui restent sur trois victoires consécutives à domicile. Autant dire qu’avec une défaite au Parc, la psychose s’installerait définitivement sur le Forez. Une victoire en revanche, et c’est la grosse bouffée d’oxygène. Voire même l’opportunité d’attaquer ces deux derniers virages avant la trêve, avec l’ambition de recoller à ce gros bidon tout mou de la Ligue 1.

Surtout que bon, on ne va pas se mentir, les deux formations n’ont pas été épargnées depuis le mois d’aout et peuvent donc légitimement aspirer à bien mieux au classement. Lorsque le tandem Hoarau/Erding n’a que 19 minutes de vécu commun (face à Lille), la paire Bergessio/Sanogo n’a pu être associée que trois fois depuis le début de la saison. Quand Zoumana Papus Camara rate les trois premiers mois de compétition pour une phlébite, Mustapha Bayal Sall manquera les trois ou quatre prochains pour une fracture du métatarse… La poisse, la vraie. Pas vraiment l’idéal pour travailler les automatismes, peaufiner un collectif, et développer sereinement son jeu sur le pré. Dès lors, ce soir, peu importe comment, la victoire est obligatoire. Avec les moyens du bord si nécessaire –Ilan d’un côté, Luyindula de l’autre– au coup de sifflet final la tête devra rester haute et tournée vers le bon horizon. Malheur aux vaincus, honneur aux vainqueurs. Match nul à l’arrivée ?