ACTU MERCATO
Promus, un mercato qui promet
Très actifs sur le marché des transferts et disposant d'un effectif réfléchi, Reims et Nîmes semblent bien préparer leur retour en première division française. Retour sur leurs mouvements estivaux.
Samedi 11 août. 20 heures. Au même moment, les joueurs rémois et nîmois vont retrouver la première division française. Une élite que leur club n’a plus connue depuis 2016 pour les premiers (qui se déplacent à Nice) et depuis… 1993 pour les seconds (qui rendent visite à Angers). Il s’agit donc de ne pas se manquer.
Pour mener à bien leur mission, Reims et Nîmes vont pouvoir compter sur des effectifs bien pensés, réfléchis et modifiés. Améliorés ? Il faudra attendre pour en être persuadés. Reste que chacune des deux équipes semble disposer d’une petite armée prête pour l’objectif maintien, leurs dirigeants faisant en apparence du bon taf lors du mercato estival.
Stabilité et réajustement pour les Crocos
Évidemment, les supporters de Nîmes auraient peut-être préféré entamer cette nouvelle saison sans affaire extra-sportive toujours néfaste pour la sérénité, les Crocos s’étant mis en grève début août en raison de primes de match inférieures à celles perçues la saison passée en Ligue 2. Mais sur le terrain, l’optimisme peut être de mise. Car le marché des transferts – lié aux ambitions offensives du coach Bernard Blaquart – a un sens. Blague sur Samuel Eto’o mise à part.
Ainsi, le promu a jeté son dévolu sur Denis Bouanga (quatre millions d’euros), ailier qui reste sur un exercice convaincant en Ligue 2 avec Lorient (neuf buts en 18 titularisations). Dans les cages, il s’est fait prêter le jeune gardien prometteur des Girondins de Bordeaux Paul Bernardoni (21 ans). Sans oublier l’attaquant revanchard Baptiste Guillaume, lui aussi prêté pour une saison. Pour encadrer tout ça, Mustapha Diallo (32 berges et près de 300 parties avec Guingamp) et Loïck Landre (26 piges et 88 rencontres avec Lens avant un petit voyage infructueux en Italie) ont été attrapés gratuitement. Alors que dans le sens des départs, seuls Romain Del Castillo et Olivier Boscagli – beaucoup utilisés l’an dernier et retournés dans leurs clubs respectifs – pourraient manquer, sachant que la doublette Umut Bozok-Rachid Alioui (41 pions à eux deux la saison passée) est toujours là.
Mouvements et transformation pour les rouges et blancs
À Reims, la donne est différente. Le champion de Ligue 2 a en effet vu ses meilleurs éléments, à savoir Julian Jeanvier, Diego Rigonato (élu meilleur joueur du championnat 2017-2018) et Jordan Siebatcheu s’en aller tâter la pelouse ailleurs (à Brentford, Al Dhafra et Rennes). Ce qui a permis au club de renflouer les caisses (presque quinze millions d’euros de vente), et qui ne parait pas insurmontable en interne. « C’est normal que les gens s’inquiètent, mais Reims ce n’est pas seulement deux joueurs. Au contraire, tout le monde a loué l’état d’esprit et le collectif du groupe la saison dernière » , a par exemple commenté Alaixys Romao, l’une des possibles belles affaires réalisées par les Rouge et Blanc. Avec ses 34 balais au compteur, le milieu de terrain passé par Toulouse, Lorient, l’Olympique de Marseille ou encore l’Olympiakos est typiquement le genre de joueurs à pouvoir amener de l’expérience à une équipe qui ne devrait pas en manquer avec les présences conjuguées de Pablo Chavarría et Marvin Martin.
Bien entendu, l’ancien Phocéen n’est pas le seul nouveau visage dans l’effectif de David Guion. Moussa Doumbia, international malien et débarqué directement de Russie, peut être une bonne surprise, comme le latéral venu de Clermont Thomas Fontaine. À gauche, Ghislain Konan, sa cinquantaine de matchs avec le Vitória Guimarães et ses 22 printemps affiche également un joli profil. Enfin, Reims peut remercier Troyes : retombé à l’étage inférieur, l’Estac a accepté de lâcher Tristan Dingomé à son rival ainsi que le précieux Suk Hyun-jun dans la même direction. Deux renforts de poids lorsqu’on vise la survie en Ligue 1, et qui symbolisent la différence de stratégie avec Nîmes (qui préfère visiblement les prêts, au moins quand il est question de sa colonne vertébrale). Laquelle sera la plus efficace ? Le 6 octobre 2018, date de Nîmes-Reims, devrait apporter un aperçu de la réponse. Le retour, prévu le 4 mai 2019, et le classement à ce moment-là devraient en dévoiler les conclusions.
Par Florian Cadu